Une entrée marquée par une bande-annonce loufoque, qui donne envie de rire. C’est ainsi que la comédie signée New Line Cinema et Universal Pictures annonce sa projection en France dès le 24 août 2016. Agents presque secrets comptabilise déjà plus de 260 000 entrées.
Le duo Kevin Hart-Dwayne Johnson, un cocktail dynamique, mais burlesque. On est avant tout là pour rire.
Dans cette comédie d’espionnage, le duo fonctionne très bien même si leur personnalité sont totalement antagonistes. C’est l’histoire d’un ancien geek devenu agent d’élite à la CIA, qui revient chez lui à l’occasion de la fameuse réunion des anciens du lycée (c’est les US no comment). Vingt ans après, Robbie se fait désormais appeler « Johnson, Bob Johnson » (ça fait un peu « Bond, James Bond » vous trouvez pas ?). ll se vante d’être sur une affaire top secrète. L’acteur bodybuildé qu’on ne présente plus porte une banane autour de la taille parce que « la banane c’est cool ! » et tenez-vous bien, un t-shirt imprimé licorne et arc-en-ciel. Comme quoi, on peut sortir d’une adolescence difficile. Et pour ça il n’a fait qu’une seule chose « de la muscu, six heures par jour, chaque jour pendant vingt ans »
Bob est poursuivi par ses anciens partenaires pour le meurtre de son coéquipier et accusé d’être l’ennemi qu’il a juré d’éliminer. Il recrute malgré lui son seul ami, un comptable désabusé pour le seconder. La brute au cœur mou et le « geek en chocolat » se retrouvent tous deux propulsés dans le monde du contre-espionnage, où sous le feu croisé des balles et des trahisons, les statistiques de leur survie deviennent bien difficile à chiffrer .. même pour un comptable.
Point culture. On parle d’un buddy movie ou buddy cop film, littéralement un « film de copains ». Ce genre filmique est apparu au début des années 1980 ; il s’articule autour d’un duo de héros composé de deux personnalités très différentes. Et c’est généralement deux policiers obligés de faire équipe malgré eux. C’est une composition qui fonctionne, une trame cinématographique connue : une collaboration difficile qui se noue peu un peu en solide amitié.
La comédie. Parlons-en !
On a vu la bande-annonce, on sait qu’il s’agit d’un film plutôt simpliste mais qui s’annonce drôle. Dommage toutefois que cela commence d’emblée par la scène qu’on attendait tous. Celle de cet adolescent enrobé qui se déhanche avec fougue et sans pudeur, sur My Lovin’ Never Gonna Get it. ON ADORE !!
On aurait souhaité que la version pré-pubère de Bob (rôle tenu par Dwayne Johnson) dure plus longtemps parce qu’elle est bien plus hilarante que la plupart des blagues qu’on a entendu. On se contente de cet athlète bodybuildé, dans un rôle décalé et à fleur de peau. Les blagues s’enchaînent, la salle rit aux éclats. Mais on finit par sentir le ridicule et la lourdeur. Un script comique trop millimétré.
Les scènes d’action sont dynamiques et plutôt bien montées. Le spectateur peine toutefois à capter le sérieux de certaines scènes criblées de blagues (pas de balles), plus que puériles.
Je ne m’aventurerai pas à dire « trop de blague tuent les blagues » (Oups c’est dit). Quant aux trucages de Johnson en surpoids.. MONSTRUEUX..
La logique entre les scènes est parfois dure à cibler. A vouloir trop mêler comédie, espionnage on s’y perd avec cette mitraillette de gags. On ne sait plus ce qu’on attendait, on ne sait plus ce qu’on veut vraiment. On ne s’ennuie pas (ou presque). Ceci est peut-être du à l’univers différent du réalisateur et des producteurs. Le film est réalisé par Rawson Marchall Thurber (Les Miller, une famille en herbe et Dodgeball) et produit par Scott Stuber (dont on a vu le nom défilé dans le générique de Ted, Black-ish et Fast and Furious 7).
En résumé, le film est souvent drôle mais parfois ennuyant. Ce qui ne marque pas une franche réussite à mon avis. La trame et l’histoire auraient pu déceler un véritable carton, le tournage est un peu « bâclé ». En effet, il a débuté le 6 mai 2015 et s’est achevé en juin de la même année. Ce mélange d’action, de suspens et d’humour étouffe une bonne histoire. Dommage pour le duo d’acteurs stars (Dwayne Johnson et Kevin Hart) qui avait un véritable potentiel ! Les acteurs sont bons et incarnent parfaitement leur rôle, quitte à en faire un peu trop. On retient la bonne complicité des acteurs.
On retrouve également Amy Ryan (qu’on avait croisé dans Gone Baby Gone), Aaron Paul de Breaking Bad et Danielle Nicolet (apparu dans The Game).
Le film aurait pu être plus qu’un autre divertissement de l’été oubliable (voire à oublier) ; mais c’est un franc succès pour l’instant.