Peut-être n’avez-vous pas (encore) ressenti l’effervescence qui, comme chaque année à cette période, secoue le monde du sport de l’autre côté de l’Atlantique mais ça y est, la saison régulière NBA vient de se terminer et tous les mordus de basket-ball ont désormais le regard tourné vers les playoffs qui commencent ce samedi 16 avril et qui consacreront un nouveau champion début juin prochain.
Décryptage d’un moment que tous les adeptes de la balle orange et du sport-spectacle attendent avec impatience.
Rapide mode d’emploi ou la NBA pour les nuls
La NBA est la ligue professionnelle de basket-ball aux Etats-Unis et elle se compose de 30 équipes (29 américaines et une canadienne) réparties en deux conférences (est et ouest).
La saison régulière étant terminée, les 8 meilleures équipes de chaque conférence vont désormais s’affronter dans des duels au meilleur des 7 matches (soit 4 victoires pour éliminer son opposant). La meilleure équipe de saison régulière, donc celle qui a engrangé le plus de victoires sur l’ensemble des 82 matches, rencontre le huitième de sa conférence. Le second est opposé au septième et ainsi de suite. A l’issue de trois tours éliminatoires, chaque conférence a son champion et ce sont ces deux équipes qui s’affronteront dans les très médiatiques Finals.
https://www.youtube.com/watch?v=f5cR8gnAJ4M
Pourquoi faut-il regarder ?
Contrairement à la petite balle au tamis ou au culturisme, le basket est un sport particulièrement spectaculaire et télévisuel. Les passes aveugles, les alley-oops, les dunks ravageurs et les tirs au buzzer ont le don de faire vibrer le public et d’attirer des centaines de milliers de personnes dans les stades ou devant leur télévision. La NBA conquiert ainsi chaque jour de nouveaux adeptes et ce n’est pas pour rien que les droits télé ont récemment explosé (on parle d’environ 19 milliards d’euros sur 9 ans). Mais la NBA n’est pas qu’une ligue sportive. Elle est aussi (et surtout) une énorme machine de divertissement. Depuis que Michael Jordan est devenu l’icône de toute une génération, il n’est plus une cour de récré où l’on n’évoque pas His Airness, Kobe Bryant ou le néo-King Lebron James.
Même ceux qui détestent le sport ne peuvent désormais plus échapper à l’omniprésence du basket américain. La NBA a évidemment un pied dans le cinéma. Qui ne se souvient pas du génial Space Jam qui a fait jouer, au milieu des années 90’, les plus grandes stars de la NBA avec Bugs Bunny ou qui n’a jamais été consterné de voir apparaître le Shaq dans l’un ou l’autre film (nous refusons de nous étendre sur le piteux Kazaam) ? Le monde de la musique a lui-aussi tissé des liens solides avec la ligue. Jay-Z est ainsi devenu agent de joueurs, le rappeur Drake est un ambassadeur officiel de la franchise de Toronto et c’est Will I Am qui a composé la musique officielle des derniers playoffs.
Pour le grand bonheur des plus jeunes fans, la NBA a même trouvé sa place dans les chambres à coucher où les mini-anneaux côtoient désormais les posters et les excellentes Poupluches que nous vous recommandions ici.
Un sport où s’enchaînent les actions spectaculaires et la pression des fins de match serrées, une machine de divertissement savamment rôdée, … La NBA n’attend plus que vous. Analyse des forces en présence.
A l’est : Lebron James ou le King à la recherche de sa couronne.
Parlons d’abord des cancres, ces équipes qui se débattent dans les tréfonds du classement et qu’on ne verra donc pas en playoffs (ce dont on ne se plaint pas vraiment).
