The Flash reprend actuellement la tête de la Justice League dans les salles de cinéma, ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle…
Attention : spoilers !
Miroir de la jeunesse
Ezra Miller interprète superbement les deux Barry ! On voit bien la différence entre les deux personnages, même si leur visage est similaire. Le « jeune » Barry est, certes, un peu simplet dans son adolescence, mais il est touchant et contraste bien avec son aîné, qui est bien plus conscient des dangers qui les guettent. L’humour est beaucoup (trop) utilisé mais marche bien : des situations agréablement absurdes et plaisantes en découlent. Le jeune Barry est l’incarnation du spectateur étranger à l’univers DC Comics et permet de mieux comprendre certaines explications du Barry plus âgé.
Par ailleurs, on retrouve encore et toujours les histoires de multivers qui sont extrêmement convoitées chez Marvel et DC Comics, et même plus largement (notamment Everything Everywhere All At Once). Barry cherche à faire revivre sa mère ; quoi de mieux que de traverser les différents lieux et temporalités pour la ramener à la vie ?
Déjà vu
Barry connaît pourtant les dangers, et les spectateurs, très habitués à cette thématique, savent que tout ne va pas se passer comme prévu (évidemment). Pour autant, ces facilités scénaristiques amènent parfois à du bon : par exemple, la dernière partie du film, où le jeune Barry cherche à sauver Super Girl et, par extension, sa mère, est très réussie. Il retente inlassablement de les sauver alors que son aîné essaie de l’en empêcher. Ces événements doivent nécessairement se produire et rien ne peut les contrer : mais comment avoir la volonté de laisser sa mère mourir ? Les questions morales sont alors au centre de l’intrigue et en sont même sa plus grande force (même si c’est du vu et revu).

On dirait pourtant que le récit avec la mère est un prétexte pour l’insertion des multivers, car l’histoire s’en éloigne presque complètement ; elle se concentre sur Zod. Bien sûr, les actions de Barry a des conséquences qui concernent directement Zod, mais ce dernier n’est aucunement développé dans le film et semble même inutile. Au même titre que Super Girl, d’ailleurs. Elle n’apporte rien à l’intrigue et participe aux nombreux caméos/fan service sans intérêt du film.
Les deux dernières minutes ont quelques peu remonté l’utilité du long-métrage, car si Barry avait réussi à régler l’univers tel qu’il l’était au début de l’histoire, quel aurait été l’intérêt du film ?
Et les effets spéciaux…
Le pire élément du film est sans doute ses effets spéciaux. La première séquence, avec l’hôpital qui s’effondre, nous alarme dans le mauvais sens du terme. Elle nous fait rire tant le visage des bébés transpirent la CGI. De même, il est difficile de croire au long-métrage tant tout paraît faux ; même les acteurs (à part Ezra Miller) ont l’air de s’ennuyer (tel que Ben Affleck pour ne citer que lui).
Les accélérations caractéristiques de Flash sont bien faites, du moins de l’extérieur ; lorsque l’on voit ses mouvements de l’intérieur, on frôle le ridicule. Il a l’air de courir sur place, et ses grandes enjambées contrastent avec son allure extrêmement rapide. Il en va de même lorsque Batman vole : on pourrait presque voir le fond vert derrière lui. Quant à la réalisation du flash point (lorsque Barry voit autour de lui les événements de son passé), n’en parlons pas tant les visages font froid dans le dos… Et ce ne sont que quelques exemples… Le budget du film était sûrement trop bas pour leurs ambitions.