Le nouveau venu de la longue série des Armored Core, Fires of Rubicon, fait son apparition sur console et PC et nous propose de nous mettre aux commandes d’une armure géante, à l’instar des autres jeux de la licence, pour accomplir des missions de mercenariat pour le compte de notre mystérieux employeur. Les objectifs proposés au fil de l’avancée du joueur seront divers et variés, mais incluront toujours leurs doses de combat. Et quel gâchis cela serait de ne pas utiliser l’armure mise à notre disposition pour combattre ; les graphismes rendent en effet très bien notre combinaison customisable à l’aide et de ce côté From software c’est surpassé. Car c’est bien le studio à l’origine des souls et autres Elden Ring qui a développé le titre.
Mais le jeu est-il un énième souls-like à la sauce mécha ? Le titre se démarque tout de même sur de nombreux points : bien plus nerveux, de par le format épisodique dont les missions dépassent rarement les dix minutes, avec des combats bien plus courts, expédiés en très peu de temps si on s’est déjà entraîné sur la mission. Le jeu ne nous en dit pas trop sur les raisons de notre présence sur la planète Rubicon, et les enjeux sont expliqués au fur et à mesure de l’accomplissement des missions par le joueur. Chaque début et chaque fin de mission seront l’occasion d’en apprendre un peu plus sur les différentes entreprises qui se livrent une guerre sans merci pour le contrôle des gisements de Corail, qui joue ici le rôle un peu cliché mais qui fonctionne bien ici de la ressource miracle que tout le monde veut contrôler. Le système de combat est également bien différent de ce que le studio propose habituellement : exit également le côté RPG qui est remplacé par le système cher à la série de customisation de mécha.
Ce point est particulièrement travaillé et les pièces qui se déverrouillent au fur et à mesure de l’aventure changent pour la majorité d’entre elle en grande partie la façon dont on joue notre armure : poids, vitesse, maniabilité, autant de paramètres qui feront la différence dans les missions et le mode arène. Le titre propose donc une pléthore d’armes du sniper monté sur l’épaule à la tronçonneuse/épée. Ce mode arène, qui n’a pas encore été abordé est un enchainement de combat de boss, dont les adversaires sont d’autres pilotes de mécha mercenaires au même titre que le personnage joueur, mode qui permet lui aussi de débloquer des améliorations logicielles pour notre robot, qui elles sont plus des améliorations strictes que de réels changement de gameplay (type +5 % dégâts de mélée).
À ce titre, on peut estimer que la dimension complexe apportée par la composante RPG des Souls reste bien présente, mais sous une forme qui sied mieux à l’univers du titre. Autre point notable, la sensation de contrôle que l’on a sur notre armure tout en ressentant le poids de celle-ci permet de s’immerger totalement dans les combats, et chaque erreur dépend du joueur, si l’on omet les quelques phases de plateformes qui viennent ponctuer très rarement le titre.
L’OST du titre est discrète, mais donne le ton, et côté direction artistique, on sent la volonté du studio de faire passer la licence des Armored Core, plutôt connue pour ses opus lors de l’époque de la maintenant vieille PS2, de faire passer la série dans la nouvelle génération. Sur PC, le jeu est bien optimisé et tourne de manière fluide, sans faire de concessions au niveau des graphismes. Les environnements ne sont cependant pas les plus détaillés, de par le théâtre d’opération qui pour la plupart du temps sera une zone de guerre assortie de son biome spécifique.
La difficulté est bien évidemment au rendez-vous, ce qui plaira ou déplaira selon le profil du joueur, mais le parti-pris maintenant bien connu du studio japonais est assumé dès la première mission avec un boss qui, c’est le moins que l’on puisse dire, nous donnera l’occasion de nous familiariser avec les contrôles du jeu. Cependant, les points de contrôles sont légion, parfois trois par mission de cinq minutes, et on ne recommence jamais vraiment une partie du niveau que l’on a déjà passé avec succès, point qui est le grief principal reproché aux jeux du même type (mention spéciale aux chemins vers les boss des Dark Souls). Le titre à une durée de vie semblable à celle des autres titres du studio, et les rebondissement du scénario vous tiendront en haleine largement jusqu’à la fin de l’aventure sur la planète Rubicon.
Le titre de From Software réussi donc le pari de ne pas faire doublon avec la série des Souls ou même avec le nouveau Elden Ring. En prenant celui-ci à revers et en offrant, à l’inverse de l’open-world acclamé de ce dernier, un format avec des missions très courtes lui permet de s’imposer comme une référence des jeu de mécha qui est un genre qui, il faut bien le dire, peine de plus en plus à s’imposer, surtout hors du Japon. Une valeur sûre qui n’augure donc que du bon pour la suite de la série, qui bénéficie de l’aura récente du studio.