Une équipe de dealers a décidé de se faire la malle avec le pognon et les produits de leur chef. Ils se sont dit que se cacher à Nouméa serait une bonne idée et qu’on ne les retrouverait jamais.
Mais voilà qu’un tueur à gage est envoyé pour les liquider. C’est un homme qui aime son métier et qui semble même y trouver des jouissances nouvelles. Aussi, égorger ses victimes, surtout si ce sont des femmes, transforme un vulgaire travail en une belle journée. Mais le cadavre ainsi obtenu n’est pas très ragoutant. Cela énerve les forces de police locales, dirigées par le commissaire Susini.
Même si ce dernier préfèrerait un peu de calme pour filer le parfait amour, il lui faut sortir du lit et des bras de sa belle pour aller voir la nouvelle victime du sadique. Si au départ, il pense à un tueur en série qui débute sa carrière, très vite, les détails laissent comprendre au policier qu’il a affaire à un règlement de comptes.
Voici un roman écrit par un ancien commissaire de police qui a exercé son métier en Nouvelle-Calédonie. Raconte-t-il un fait divers réel ou extrapole-t-il à partir de diverses affaires qu’il a connues ? Le lecteur n’aura pas la réponse. Toujours est-il que le récit est écrit en alternant les passages où le tueur commet ses crimes (en n’oubliant pas dès le début, d’expliciter ses mobiles) et ceux où le policier, tout en s’occupant de ses problèmes de cœur, court après lui, en découvrant les morts et en cherchant une réponse qui lui permettrait d’être là avant le futur crime.
Du coup, le récit est rapide et nerveux. S’il développe des scènes d’action (comme l’arrestation du tueur), il n’arrive cependant pas à créer de suspense. Mis à part le fait que beaucoup d’actions nocturnes permettent des descriptions de maisons coloniales insulaires, on ne sent pas assez le côté local.
Comme livre de souvenir sur une enquête et sa réinterprétation, Contrat sur Nouméa peut être intéressant mais un lecteur aguerri du genre y verra plus les petits défauts que le reste.
Contrat pour Nouméa, un roman de Marc Quilichini, publié aux Editions L’Harmattan