Dans ce jeu d’horreur psychologique propulsé par le studio CBE Software, vous incarnez Daniel, un père de famille qui tente de retrouver sa fille Stela, qui a manifestement fugué.
Cependant, cette dernière ne s’est pas perdue n’importe tout : elle se trouve au fin fond d’une forêt du sud de la Moravie, qui semble peuplée par d’inquiétantes entités tout droit issues de la mythologie tchèque …

Cette version Director’s Cut du jeu originellement sorti en 2020 apporte avec elle son lot d’optimisations et de contenus ajoutés.
Une mise à niveau dont pourront profiter gratuitement les premiers possesseurs du jeu.

Les apparences sont parfois trompeuses

A peine l’histoire initiée, l’une des premières choses qui saute aux yeux est la beauté de la forêt, sublimée par ses couleurs d’automne.
A la fois suffisamment ouverte pour profiter de son exploration, mais justement balisée pour éviter de se perdre, il est très agréable de pouvoir explorer et évoluer sur la map en s’y repérant simplement à l’aide des panneaux et couleurs de sentier.
Cependant, on découvre rapidement qu’elle est bien moins paisible qu’elle en a l’air.

Et ce constat, il s’applique aussi à Daniel, que l’on incarne tout au long du jeu.
Dès les premières minutes, on s’aperçoit qu’il n’est pas des plus aimables, régulièrement irrespectueux auprès de sa femme ou même des inconnus qu’il croise, ce dernier a même installé un traceur sur le téléphone de sa fille à son insu.
Il lui arrive également de céder à des accès de colère qui ne manqueront pas de mettre le joueur en position délicate.
On peut alors se demander si notre « héros » ne se rapproche pas plus de l’antagoniste que du protagoniste, questionnement qui ne tend pas à se dissiper au fil du jeu …

Ambiance champêtre : cueillette et bricolage

On retrouve, dans Someday You’ll Return, des mécaniques de craft, d’herboristerie et d’énigmes.
Pour progresser, il faut souvent faire preuve d’ingéniosité en réparant, modifiant et détournant plusieurs objets, mais pour ce faire, il faudra être capable de trouver les bons outils et les bons matériaux.

De la même manière, pour survivre dans ce milieu hostile et visiblement en proie à des forces surnaturelles malveillantes, on a besoin d’herbes.
Ici il n’est ni question de tisane, ni de marijuana (même si on a parfois des doutes), mais bien de potions et d’élixirs, mais pas n’importes lesquels !
Chaque partie des plantes récoltées est exploitable, il faut alors prendre soin de suivre les recettes à la lettre, si non il n’y a plus qu’à recommencer !

En somme, les journées dans la forêt morave sont plutôt calmes et reposantes, réservées à l’investigation et l’exploration, mais quand la nuit tombe …

Bêtes et démons

Une fois le soleil couché, l’ambiance devient tout de suite plus pesante.
On se retrouve menacé par un homme mystérieux et menaçant qui rôde dans les dédales d’un bunker, mais aussi par de petites créatures très agressives qui poussent des cris à glacer le sang et se jettent à votre cou au moindre coup d’oeil.
Il faut alors savoir faire preuve de discrétion pour espérer revoir le jour.

Là encore, l’environnement est remarquable, nous plongeant dans une ambiance inquiétante et pesante, avec de jolis détails qu’ils s’agisse de la forêt plongée dans l’obscurité ou du bunker.

Psychose horrifique et aspects plus classiques

Mais l’un des aspects les plus intéressants du jeu réside dans sa dimension psychologique.
Daniel se retrouve en plein cauchemar et il est difficile de savoir ce qu’il en est vraiment ; est-il en plein délire ou est-ce la réalité ?
Qu’en est-il aussi des différents autres personnages, sont-ils réels ou sont-ils le fruit des fabulations du premier intéressé ?
De nombreux souvenirs oubliés refont surface alors que Daniel pénètre dans cette forêt; qu’il avait pourtant promis de ne plus jamais approcher …

Mais malgré cet axe bien particulier, on retrouve aussi des mécaniques plus classiques du jeu vidéo d’horreur, avec par exemple une multitude de notes à trouver et de pages de journal intime à dévoiler pour comprendre l’histoire et les évènements.

Dans l’ensemble, Someday You’ll Return nous fait une proposition bien définie qui se veut être celle du thriller psychologique.
Si sa version Director’s Cut devait offrir un gameplay plus rythmé, les moments de cueillette diurne et les multiples allers-retours nécessaire aussi au craft et autres missions ont tendance à casser le rythme.
Les phases d’horreur et de tension sont assez éloignées les unes des autres ce qui peut aussi altérer, aux yeux de certains, l’expérience recherchée dans un jeu d’horreur, ces dernières étant de plus assez répétitives.

Ce jeu n’en reste pas moins rempli de bonnes idées et saura trouver son public.
Il plaira par exemple à ceux qui n’apprécient pas spécialement d’avoir la boule au ventre non-stop pendant plusieurs heures.
La réflexion qui accompagne Someday You’ll Return : Director’s Cut est elle aussi intéressante, nous offrant des questionnements d’ordre pratiquement psychanalytique.
Les diverses horreurs qu’affronte Daniel ne seraient-elles pas des sortes de métaphores et allégories ?
Une sorte de jugement pour avoir été si médiocre avec ses proches qu’il aurait profondément blessés ?

C’est au joueur de se faire sa propre idée en interprétant les différentes fins possibles …


Pour ceux qui tendent plus vers le sang que vers le concept de subconscient, découvrez aussi notre test de Dead Island 2 !

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