Il y a peu, nous vous expliquions la transition que s’apprêtait à vivre la franchise Time Stories en passant du cycle blanc au cycle bleu, c’est-à-dire au cycle Révolution. Nous levions un coin du voile sur les nouveautés apportées et surtout, nous vous faisions part de notre grande excitation et de notre impatience assumée d’en voir les premières boîtes sur notre table de jeu. C’est désormais chose faite car le premier vrai scénario de ce nouveau cycle vient d’arriver sur les étals. Il s’appelle The Hadal Project et ne ménageons pas le suspense, il tient toutes ses promesses.
Le cycle Revolution a donc commencé comme prévu par le mini scénario Damien, une mise en bouche qui nous a conduits dans les rues de la petite ville de Dundalk à la fin des années 50’. Nous y avons cherché notre camarade disparu, Damien, et nous avons surtout posé les jalons du futur scénario le Manoir Cavendish auquel il nous sera donné de nous frotter dans quelques mois. Le scénario Damien était avant tout destiné à nous familiariser avec les nouvelles mécaniques de Time Stories et à ce titre, il n’a pas été commercialisé. Au mieux, les plus chanceux d’entre vous auront pu s’y essayer en festival ou sur les tables de l’une ou l’autre boutique partenaire. Cela dit, Damien n’était qu’un délicieux hors d’oeuvre vers le premier réel scénario du cycle Revolution, un scénario plus complet, plus touffu et plus immersif : The Hadal Project !
Plongée dans le nouveau cycle
Vous vous en doutez, nous n’allons pas vous révéler grand-chose du scénario de The Hadal Project et pour cause, cela vous gâcherait une grande partie du plaisir de jeu. Tout ce que nous pouvons vous souffler, c’est que celui-ci vous emmènera en 2099 au cœur d’une base scientifique sous-marine dans laquelle se joue peut-être l’avenir d’une humanité en proie à un virus dévastateur… N’insistez pas, nous n’irons pas plus loin… Sachez simplement que The Hadal Project est très bien ficelé et souffle un vent prometteur sur le nouveau cycle de la saga Time Stories.
Et justement, puisque le cycle Revolution est désormais lancé, abordons sans tarder les changements qui sont intervenus lors du passage de témoin. Déjà, et c’est évidemment une donnée essentielle, les nouveaux scénarios de Time Stories sont des stand-alone, c’est-à-dire qu’ils ne nécessitent aucune boîte de base pour être joués. Tout ce dont vous avez besoin pour vivre votre aventure se trouve dans la boîte que vous achetez. C’est plus simple, plus efficace et plus accessible aussi puisque ça permettra à tout un chacun de s’y essayer sans devoir acheter une boîte de base.
Ensuite, si le principe du jeu reste le même, un autre changement fondamental est qu’il n’existe presqu’aucune chance que votre mission se solde par un échec. Ici, les unités temporelles sont remplacées par des Azrak qui sont les énergies mystiques qui vous relient à votre réceptacle. Ceux-ci vous seront nécessaires pour réaliser vos explorations, vous lancer dans des épreuves ou pour temporiser, c’est-à-dire apporter votre soutien à un coéquipier lui même engagé dans une épreuve ou un conflit. Si vous venez à en manquer, une mise à jour avec l’agence Time est toujours possible et cela reconstituera tout ou partie de votre réserve d’Azrak avec pour seule incidence un score moins flatteur à l’issue de la mission. Cette nouvelle mécanique sonne le glas des runs multiples lors desquels les joueurs devaient recommencer la même mission en disposant certes d’indices précieux mais qui n’étaient pas dénués d’une certaine répétitivité. Même si le nouveau cycle y perd en durée de jeu, il se révèle beaucoup plus fluide et aussi beaucoup moins frustrant pour les joueurs.
Au-delà de ces deux modifications importantes, c’est au travers de petites touches que le nouveau cycle de Time Stories s’émancipe de l’ancien. Par exemple, les dés ont disparu et la réussite des épreuves se fait selon votre niveau dans la compétence concernée augmenté des éventuels Azrak que vous aurez choisi de dépenser. Cela dit, le facteur hasard n’a pas complètement disparu car le tirage d’une carte Destin pourrait parfaitement améliorer ou diminuer votre résultat. Toujours au rayon des nouveautés, nous avons également noté une personnalisation plus poussée de l’expérience selon le réceptacle incarné. Par exemple, grâce aux cartes d’interaction personnelle, certains effets du scénario s’adressent directement à vous et non plus de manière indistincte à celui des joueurs qui s’y serait risqué. C’est un petit plus mais qui joue beaucoup dans le côté immersif du jeu. Il en va de même pour l’équipement de départ de notre personnage, pour son objectif personnel et pour sa capacité spéciale.
En conclusion
Time Stories est une valeur sûre qui a su faire ses preuves et conquérir le cœur de nombreux joueurs. Ne pas toucher à l’essence même du jeu était donc une excellente idée. En lançant ce nouveau cycle, Space Cowboys a voulu conserver ce qui a fait l’énorme succès de la franchise tout en en gommant les légers défauts. C’est pleinement réussi ! Nous nous réjouissons de retrouver l’ambiance du Time Stories que nous avions quitté avec un peu d’appréhension lorsque le cycle blanc s’était achevé et nous nous réjouissons tout autant de le voir plus immersif que jamais et surtout libéré de la contrainte que pouvait représenter la multiplication des runs. C’est sans conteste une franche réussite et il nous tarde de découvrir les prochains scénarios !
Time Stories Revolution : The Hadal Project est un jeu de Manuel Rozoy, Melissa Delp et Kevin Delp, illustré par Looky, édité par Space Cowboys et distribué par Asmodée.
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge : dès 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 3 à 4 heures