La Pouilleuse de Clémentine Beauvais des éditions Sarbacane est un petit livre de 106 pages. L’auteure, née en 1989, a suivi ses études dans les beaux quartiers de Paris. Aujourd’hui chercheuse à l’Université de Cambridge, dans lequel elle prépare un doctorat en littérature jeunesse est aussi belle que talentueuse. Ayant publiée plusieurs romans pour la jeunesse, c’est aussi une blogueuse.
Avec sa couverture particulière, une impression en gros caractères et ses quelques pages, on pourrait penser qu’il s’agit d’un livre pour les plus jeunes. Détrompez-vous, cette littérature française est destinée à un public de plus de 14 ans.
David et ses camarades ont décidé ce matin de sécher les cours du lycée. Jusque-là rien de bien particulier. Qui n’a jamais eu cet envie d’être maître de soi ? Cette liberté de choisir de ne pas aller en cours pour se sentir libre. Aujourd’hui on sèche ! L’un d’eux vit dans un appartement non loin du bahut. Or sur le chemin, on croise des gens plus ou moins misérables. Ils se sentent fort, le groupe de jeunes les méprise. On insulte les passants. On se croit tout permis. En pleine puberté, on dégage l’agressivité qu’il faut pour faire peur aux gens.
Seulement sur le chemin, cette bande d’amis va croiser une classe de primaire qui se rend à la piscine. Sur un coup de tête, ils kidnappent une fillette et l’embarquent avec eux à l’appartement. Alors que la partie a démarré, que les dés sont lancés, ils provoquent l’enfant verbalement et vont jusqu’à la malmener physiquement. Quels sont les limites du jeu ?
Cette lecture aborde le harcèlement avec des personnages qui passent de la provocation à l’acte. On y dévoile non seulement la haine sociale mais aussi raciale.
Happée par l’histoire, je n’ai eu qu’une envie, celle de savoir jusqu’où cela me mènerait. J’ai eu peur à chaque page, pour craindre le pire. 106 pages c’est court, mais cela m’a semblé une torture tellement j’ai été nouée.
C’est la première fois que cela m’arrivait. L’obsession de connaître la fin et en même temps la contrariété que provoquait cette lecture. Une expérience qui dérange les sentiments.
Évidemment la fin sonne un air de morale qui permettra aux lecteurs les plus jeunes de construire leur propre morale. Quelle aurait-été votre conscience si vous aviez été embarqué dans une histoire pareille ?
Une très bonne lecture ayant provoquée des sentiments contradictoires.