Le film, produit par Disney et disponible sur Disney+, se laisse regarder sans grande conviction, sans pour autant être mauvais. La seule question que l’on se pose à la fin du visionnage : que cherche à montrer réellement ce film ?
Qui est l’ennemi ?
Une zone à défendre, aux faux accents de documentaire, relate l’histoire de Greg et Myriam, le premier étant un policier infiltré, la seconde une militante écologiste. Seulement, aucun des deux partis n’arrivent à susciter notre compassion, même si celui de la police semble être le grand méchant de l’histoire.
La ZAD (zone à défendre) dans laquelle vit Myriam prône la communion à la nature, ce qui est le principe même d’une ZAD. Pour autant, la ZAD, comme dépeinte dans le film, semble plus être une zone de contestation que de défense de la nature. Ce n’est pas pour rien qu’une des femmes a tatoué sur son cou l’insulte « f*ck »… Et on entend même un policier avouer que l’action de la police n’a pas de sens mais qu’il fait simplement son boulot. Les pendules ne sont donc jamais mises à l’heure.
Un père et son fils
Certes, Myriam a tenté maintes fois de contacter Greg quant à la naissance inattendue de leur fils. Néanmoins, Greg n’était pas au courant de son existence, et il doit ensuite apprendre à vivre avec tout en menant sa mission. Et, bien sûr, les clichés attirant les clichés, Myriam souhaite élever son fils le plus naturellement possible, sans lui changer les vêtements sales par exemple…
Greg, beaucoup plus terre à terre (ironiquement), s’inquiète bien plus pour son fils. Comment gérer un enfant dont on ne connaissait pas l’existence quelques jours plus tôt ? Cette thématique est certainement la plus intéressante du long-métrage.
Un film d’action
La présence de la steadicam dans de nombreux plans permet aux spectateurs de suivre au mieux les personnages dans leur lutte, et crée une dynamique intéressante durant tout le film car elle est au plus près de l’action. Les personnages ne s’arrêtent jamais, toujours dans l’action d’une apparente défense. La steadicam donne aussi l’impression d’une proximité avec les personnages, comme si nous leur faisions face ou que nous les suivions en courant.
Cet effet est accentué par les grands angles, qui déforment le visage des personnages. La déformation des visages apportent également un déséquilibre visuel, qui tend à perdre le spectateur entre rêve et réalité (même si ici, nous sommes davantage dans un cauchemar).