Stéphane Bourgoin est le plus grand spécialiste des tueurs en série. Ses livres, traduits dans le monde entier, se vendent par centaines de milliers. A ce jour, il a rencontré soixante-dix-sept de ces tueurs. « Chaque interrogatoire est difficile », déclare-t-il en préface de son dernier livre, « stressant, usant d’un point de vue psychologique et moral, mais les heures passées en compagnie de Gérard John Schaefer restent parmi les plus marquantes de ma carrière. »
L’auteur de Serial killers : Enquête sur les tueurs en série, cet illustre succès fréquemment actualisé, et de Sexbeast, consacre sa vie à ces meurtriers. Depuis un triste évènement déclencheur, l’étude de ces spécimens le fascine, l’obsède. En 1976, en effet, alors qu’il vit aux Etats-Unis avec sa femme, il la retrouve, un soir, violée, assassinée et mutilée. Suite à ce drame, Bourgoin retourne en France, conservant le contact avec la police de Californie afin de suivre l’avancée de l’affaire. On l’informe peu après que le tueur en question a été arrêté, lequel n’a pas tardé à avouer une douzaine d’autres meurtres. Dès lors, Stéphane Bourgoin veut comprendre le fonctionnement de ces individus sans pitié, de ces monstres affamés, voraces, avides de violence et d’actes cruels.
Entre 1992 et aujourd’hui, il écrit quarante-trois ouvrages sur les tueurs en série, dont le dernier, Sexbeast, vraisemblablement son meilleur, son plus incroyable récit, sous-titré « sur la route du pire tueur en série de tous les temps », qui fait froid dans le dos. En effet, Gérard John Schaefer, un policier au QI particulièrement élevé (130) qui se prétend sans histoire, écrivain à ses heures perdues, est arrêté en octobre 1973 et condamné pour les meurtres de deux jeunes filles. Cependant, il est suspecté d’en avoir tuées et enterrées plus d’une trentaine. Ce qu’il niera toujours. Disons jusqu’à ce qu’un détenu, Vincent Rivera, finisse par se retourner contre lui, dans sa cellule. Il lui assène alors près de quarante coups de couteau à la tête et dans la nuque. Schaefer décède, et Rivera écope d’une peine de prison de 53 ans et 10 mois qu’il doit ajouter à la condamnation à perpétuité qu’il purge déjà pour un double meurtre.
Sexbeast est le portrait terrifiant et captivant de ce policier, de cet ignoble humain. Et comme le dit Stéphane Bourgoin : c’est le portrait terrifiant et douloureux de l’incarnation du Mal.