La nouvelle licence de Capcom, disponible sur consoles et PC depuis le 14 juillet, nous projette aux commandes d’un personnage en exosquelette qui doit décimer un maximum de dinosaures avant l’équipe ennemie.
Le pitch de départ ne vous renseigne pas trop ? C’est normal, le nouveau-né du célèbre studio japonais propose une expérience très surprenante qui, on va le voir, n’a pas vraiment d’équivalent sur le marché actuel.
Premièrement, le jeu est entièrement multijoueur, et se joue soit en PVE soit en PVPVE. Pour faire simple, chacun des modes voit s’affronter deux équipes, mais seul le deuxième mode permet un affrontement direct entre elles. Le but est dans les deux cas de remplir plus vite les objectifs que l’équipe adverse, objectifs qui passent la plupart du temps par une réduction des effectifs de nos amis préhistoriques. Les habituels rôles chers aux hero shooter connus sont présents, avec des exosquelettes dédiés à faire des dégâts, soigner, ou protéger notre équipe. Mais le twist de taille, la partie PVE, fait du jeu un hybride original et donc un pari risqué pour une licence toute neuve qui doit donc encore faire ses preuves. En ce sens, le jeu emprunte également aux jeux de tir orientés arcades comme les Earth Defense Force : les ennemis sont présents en très grand nombre, le rythme est effréné, et coté mécaniques de jeu, on est très loin de la “simulation” (s’il est possible de simuler quelque chose qui n’existe pas). Le tutoriel nous montre rapidement les différentes actions possibles, et a le mérite d’une part de s’intégrer directement à l’histoire, et d’autre part d’aller droit au but.
Histoire oui, car même s’il est uniquement jouable en multijoueurs le titre est doté d’une intrigue qui se déroulera au fur et à mesure de vos parties. Pour résumer, vous êtes piégés sur une île à cause d’une IA, Léviathan, qui vous fait vivre à vous et à vos amis des simulations de guerres passées. Le but sera à terme de savoir les tenants et aboutissants de cette mise en captivité, pour éventuellement s’échapper de l’île.
Les cinématiques sont agréables à l’œil et tout comme le tutoriel s’intègre à l’histoire, l’histoire va elle-même s’intégrer aux missions (pensez IA, bugs…) ce qui donne envie de voir la suite et qui vous motivera au moins autant que l’amélioration de vos exosquelettes. Pour leur part, ils sont pour l’instant au nombre de dix, auxquels s’ajouteront au moins une dizaine d’autres au cours des prochaines saisons que comptera le titre. Ils sont customisables grâce à des modules obtenus via leur montée en niveau, et peuvent influencer aussi bien les stats brutes (+ de points de vie), que modifier les attaques mises à disposition de tel ou tel exosquelette.
Ce qui choque manette en main c’est la fluidité du gameplay, on sent l’héritage arcade de la firme japonaise et il y a un réel plaisir à se mouvoir, ce qui n’est pas évident quand on doit également faire comprendre au joueur qu’il est dans une combinaison de plusieurs centaines de kilos au bas mot. On se surprend à relancer une partie juste pour le plaisir de shooter tout ce qui bouge aux commandes d’exosquelettes très bien désignés, les bases sont réellement solides de ce côté-là et n’augurent que du bon pour la suite. La direction artistique est de bon goût dans un genre science-fiction qui est à mon sens plutôt saturé sur cette dernière décennie. Mention spéciale encore une fois aux exosquelettes. Les dinosaures sont malheureusement perdants de côté ci, pour des soucis d’optimisations, parfois + de 200 à l’écran de ce que j’ai vu sur ma quinzaine d’heures de jeu. Ils sont loin d’être moches mais ne sont évidemment pas aussi détaillés que les combinaisons de nos protagonistes. Vous n’aurez de toute façon pas trop le temps de les regarder de près tant le jeu est nerveux, tout en restant franchement lisible : ce qui doit être vu sera vu et il n’y a pas de surcharge d’effets de particule. Ces quelques concessions graphiques qui sont pour moi obligatoires s’avèrent clairement porter leur fruit : aucune (vraiment) baisse de framerate, pas de chargement une fois la partie démarrée.
L’expérience est plaisante et les parties s’enchaînent sans que la frustration, qu’en tant que gamer on sait inhérente à la pratique répétée des jeux en lignes, ne puisse s’installer : la victoire ne rapporte qu’un bonus de 1,3x sur l’xp totale, ce qui n’est pas négligeable tout en ne laissant pas un goût amer aux vaincus. Côté musique on est aussi sur du bourrin, du bourrin surtout électronique, qui va, on s’en doute bien, avec le titre qui est loin de faire dans la subtilité. Les graphismes sont donc de bonne facture et on remarque au final très peu ce type de compromis entre graphismes et framerate. Le jeu ne lésine ni sur la quantité d’ennemis ni sur la qualité graphique.
Seul point négatif selon moi une monétisation un peu agressive avec un season pass et des skins déjà disponibles à la sortie. Rappelons que le jeu est payant, mais rappelons également que Capcom n’est pas le premier dans le domaine.
Pour ma part c’est un bon jeu que je recommande aux amateurs de Muso et autre Earth Defense Force, ou à ceux qui cherchent un bon jeu multijoueur pour se défouler entre amis. Enfin, tous ceux qui regardent d’un œil admiratif les bornes d’arcade modernes présentes au Japon se doivent de tester ce jeu qui assume son héritage et qui ne surcomplique pas ses mécaniques de jeu inutilement (pas de craft !). Attention aux malentendus cependant et le jeu a beaucoup été comparé à tort à Monsterr Hunter (grâce ou à cause de sa future collaboration avec la licence) mais il n’y a pas vraiment de point commun entre les deux jeux. Exoprimal n’est pas non plus un jeu de loot à la Destiny ou Borderlands et la différence entre les joueurs se fait sur la durée, en fonction de l’expérience engrangée avec nos combinaisons et du build choisi.