Après avoirs développés trois épisodes sur la précédente génération de console – puis portés sur PS4 dans Uncharted : The Nathan Drake Collection – les petits gars de chez Naughty Dog sont enfin de retour avec leur premier vrai titre nouvelle génération. Uncharted 4 : A Thief’s End débarque avec l’étiquette de véritable tuerie, et ce avant même que l’on ait inséré le disque dans notre console, tant on connait le talent de la firme pour proposer des expériences de qualité. Nathan Drake est-il à la hauteur de toutes nos attentes ?
Les fantômes du passé
L’aventure débute quelques années après les événements du troisième épisode. Nathan coule désormais des jours paisibles – un peu trop paisibles – avec Elena et a mis au placard sa vie dangereuse d’aventurier au profit d’une existence calme et rangée. Si cela ne lui convient qu’à moitié, Nathan s’est fait à cette nouvelle vie. C’est du moins ce qu’il pensait avant que ne resurgisse un fantôme de son passé. Sam Drake, son frère qu’il pensait décédé de nombreuses années plus tôt, débarque devant lui, et a besoin de son aide pour se sortir d’une situation périlleuse. Ensemble, ils vont alors se mettre en quête du trésor secret du célèbre pirate Henry Avery.
Le scénario d’Uncharted 4 va comme toujours nous faire voir du pays, encore plus que d’habitude. Il faut dire qu’Avery semble avoir pas mal baroudé, que ce soit en Ecosse, à Madagascar ou dans bon nombre d’îles paradisiaques. Et ce ne sont pas les seuls lieux que l’on va visiter ! Comme dans l’épisode précédent, cet opus est également l’occasion d’en apprendre un peu plus sur les origines de Nathan Drake, et plusieurs phases de jeu nous font faire un bond dans le passé pour incarner un héros enfant. L’occasion de développer davantage la profondeur du personnage, sa psychologie, mais aussi ses liens avec son frère Sam.
Globalement, l’aventure est magnifiquement rythmée, notamment grâce à ces flashbacks intéressants (tant scénaristiquement qu’en termes de gameplay). L’intrigue n’est pas bien compliquée et nous emmène relativement d’un point A à un point B, sans grande surprise, mais peu importe. L’univers et l’ambiance sont suffisamment cohérents pour que l’on n’ait pas à en chercher davantage. On retrouve par ailleurs quelques têtes connues de la série, avec la présence de Sully et Elena, tandis que les nouveaux arrivants sont très bien travaillés. Sam Drake, bien évidemment, mais aussi les méchants de l’aventure, qui sont très charismatiques.
Uncharted Solid IV
Uncharted 4 ne mériterait pas de faire partie de cette glorieuse saga sans un gameplay aux petits oignons. Sans surprise, le nouveau de titre de Naughty Dog signe un sans faute à ce niveau, en s’appuyant sur les bases des précédents épisodes. Les développeurs ont toutefois eu l’excellente idée de proposer quelques nouveautés réellement bienvenues. La plus importante est l’arrivée d’un grappin. Celui-ci permet de descendre en rappel, mais aussi de se balancer et se la jouer Tarzan dans de très nombreuses situations. Cela rend les phases d’escalades encore plus folles, avec des passages qui demandent d’enchaîner des mouvements variés, toujours avec une extrême fluidité.
Tout le reste n’a pas bougé, simplement été peaufiné pour être toujours plus efficace. On note aussi la présence de phases d’infiltration beaucoup plus nombreuses et mieux gérées, qui viennent modifier le rythme de la partie de temps à autres. On prend un plaisir fou à se planquer dans les hautes herbes, à faire basculer un ennemi dans le vide depuis un rebord, et à se faufiler entre les gardes. Ces passages sont réellement intéressants, d’autant plus lorsque l’on joue dans les niveaux de difficulté plus élevés, où se faire repérer sera plus ou moins synonyme de game over.
Le jeu incorpore désormais des passages en véhicule également. Si on a toujours eu droit à des phases de rail shooting dans la série, Uncharted 4 vous pose les mains sur le volant et vous fera conduire votre petit jeep dans différents environnements. La maniabilité du véhicule n’est pas la meilleure qu’on ait vu dans un jeu vidéo, mais ces scènes restent là encore un excellent moyen de varier les plaisirs et d’empêcher toute monotonie de s’installer.
La claque graphique
Enfin, comment parler d’Uncharted 4 sans évoquer la réalisation technique du titre. Pour résumer, on dira simplement que le soft est, à l’heure actuelle, le plus beau jeu disponible sur consoles de salon. Même sur PC, rares sont ceux qui parviennent à un tel niveau de détails, à la création d’environnements aussi magnifiques. Tout transpire la perfection, à commencer par la modélisation des personnages, Nathan Drake le premier. Le bonhomme est plus vrai que nature, et ses animations faciales sont juste à tomber par terre, et le petit making-of disponible ci-dessous ne montre que quelques unes des façons que peut avoir Nathan d’exprimer ses émotions.
A côté de ça, les décors – plus grands et ouverts que jamais – sont à tomber par terre, quels qu’ils soient. Des neiges écossaises aux eaux turquoises de Madagascar, on en prend plein les yeux et on ne pourra plus jamais regarder un jeu vidéo de la même façon après ça. Uncharted 4 tire le meilleur de la machine et nous gratifie d’effets de particules (neige, poussière) incroyables. Et que dire des effets de lumière ? C’est tout simplement magnifique.
Comme si cela ne suffisait pas, le jeu se paye également une très bonne bande sonore, que ce soit au niveau des musiques ou des doublages. On félicite d’ailleurs Bruno Choel, voix française de l’ami Nathan Drake, puisqu’une fois encore sa prestation n’est entachée d’aucune faute. On signale bien souvent des doublages d’assez mauvaise qualité, il est d’autant plus important de mettre en avant les réussites. Chapeau.