Avec Akropolis, l’éditeur Gigamic frappe un grand coup sur la scène du jeu de société familial et stratégique. Suivant la voie ouverte par les Kingdomino et autres Azul, il confirme qu’un jeu en apparence simple (et donc accessible à tous) peut se révéler hautement stratégique et addictif. Découverte d’une nouvelle petite pépite ludique…
Le soleil se couche sur les eaux turquoise de la méditerranée et d’un air songeur, vous observez les derniers rayons de l’astre solaire se refléter sur les murs blancs de votre Cité. D’emblée, votre œil aguerri d’architecte remarque que les habitations sont trop dispersées et que les marchés, s’ils étaient davantage éloignés, pourraient drainer beaucoup plus de monde. Quant à la caserne, perdue au cœur de la ville, elle se révèlerait bien inutile en cas de nouvelle invasion barbare. Las de ce que vous jugez comme d’impardonnables inepties architecturales, vous décidez de bâtir votre propre Cité dont bientôt, vous en êtes convaincu, la réputation et le prestige dépasseront les frontières de la Grèce…
Ma carrière contre une ville
Akropolis se présente sous la forme d’un jeu de placement de tuiles dans lequel les joueurs vont tenter de bâtir une Cité plus prestigieuse que celles de leurs adversaires. A chaque tour, les joueurs devront choisir une tuile, en payer le coût en pierres si celle-ci n’est pas la première disponible et la placer dans leur Cité. Sur ces tuiles, il y a des quartiers, des places et des carrières. Les carrières servent à récupérer des pierres si elles sont recouvertes plus tard par une autre tuile, les places font office de multiplicateur de score pour les quartiers et ces derniers vaudront des points s’ils respectent certaines contraintes de placement.
A titre d’exemple, les casernes (les quartiers rouges) ne vaudront des points que si elles sont placées en bordure immédiate de votre ville tandis que les temples (les quartiers violets) ne seront comptabilisés que s’ils sont entièrement entourés. En tout, il existe cinq types de quartiers et le score final de chacun d’eux sera multiplié par le nombre d’étoiles présent sur les différentes places de la couleur concernée.
Et c’est tout ? Oui, ou enfin presque. Dans son fonctionnement, le jeu est aussi simple que ça mais il autorise une petite subtilité qui va beaucoup enrichir le jeu : la possibilité de construire en hauteur ! Dans Akropolis, il est en effet possible de poser des tuiles sur d’autres tuiles préalablement placées. Bien sûr, les quartiers recouverts ne compteront plus dans le décompte final mais il faudra garder à l’esprit que la valeur d’un quartier est aussi immédiatement définie par sa hauteur et que plus un quartier est situé haut, plus il vaudra de points en fin de partie. De quoi accepter quelques sacrifices bien rentables, n’est-ce pas ?
Addictif et malin…
Nous le disions d’emblée, Akropolis fait partie de ces jeux capables de briller à la fois par leur accessibilité et par leur côté stratégique. Très simple à prendre en main, il devient un véritable et délicieux casse-tête une fois la partie lancée. Il faut bien sûr choisir la tuile la plus intéressante pour son jeu (ou la choisir par défaut pour en priver un adversaire) mais il faut surtout bien la placer dans sa Cité. Et c’est là que le jeu révèle tout son potentiel. On calcule, on anticipe, on projette, bref, on se creuse les méninges pour tenter de maximiser ses potentiels gains en points de victoire.
Et ça fonctionne ! Ça fonctionne même très bien. Offrant des parties rapides, calculatoires mais ouvertes à toute la famille, Akropolis dégage un enivrant parfum de « reviens-y ». Et si franchement il fallait lui trouver un petit bémol, disons simplement que les illustrations des quartiers auraient pu être un peu plus joyeuses mais non seulement c’est ergoter et en plus, c’est un avis très subjectif. Ne retenez donc qu’une chose : l’essayer c’est l’adopter !
Akropolis, un jeu de Jules Messaud, illustré par Pauline Détraz et édité par Gigamic.
Nombre de joueurs : 2 à 4
Âge : dès 8 ans
Durée moyenne d’une partie : 20 minutes