Au détour d’une incantation ou à l’aide d’une potion d’apparition, Super Meeple a fait fleurir sur nos étals le dernier jeu de l’éditeur Mindclash Games : Septima. Astiquez vos chaudrons et affûtez vos balais, le grand sabbat est pour bientôt !
En cette nuit de pleine lune, alors que vous êtes à la recherche d’ingrédients pour parfaire vos potions de soin, la forêt bruisse d’un murmure nouveau. Vous pouvez le sentir, la Septima vous appelle. Lors d’un exceptionnel sabbat, celle-ci vous confie que les esprits sont venus la visiter et qu’il est l’heure pour elle de désigner celle qui lui succédera à la tête de la confrérie des sorcières. Pour espérer être la digne héritière, vous devez lui prouver que l’étendue croissante de vos pouvoirs n’a pas entaché votre sagesse…
Salem Halikoum comme on dit dans la clairière des sabbats
Dans Septima, les joueurs vont donc incarner des sorcières en quête de points de sagesse. Tout au long du jeu, ce qui représente quatre saisons elles-mêmes découpées en cinq phases lunaires, elles vont jouer des cartes de leur main pour effectuer différentes actions. Parmi celles-ci : collecter des ingrédients en vue de préparer des élixirs et des potions, se déplacer à l’aide de leur balai, envoûter certaines personnes pour qu’elles plaident en leur faveur en cas de procès, administrer des soins aux gens malades du village avoisinant et plein d’autres choses encore.
Ces différentes actions sont programmées en début de tour et l’un des twists du jeu est que ces actions peuvent être potentiellement plus puissantes si deux sorcières (ou une sorcière et la Septima) ont choisi la même. Le bémol : réaliser des actions puissantes attire l’attention et en ces temps de chasse aux sorcières, il vaut mieux faire profil bas. Le risque ? Qu’un chasseur ne vous mette le grappin dessus et qu’il essaie d’envoyer une de vos apprenties au bûcher (vous privant ainsi de sa capacité spéciale).
Un jeu de sorcières de cette qualité ? Mais sabbat tous les records !
Septima est un jeu pétri de qualités. Déjà, il est un jeu au thème fort et à l’univers parfaitement retranscrit ! Son matériel est foisonnant et ses illustrations plongent immédiatement les joueurs dans le monde envoûtant de la sorcellerie médiévale. Rien qu’à installer et à regarder, c’est déjà un régal !
Mais évidemment, la beauté ne fait pas tout et l’auteur de Septima l’a bien compris. Les mécaniques du jeu sont donc à la hauteur de son esthétique et elles sont elles-aussi très respectueuses de son thème. Nous avons particulièrement apprécié l’effet programmation et la prise de risques quant à la gestion de la jauge de suspicion (à laquelle peut même se mêler un peu de bluff). Et ceci sans même parler des quelques twists originaux qu’apportent l’utilisation des sorts ou la phase de procès. Concernant ce dernier, et à titre d’exemple, si un chasseur vous met la main dessus, il tentera d’envoyer une de vos protégées au bûcher mais même au moyen-âge, on ne brûlait pas quelqu’un vif sans lui avoir au moins accordé un simulacre de procès. Cela vous arrange car avec vos capacités d’envoûtement, et pour peu que vous parveniez à bien manipuler la foule qui se presse déjà sur la place principale du village, il n’est pas exclu que celle-ci fasse pencher la balance de la justice en votre faveur. Une belle occasion de récupérer l’une de vos sorcières (ou mieux, celle d’un adversaire).
Métamorphosez, osez Joséphine !
Vous l’avez compris (sans même avoir eu besoin des pouvoirs de divination propres aux sorcières), Septima est un jeu à la fois riche et très complet. Pourtant, un jeu de sorcières pouvait-il vraiment faire l’impasse sur leur pouvoir de métamorphose ? Non et c’est justement ce qu’apporte la bien-nommée extension : Métamorphoses et Présages. Celle-ci comprend deux modules dont l’un fera intervenir des événements – positifs ou négatifs selon le niveau de suspicion général – et dont l’autre permettra à chaque sorcière de se transformer en l’un des animaux qui lui sont propres. Bien sûr, prendre une forme animale limitera les capacités de la sorcière que vous êtes mais reconnaissons-le, cela permettra aussi d’éteindre un peu les soupçons qui pèsent sur vous. On s’étonne en effet généralement moins de croiser un renard ou un hibou au cœur de la forêt plutôt que de tomber sur une femme dévêtue toute occupée à danser autour d’un feu en lançant des incantations magiques…
En conclusion
Par son thème, par l’univers dans lequel il nous embarque mais plus généralement par ses mécaniques aussi exigeantes que satisfaisantes, Septima a réveillé la sorcière qui sommeillait en nous. Et celle-ci a autant soif d’élixirs que de victoires !
Septima, un jeu de Robin Hegedűs, illustré par Villő Farkas et Barbara Bernát, édité en version originale par Mindclash Games et en version française par Super Meeple (et distribué en Belgique par Geronimo Games).
Nombre de joueurs : 1 à 4
Âge : dès 14 ans
Durée moyenne d’une partie : 2 heures