Par amitié et habitude, deux octogénaires, Fred Ballinger, chef d’orchestre à la retraite et Mick Boyle, cinéaste, en plein tournage de son film-testament, se rejoignent pour leur séjour annuel, dans un luxueux hôtel siégeant dans les Alpes suisses.
Au programme de ces retrouvailles :
- sauna et massages
- marches et contemplation de la nature
- réflexions existentielles et disputes ridicules
- introspection et études de cas des clients et du personnel
- rêves, siestes, baignades et soirées festives
Une grande estime mutuelle lie et rassure les deux hommes, même s’ils ne se disent pas tout, uniquement le positif ! Ils traversent ensemble la vieillesse ennemie.
Artistes, créateurs, amateurs de beau, ils assistent impuissants à la fuite de leur jeunesse et à l’approche de la mort. Alors qu’un émissaire de la Reine d’Angleterre propose à Fred de reprendre sa place de chef d’orchestre lors d’une souveraine cérémonie (qu’il refuse royalement !), Mick subit une déconvenue de taille : son actrice-fétiche, Brenda Morel, refuse d’apparaître dans son film.
Autour d’eux, cela remue et ça s’agite. Lena – la fille de Fred – est en plein chagrin d’amour. Jimmy Tree un acteur expérimenté est désillusionné par les gens qui le reconnaissent seulement pour un rôle de robot, qu’il a détesté jouer. Un alpiniste hippie, une bande de scénaristes, un ancien footballeur sud-américain devenu obèse, un couple étrangement silencieux, Miss Univers, un petit violoniste…
Des courts chapitres comme des saynètes, des descriptions et des dialogues en alternance, les plans-séquences se succèdent et les rôles se jouent. De gros plans intimistes aux plans d’ensemble, l’auteur-réalisateur écrit l’histoire au présent de l’indicatif, au plus près des personnages. Il fait défiler les émotions tendres, drôles et rageuses et fait courir le temps… la jeunesse évanouie, la beauté, la filiation, l’oubli, le manque, la négligence, la déchéance, l’angoisse de la mort.
J’ai beaucoup aimé ce roman, il me tarde désormais de voir le film.