Carnival Zombie est un jeu initialement paru il y a quelques années. Après une campagne de financement participatif couronnée de succès, il est revenu d’entre les morts dans une version plus esthétique et encore plus apocalyptique. Pour vous, et grâce à Légion Distribution, nous avons arpenté les rues sanguinolentes de la célèbre Cité des Doges…
A en croire les récits anciens, un Léviathan, une gigantesque et immonde créature, repose dans les fonds boueux de la lagune de Venise. Mais qui lit encore les récits anciens ? Plus grand monde n’est-ce pas ? Et même les rares qui le font encore ne leur apportent plus guère de crédit. Si créature cauchemardesque il doit y avoir, celle-ci est morte depuis des lustres. Ils n’ont pas tort… Sauf que ce qu’ils ignorent, c’est qu’on peut revenir d’entre les morts et que quand la bête putrescente s’éveillera, son réveil s’accompagnera d’un déferlement apocalyptique de zombies. Et si l’on en croit les coups de butoir qui font trembler les fondations de la ville en la menaçant de laisser les flots l’engloutir, ce jour pourrait bien être aujourd’hui…
Au bal masqué ohé ohé…
Carnival Zombie est un jeu coopératif qui va plonger les joueurs dans un univers apocalyptique ayant pour cadre le célèbre carnaval de Venise. Il est rythmé par des phases de nuit et par des phases de jour qui se succèdent à chaque tour. Lors des premières, les joueurs vont se barricader pour tenter de contenir les assauts incessants des infectés. En revanche, lors des secondes, le Léviathan rappelle à lui les hordes de zombies pour qu’elles l’aident à s’extraire du sol limoneux de la lagune. A la faveur du jour, les joueurs vont donc s’aventurer dans les différents quartiers de la ville avec un seul objectif : fuir. Fuir ou trouver une bombe sanctifiée qui permettrait de mettre un terme à ce cauchemar.
Cela dit, rien ne sera évidemment aussi facile. Fuir, c’est bien mais survivre afin de fuir, c’est mieux. L’ensemble des heures de la journée ne pourra donc pas être consacré à une course effrénée faute de quoi, quand l’obscurité envahira la lagune, les joueurs seront terrifiés, ne disposeront d’aucune barricade pour se protéger des infectés et ne se seront pas équipés d’objets qui se seraient pourtant avérés des plus utiles (surtout quand on sait la quantité d’armes à feu qui semblent traîner dans les ruelles vénitiennes).
Devinez, devinez, devinez quiiiiii je fuiiiis….
Carnival Zombie est un jeu riche, complet et très original. Commençons par ce dernier point. Oui, on vous l’accorde, l’apocalypse zombie, ce n’est pas franchement nouveau dans l’univers des jeux de société. Cependant, si Carnival Zombie parvient à tirer son épingle du jeu sur ce point, c’est par la thématisation réussie de l’univers zombiesque mais aussi par sa façon d’imprégner le thème dans la mécanique. A titre d’exemple, nous avons apprécié que la phase nocturne (celle de l’assaut) se déroule sur la partie centrale du plateau. On « voit » très clairement les zombies converger vers notre point de repli, s’approcher de nos défenses et tenter de les détruire pendant que nous, fébrilement, essayons de renvoyer un maximum d’entre eux vers les limbes qu’ils n’auraient jamais dû quitter. C’est tendu, nerveux et stratégique à la fois.
Un autre exemple ? Eh bien prenons celui très amusant du ‘tas de cadavres’. Dès qu’un joueur élimine un infecté, il retire le cube correspondant du plateau et doit le laisser tomber sur la tuile « tas de cadavres » placée à proximité. Si le cube (ou un autre qui aurait été bousculé) tombe de la tuile, il est remis en jeu. Cela symbolise qu’il est difficile de tuer quelque chose qui est déjà mort et que voir revenir un ennemi que l’on vient pourtant de « headshooter », eh bien c’est quand même un peu générateur de stress…
Un carnaval est toujours un moment unique…
Quant au côté riche et complet de Carnival Zombie, il faut d’abord souligner les nombreux petits détails qui rendent la mécanique à la fois très prenante et très efficace. On pense notamment aux capacités spéciales des personnages, des lieux et des boss, au compteur de terreur, au sauvetage ou au sacrifice d’autres survivants, à l’apparition d’une crise de paranoïa, aux obstacles et aux fortifications qui modifient le rapport à l’environnement, … Bref, la liste est longue et tout ça renforce l’implication des joueurs dans la partie mais aussi leur immersion dans le thème très bien rendu de l’apocalypse carnavalesque.
Et pour renforcer encore la variété du jeu, les auteurs ont prévu plusieurs issues possibles et en fonction de celle que les joueurs choisiront (une fuite par bateau, à pied via le pont de la Liberté, un face-à-face final, etc.), ils feront face à un épilogue spécialement conçu. Et dernier petit plus, si le jeu a été pensé pour être joué en mode campagne, il contient aussi différents scénarios auxquels les joueurs pourront se frotter.
En conclusion
Carnival Zombie est une très belle surprise. Simple à apprendre mais difficile à maîtriser, il promet aux joueurs de très tendues et de très intenses heures de jeu. Son thème travaillé comme son matériel qualitatif en font un jeu particulièrement immersif que l’on aura souvent envie de ressortir. Amis de l’apocalypse, sortez votre plus beau déguisement d’Arlequin, on part au carnaval !
Carnival Zombie, un jeu de Matteo Santus, illustré par Jocularis et édité en français par Légion Distribution.
Nombre de joueurs : 1 à 6
Âge : dès 14 ans
Durée moyenne d’une partie : 1 à 2 heures