D’abord très hypé lors de son annonce en 2016 par Bend Studio, Days Gone s’était fait progressivement plus discret lors de son développement. Désormais disponible depuis quelques semaines, il propose aux joueurs de se glisser dans la peau d’un biker aux prises avec un monde peuplé de mutants. Enfilez votre cuir, on va autant tailler la route que la chair de mutants. Découverte d’une exclusivité PS4.
D comme Daryl Deacon
Incarner un biker bad-ass qui aime jouer de l’arbalète dans un monde post-apocalyptique infesté de zombies, pardon de mutants, ça ne pouvait qu’éveiller la comparaison avec l’incontournable The Walking Dead que tous les fans du genre se doivent d’avoir lu/vu. Disons-le d’emblée, les parallèles sautent aux yeux. Pour nous, cette semi-filiation n’a pas constitué un frein puisque nous apprécions l’univers post-apo et aussi (voire surtout) car il est question d’y incarner un ersatz de Daryl et pas un autre personnage comme l’insipide Père Gabriel ou pire, Carl Grimes l’irréfléchi (pour rester poli). C’est d’ailleurs tellement proche qu’on pourra même s’armer de Lucille (enfin, nous on l’a appelé Vanille mais faites comme bon vous semble). Bref, Days Gone nous promettait l’univers de The Walking Dead mais avec des mutants qui ont plus de deux de tension et qui se rapprochent donc plus de ceux aperçus dans World War Z (comprenez pas moins belliqueux mais beaucoup plus vifs et rapides). La promesse est-elle tenue ? Oui, partiellement…
Déjà, l’univers est bien rendu. Les contrées sauvages (dans tous les sens du terme) de l’Oregon se prêtent particulièrement à cette ambiance de fin du monde et les décors modélisés par Bend Studio sont soignés. Les conditions météo sont même impressionnantes de réalisme. L’environnement est varié (forêts, monts enneigés, petites bourgades décrépies, etc.) et la possibilité de s’y balader au gré de ses envies (ou plutôt au gré de la capacité de son réservoir d’essence) aide à s’immerger dans l’ambiance. Sans être infinies, les dimensions de la map ouverte restent décentes et s’il sera facile d’en faire le tour, on ne s’y sent pas pour autant à l’étroit.
Deacon St John, l’anarcho-survivaliste au cœur tendre
Le décor étant planté (tout comme le couteau dans le crâne du premier mutant croisé), passons au cœur du jeu. Bend Studio a tenté d’intégrer à Days Gone un scénario chargé d’émotion qui mêle l’amour perdu du héros à son altruisme latent. Si le résultat reste cohérent, certaines cinématographiques ne sont pas indispensables et dénotent parfois avec le côté brutal du gameplay. C’est certes voulu mais à quelques moments, ces notes mélodramatiques peinent à impliquer le joueur. Rien de bien grave ceci dit car l’ensemble du jeu se laisse dérouler et le joueur pourra selon ses envies multiplier les missions principales des différents scénarios comme enchaîner les missions secondaires (le toujours utile nettoyage de nids d’infectés par exemple) ou les petits boulots confiés par les camps de survivants.
En ce qui concerne le gameplay, il se révèle assez efficace. Alliant séances d’infiltration et échanges de tirs rugueux planqué derrière un arbre ou un abri de fortune, il retranscrit bien l’ambiance du jeu. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir un camp ennemi pris d’assaut par des mutants enragés ni de tomber, au hasard d’un coin de forêt, sur un quelconque animal sauvage. Nous avons particulièrement apprécié la gestion du réservoir d’essence qui vous encourage à sélectionner des chemins parfois hasardeux ou à laisser filer votre moto en roue libre au cœur d’une descente peuplée d’ennemis hostiles. Une vraie bonne idée de Days Gone est aussi (et enfin) de faire un usage utile de la manette de la PS4. Pour la première fois, celle-ci est bien utilisée et un simple glissement sur le pavé tactile permet d’accéder tantôt à la map, tantôt aux compétences ou encore à l’inventaire. Jusque-là, les fonctionnalités d’une manette qu’on nous vantait pourtant révolutionnaire n’avaient pas été exploitées ou si peu. En ce sens, Days Gone corrige le tir et espérons qu’il sera imité par les titres à venir.
Après, Days Gone n’est non plus exempt de défauts. Pour commencer, les temps de chargement sont relativement longs et en dépit des différentes mises à jour, certains bugs demeurent. Aussi, l’intelligence artificielle fait particulièrement défaut. Si le comportement des mutants est relativement cohérent au regard de ce que l’on peut imaginer, celui des autres êtres humains qui peuplent l’Oregon post-apocalyptique est plus questionnable. En effet, sauf à imaginer que la fin du monde civilisé a rendu tout le monde complètement con, certaines attitudes laissent pantois. Lors de plusieurs séances d’infiltration, nous avons ainsi vu des patrouilleurs marcher littéralement sur les cadavres de leurs camarades sans s’inquiéter une seconde d’une menace potentielle. De même, voir un ennemi rester de marbre alors qu’une intense fusillade se déroule à quelques mètres de lui, ça ne finit jamais d’étonner.
Une meute, une foule, … Que dis-je une foule ? Une horde !
Beaucoup d’entre vous se demandaient probablement quand j’allais y venir mais nous y voilà. Si Days Gone avait suscité un réel engouement lors de la diffusion de ses premiers trailers, c’était aussi (et surtout) car il promettait de nous mettre face à des hordes de mutants. Littéralement. Sur ce point, le contrat est rempli. La map est parsemée de différentes hordes qui peuvent compter jusqu’à plusieurs centaines de mutants réunis. Disons-le sincèrement, croiser votre première horde et vous faire prendre en chasse par autant d’individus hargneux et hurlants vous fera courir un délicieux frisson d’horreur le long de l’échine. Contrairement à celui des humains présents dans le jeu, le comportement de la horde se révèle réaliste et pour vous en débarasser, il vous faudra faire preuve d’audace mais surtout d’une minutieuse préparation. Après tout, un hordicide, ça ne se perpètre pas aussi facilement.
En termes d’ambiance oppressante, ce système de hordes apporte d’ailleurs beaucoup à Days Gone. Il y règne une tension permanente et palpable et celle-ci est d’ailleurs sans conteste un des énormes points forts du jeu. Bien aidé par les graphismes soignés, le joueur est vite imprégné par l’ambiance de Days Gone où l’on ne se déplace jamais en toute quiétude. Loin d’être armé jusqu’au dent, jamais à l’abri de manquer de carburant ni de tomber sur un piège tendu par nos ennemis ou sur une horde qui passait par là, on y évolue avec une certaine nervosité.
Bref, et pour conclure, Days gone n’est certes pas parfait (il faut dire qu’il n’a pas non plus disposé des mêmes moyens financiers et humains que certaines des dernières grosses exclusivités PS4 comme Spider-Man ou God of War). Cependant, il demeure un excellent jeu à l’univers travaillé, contenant pas mal de bonnes idées et qui saura plonger le joueur dans une ambiance post-apocalyptique à la fois léchée et tendue. Alors, enfourchez votre moto car les mutants n’attendent pas…
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