Les premières pages d’Amazonia sont consacrées à un prologue assez court mais concis. Le décor, les personnages, l’intrigue … tout y est amené avec une grande maîtrise. Rien n’est superflu, et le suspense se crée déjà au bout de quelques pages. Les descriptions, un peu vagues au début du livre, se font de plus en plus précises, sans être longues. Le vocabulaire est riche, et la représentation visuelle des décors est impressionnante. On peut à tout moment s’imaginer avec le groupe de personnages. Les quelques personnages qui constitueront le principal groupe de l’œuvre sont amenés au fur et à mesure, telles quelques touches de couleur dans un tableau. Ils sont bien décrits de sorte à ce qu’on puisse se les représenter, et ont chacun un caractère bien défini, les rendant uniques. Ils conserveront d’ailleurs leur personnalité jusqu’au bout du livre, restant fidèles à eux-mêmes. Ils restent cohérents. Les tensions, amoureuses comme meurtrières, sont d’ailleurs ressenties par le lecteur. On éprouve également des sentiments, ou au moins un certain attachement pour les personnages comme s’ils étaient réels.
On perçoit aussi un fort mélange. Des civilisations, des technologies, des croyances … C’est tout à fait intéressant, puisqu’on apprend beaucoup de choses en même temps de lire. D’ailleurs, à chaque début d’acte, une plante de la jungle amazonienne est décrite, avec ses noms dans les différentes langues indigènes et ses propriétés médicinales bénéfiques ou non. Un grand travail d’information et de recherches a été réalisé. Un mélange des genres s’opère également, entre policier, aventure et scientifique. Je classerai d’ailleurs ce roman en tant que thriller scientifique. Des thèmes tels que l’écologie, la médecine, les cellules-souches, les mutations … sont abordés et très bien amenés. Une grande documentation a dû être nécessaire pour arriver à ce résultat. Ce côté un peu scientifique et notamment porté sur la botanique me fait penser à plusieurs auteurs :
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Maxime Chattam pour tout ce qui concerne la description de l’horreur de cet enfer, et pour la grande imagination dont James Rollins fait preuve.
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Franck Thilliez pour le côté scientifique. En effet, c’est un auteur qui s’est démarqué par sa fantastique trilogie (Syndrome [e], [Gataca], Atom[ka]) qui mêlait thriller et scientifique (avec la génétique).
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Orson Scott Card et son tome 2 du Cycle d’Ender, où le principe de la xénobiologie rejoint assez simplement ce qui se passe dans la jungle.
Le côté aventure ressort quant à lui dans toute l’épopée que font les personnages. C’est un véritable voyage en enfer. On pourrait même penser parfois que le livre tire vers une sorte de fantastique, mais qui se révèle finalement absolument réel puisque tout ce qui se passe est ancré dans la réalité.
« Cela paraissait impossible, inimaginable ! Pourtant, la mort de […] avait rendu l’horreur bien réelle. » (page 332)
Même si les chapitres sont assez longs, le livre est découpé en 5 actes, qui sont, eux, assez courts. C’est quelque chose qui est assez propre à l’auteur, puisque je l’ai remarqué dans beaucoup d’autres de ses livres. Cela permet de découper l’intrigue en plusieurs parties assez équilibrées. Par ailleurs, les actions sont assez rapides et un fort suspense se dégage des pages, ce qui rend le livre assez addictif dès le début. De plus, les questions que le lecteur peut se poser sont aussi amenées par les personnages eux-mêmes. Ce qui enrichi l’intrigue, et donne au lecteur aussi envie de résoudre les mystères que notre groupe de héros. Notamment les ombres qui règnent autour des ban-ali, et qui ne seront pas éclairées avant des très longues pages. On s’attend cependant plus ou moins à certains événements, mais l’inattendu surgit même à la dernière page, nous laissant bouche bée. Il est vrai que je n’avais absolument pas vu venir ce qui allait se dérouler à la dernière page. C’est une fin très travaillée, et qui ne laisse pas sur la faim.