Développé par Piccolo Studio, déjà à l’œuvre sur Arise : a simple story, After Us est un jeu indépendant mâtiné de plateformes, d’énigmes, et d’aventure.
Post apocalyptiquement vôtre
Vous incarnez Gaïa, l’esprit de la Terre, petit corps fluet, presque féerique et devant braver pourtant la pire des catastrophes, en essayant de restaurer l’esprit des grands animaux disparus sur la planète. En effet, la Terre et ses habitants sont dans un état déplorable, dévastés par l’industrie, la pollution, l’ère du numérique, et tous ces sujets tellement d’actualité de nos jours. Le peu d’humains restants seront soit pétrifiés sur place soit pour les autres, agressifs, et vous chasseront pour vous faire disparaître de la planète.

Vous traversez donc différents tableaux, constats des dégâts causés par l’homme, avec pour objectif dans chacun d’entre eux de libérer les esprits piégés dans ce monde. Vous devrez pour cela éviter les chutes dans le vide, les ennemis qui pourront vous détruire en vous attrapant suffisamment longtemps et résoudre quelques énigmes simples, mais obligatoire pour votre progression. Il sera également nécessaire d’utiliser vos pouvoirs, débloqués au fur et à mesure de votre aventure. Le monde étant semi-ouvert, vous aurez la possibilité de choisir votre chemin entre plusieurs, même si le jeu demande d’explorer toutes les zones du jeu pour arriver à votre fin.





Il vous faudra parfois être observateur pour progresser, car le chemin n’est pas toujours tout tracé. Seuls quelques humains pétrifiés vous indiqueront la voie à suivre en pointant du doigt vers une direction, et votre pouvoir de localisation pourra aussi parfois vous donner une petite indication sous forme d’informations colorées, pour retrouver les morceaux de bons souvenirs de l’humanité, ou des esprits d’animaux supplémentaires à récolter, mais de manière facultative pour ceux-là. Le jeu reste suffisamment souple pour ne pas être trop difficile avec des checkpoints sauvegardés automatiquement pendant votre progression, mais nous en reparlerons un peu plus tard.



Un gameplay toute en légèreté
Manette en main, Gaïa possède une palette de mouvements qui seront débloqués graduellement dans l’aventure. Au simple saut, et au déplacement fluide de départ, vous ajouterez vite un double saut, une course sur les murs ou sur des câbles tendus un peu partout, voir une poussée en avant. On retrouve étrangement parfois beaucoup de similitudes avec le gameplay des Sonic 3D de ces dernières années, ce qui est un compliment pour ma part, tellement j’apprécie notre ami hérisson bleu. Les phases de plateformes pures demandent parfois une précision un peu plus importante, mais cela reste très jouable, grâce à une caméra déplaçable à 360° qui permet de voir l’environnement sous toutes ces coutures, utile pour bien voir notre ombre lors d’un saut un peu difficile par exemple.
Gaïa incarnant la vie à l’état pur, elle peut également faire sortir de son être une sorte de boule d’énergie pure, qui une fois projetée peut servir à différentes choses, comme détruire les ennemis corrompus, activer un mécanisme, ou attraper les esprits des animaux à libérer. Une fois lancé, il sera nécessaire de la rappeler pour pouvoir l’utiliser à nouveau.
Le jeu propose 8 niveaux principaux correspondant chacun aux 8 grands esprits à sauver, et qui sont parfois immenses à traverser, chacun proposant en plus des variations dans le gameplay, avec par exemple des niveaux aquatiques, changeant complètement les déplacements et l’inertie pendant les sauts, ou d’autres proposant une progression à la verticale pour atteindre de hauteurs inavouées.
Un spectacle son et lumière plaisant
Assez surprenant graphiquement parlant sur le début du jeu, même si bien sûr on tient compte du fait que c’est un jeu indépendant, on peut être un peu déçu de la qualité des textures ou du modèle pas extrêmement détaillé du personnage que l’on incarne. Mais c’est sans compter l’immensité des niveaux, avec une profondeur à perte de vue, qui justifie bien plus le fait des besoins en ressources graphiques du moteur pour afficher tout son contenu, et on lui cède bien volontiers la qualité lorsqu’on est vraiment très proche de notre héroïne.
Côté bande-son, la musique est la plupart du temps sur des tons tristes et mélancoliques parfaitement en accord avec ce que le jeu nous raconte, mais passe dynamiquement sur des accords électro/agressif dès que des ennemis se rapprochent. Seule Gaïa parle pendant les quelques cutscènes du jeu, et cela renforce le côté oppressant, et angoissant typique de ce que l’on attend d’une fin du monde mis en scène à l’écran.
Un petit bug dans la matrice
On va faire ici un petit aparté sur le jeu, mais en restant honnête sur ce qui a pu se passer dans ma situation précise sur PS5. Le moteur du jeu souffre à chaque sauvegarde d’un checkpoint, et vous pourrez ressentir un petit freeze de plusieurs secondes parfois, ce qui peut sembler inquiétant parfois. Fort heureusement, les checkpoints sont placés à des endroits stratégiques, qui n’impliquent pas une présence d’ennemis, ou une action demandant d’être réactif, et n’impactent donc normalement que notre patience.



Dans mon cas cependant, j’ai eu la mauvaise expérience de subir des crashs suite à ses sauvegardes automatiques, en étant bien avancé dans ma progression (plus de 6h de jeu, environ 6 esprits d’animaux libérés sur les 8 demandés pour le terminer). Le 1er crash ne m’a fait que redémarrer la partie, mais le second a corrompu ma seule et unique sauvegarde automatique, que j’ai pu restaurer grâce à la sauvegarde dans le cloud, en perdant quelques minutes de jeu, merci le PS+. Jamais 2 sans 3, le dernier crash a achevé ma progression totale, et la restauration n’a pas suffi. Je n’ai donc pas pu terminer le jeu dans son intégralité pour le test faute de temps pour le recommencer à zéro. Cela peut être un cas isolé, mais il est important de savoir que cela peut néanmoins arriver, mais bien entendu une mise à jour pourrait également très bien résoudre le problème.
L’apocalypse devra attendre

Hormis le souci technique énoncé ci-dessus, After Us m’a relativement bien plu. Avec son gameplay accrocheur et ses énigmes bien pensées, il ne manque pas grand-chose pour avoir un grand jeu entre les mains. En prenant compte du fait que le jeu fait partie de la catégorie indépendant, il va de soi qu’il est très grandement recommandé comme l’ont été bon nombre de jeux indés de qualité avant lui. Rappelant Flower pour son côté main verte de notre héroïne régénérant la vie et la nature partout où elle passe, mais aussi Inside, Limbo, et Little nightmares 1 & 2, pour ses ennemis angoissants et malaisants et enfin Unravel 1&2 sur la partie nostalgique et souvenirs de la vie humaine avant la catastrophe qu’ils ont engendrés. After us puise dans bon nombre d’inspirations pour en sortir une petite pépite inattendue dans cette période de début d’été assez chargée en gros titres.