Tout d’abord Philadelphie qui termine la saison avec le bonnet d’âne de la NBA n’ayant réussi à compiler que 10 victoires pour 72 défaites. Depuis plusieurs années, les fans des Sixers n’ont pas assez de larmes pour pleurer la médiocrité de leur équipe. Espérons pour eux qu’un choix judicieux à la prochaine draft mettra enfin Philly sur la voie du succès. Parmi les mauvais élèves, n’oublions pas les deux franchises new-yorkaises qui ont, elles-aussi, rivalisé de nullité cette année. En dépit des millions investis par leur propriétaire russe, les Nets de Brooklyn ont traversé cette saison comme des fantômes, semblant avoir abandonné très tôt toute combativité. Leurs voisins, les Knicks, ne peuvent pas se vanter d’avoir fait beaucoup mieux. Malgré la présence du All-Star Carmelo Anthony dans leur effectif et du coach légendaire Phil Jackson (11 titres de champion, excusez du peu) dans leur staff, ils n’ont jamais semblé en mesure d’accrocher une place en playoffs. Une chose est sûre, les fans réclameront du changement dans Big Apple cet été. Du côté de Chicago et de Washington, c’est la déception qui est le sentiment à la mode. Les deux équipes ont raté in extremis le train des playoffs et c’est surtout une catastrophe pour les Bulls dont l’effectif risque bien d’exploser cet été.
Parmi les qualifiés, ce sont les Cavaliers de Cleveland qui font figure d’épouvantail. Le King Lebron James est revenu l’an dernier dans sa ville natale (qui est aussi celle qui l’a drafté en 2003) dans l’unique but d’accrocher au minimum une bannière de champion au plafond de la Quiken Loans Arena de Cleveland. Il fut tout proche d’y parvenir l’année dernière, pour la première année de son retour, puisqu’il amena ses coéquipiers jusqu’en finale où les Cavaliers finirent par s’incliner face aux Golden State Warriors. C’est donc le couteau entre les dents que l’équipe de Cleveland aborde cette post-saison. Derrière Cleveland, c’est la jeune et surprenante équipe de Toronto qui s’est arrogée la seconde place à l’est. Les Raptors disposent d’un groupe soudé et revanchard qui veut faire beaucoup mieux que l’année passée où ils s’étaient fait sweeper (4 victoires à 0) dès le premier tour. Toutes les équipes le savent, les canadiens ne sont pas une équipe facile à manœuvrer et il faudra les tenir à l’œil. Ensuite, les bonnes saisons d’Atlanta, de Boston et de Miami sont à relever. Si les Hawks étaient attendus, les Celtics ont surpris quelques observateurs par leur cohésion et leur constance. Sans véritable star (à l’exception peut-être d’Isiah Thomas), c’est un collectif bien rôdé qui va chercher à aller gêner les favoris. Miami, qui aurait pu être anéantie par le départ fracassant de Lebron James, a réussi à se reconstruire à une vitesse exemplaire et, même privé de Chris Bosh et avec un Dwyane Wade vieillissant, le Heat est bien en place et peut poser de réelles difficultés à qui sera appelé à l’affronter.
Enfin, il faudra aussi prendre en compte les surprenants Hornets du frenchie Nicolas Batum ainsi que les Indiana Pacers du revenant Paul George ou encore les Detroit Pistons qui se sont battus comme des lions pour arracher le dernier ticket qualificatif.
A l’Ouest : Un doublé saveur Curry ?
Commençons à nouveau par les grands perdants de cette saison, ceux qui ne sont pas parvenus à se qualifier pour les playoffs (ou qui n’en ont même jamais rêvé). La plus mauvaise équipe de l’ouest a sans conteste été les Lakers de Los Angeles. La franchise violine et or, pourtant habituée aux lauriers, vit depuis trois saisons une inexorable descente en enfer et paraît cette fois avoir touché le fond. Pour sa dernière saison dans la ligue, la superstar Kobe Bryant avait sans doute rêvé mieux que ce piètre bilan de 17 victoires pour 65 défaites. Très vite, il est apparu que les angelinos n’étaient pas suffisamment armés et leur saison s’est très vite muée en un « Kobe Tour », une sorte de tournée d’adieu pour l’athlète qui, comme Jordan en son temps, a marqué le basket-ball de son empreinte. Pour le reste des non-qualifiés, il n’y a pas beaucoup de surprise car de Denver à Phoenix en passant par Minnesota ou la Nouvelle-Orléans, aucune de ces équipes n’a paru en mesure de pouvoir revendiquer quoi que ce soit cette année.
Dans le haut du tableau, les Warriors ont semblé marcher sur l’eau cette saison engrangeant 73 victoires pour 9 défaites et battant le mythique record de 72 victoires pour 10 défaites établi par les Bulls de l’ère Jordan en 1996. Élu meilleur joueur la saison dernière, Stephen Curry a été tout simplement incroyable et il ne fait aucun doute que le génial meneur raflera un nouveau titre de MVP cette année avant, beaucoup le prédisent, d’aller chercher un second titre de champion.
Derrière les intouchables Warriors, on retrouve les non-moins impressionnants Spurs de San Antonio. Toutes les caméras étant braquées sur Golden State, la saison historique des texans est passée plus inaperçue mais ce qu’ils ont accompli n’en est pas moins remarquable. Ayant réalisé le plus gros coup de la free-agency l’an dernier en recrutant LaMarcus Aldridge, les Spurs ont ajouté un joueur de grande qualité à un effectif qui était pourtant loin d’en manquer (Leonard, Duncan, Parker pour ne citer que ceux-là). Squattant les premières places du classement sans discontinuer depuis la fin des années 90’, les hommes de Gregg Popovich sont un symbole de longévité et paraissent une nouvelle fois capable de se mêler à la course au titre suprême. Il s’agit peut-être de la seule équipe en mesure de faire tomber Stephen Curry et sa bande.
Dans les autres équipes qualifiées, il faudra se méfier du Thunder d’Oklahoma City emmené par l’étincelant duo Westbrook-Durant et des Clippers de Los Angeles qui, en dépit de quelques déboires extra-sportifs, sont restés concentrés sur leur sujet tout au long de la saison.
Face aux deux ogres que sont Golden State et San Antonio et aux teigneux Clippers et Thunder, les quatre autres équipes qualifiées ne devraient faire que de la figuration lors de ces playoffs. Il s’agit des Trailblazers de Portland (dont il faut souligner la belle saison alors que beaucoup d’observateurs les donnaient pour mort après qu’ils aient perdu leur meilleur joueur l’été dernier), des Grizzlies de Memphis, des Mavericks de Dallas et des Rockets de Houston. Concernant cette dernière équipe, la qualification in extremis en playoffs (au détriment du Jazz du pivot français Rudy Gobert) ne masque pas un début de crise. Finalistes de conférence l’année dernière, les texans, emmenés par un James Harden qui semblait moins concerné (et dont la léthargie défensive fait le régal de tous les commentateurs) et par un Dwight Howard qui n’a jamais retrouvé le niveau de ses primes années, ont été tout simplement très décevants. Houston, we have a problem. Crise en vue.
Où peut-on voir les matches ?
Pour regarder les matches depuis la France, il faut soit être abonné à BeIn Sport qui détient les droits de diffusion pour l’hexagone (abonnement ici), soit disposer du League Pass qui est un abonnement souscrit directement auprès de la NBA et qui propose différentes formules (informations et abonnements ici).
Sinon, les meilleurs sports bars diffusent parfois certains matches mais il faut dire que le décalage horaire (à cause duquel les matches se jouent généralement au milieu de la nuit en France) n’aide pas à attirer les foules.
Y aller ? Trois fois oui mais gros budget en perspective !
Aaahhh. Vivre ce spectacle dans le cœur d’une salle NBA. Voir la sueur des joueurs ruisseler sur leur front. Entendre le crissement des baskets sur le parquet ciré. Avoir une chance d’apparaître sur la Kiss Cam ou de tenter un shoot du milieu de terrain pour gagner une voiture ou un an de tacos gratuits. Beaucoup en rêvent et ça n’a pas de prix. En fait si, ça en a un et c’est souvent là tout le problème. Nonobstant le billet d’avion, le logement sur place et les dépenses inhérentes à tout voyage, il faudra compter dans une fourchette allant d’environ 300$ (pour les sièges les moins bien situés) à plus de 2000 $ (pour être au plus près de l’action) et ça, pour un match du premier tour des playoffs car pour une place lors des finals, les places les moins chères sont déjà à plusieurs milliers de dollars.