Pour ce mois de juin, nous intégrons une nouveauté dans nos coups de cœur avec l’arrivée des séries. Alors qu’elles font partie de plus en plus de notre mode de consommation télévisuel, il serait dommage de se priver de vous faire part de nos coups de cœur sériels.
Jonathan – Les Demoiselles du Téléphone
A la recherche d’une nouvelle série, nous nous sommes lancés un peu par hasard sur le visionnage de Las Chicas Del Cable – Les Demoiselles du Téléphone en version française. Il s’agit de la première série Netflix produite en Espagne, publiée bien avant que La Casa de Papel ne rende célèbre aux yeux du monde les accents de la péninsule ibérique.
Les Demoiselles du Téléphone nous fait plonger dans un Madrid des années 1920. Un plongeon dans le passé incroyablement bien retranscrit, que ce soit au niveau des décors, ou des coutumes de l’époque. La série va ainsi s’articuler autour de la vie de quatre opératrices téléphoniques, à une période de notre histoire où il ne faisait pas bon d’être née femme. Au-delà des intrigues, au-delà d’un scénario aux allures de telenovela, c’est réellement dans ce plongeon dans la vie de femmes – presque – banale que Les Demoiselles du Téléphone fait véritablement mouche.
Servi par un casting brillant et plein de charmes, aussi bien côté féminin que masculin, la série touche aujourd’hui à sa fin. Après quatre saisons pleines, la cinquième et dernière saison voit en ce moment le jour. La première partie, composée de cinq épisodes, est déjà en ligne sur Netflix, tandis que la seconde devrait vraisemblablement être diffusée à partir de juillet.
Un coup de coeur inattendu, que l’on vous recommande chaudement.
Matt – The Tree of Life, de Terence Malick
Il y a quelques années, le virtuose et mystérieux Terence Malick nous offrait un grand moment de cinéma avec The Tree of Life (Palme d’Or à Cannes en 2011). Un film mélancolique teinté de philosophie sur la vie, celle qui passe, tout en se posant la question de l’éducation dans la construction de l’adulte.
Le métrage suit Jack, un enfant qui grandit entre un père autoritaire et une mère aimante qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l’oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu’il affronte l’individualisme forcené d’un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu’au jour où un tragique événement vient troubler cet équilibre précaire…
Pur moment de Cinéma, The Tree Of Life est une oeuvre d’art au style indescriptible. Les images, sublimes s’enchaînent au rythme d’une voix off, comme murmurée au creux de l’oreille, narrant cette balade qu’est la vie au gré de métaphores philosophiques sous fond de mysticisme qu’accompagne une bande-originale émouvante signée par Alexandre Desplat. N’y cherchez pas un récit linéaire habituel, le montage juxtapose plutôt des moments de vie, on observe l’instant présent, la vie tout simplement. C’est d’ailleurs l’origine de la vie que Malick approfondi dans ce film en se permettant une pause, en plein récit, pour nous conter la création de l’univers. Le film prend alors une forme cosmique pour retomber ensuite sur ses pieds. Malick est un virtuose et le prouve une fois encore, un réalisateur souvent incompris (parfois à juste titre) mais à la force cinématographique incomparable. Sa caméra est toujours en mouvement, à la recherche de la capture de l’instant magique, du sens de la vie, et dont chaque plan est tout simplement un chef d’oeuvre magnifié par une photographie splendide.
Néanmoins cet OVNI pourra en dérouter plus d’un de par sa construction déconstruite. Mais si vous avez la chance d’accrocher au style, de vous laisser porter par le récit, alors vous aurez la chance de vivre un instant magique de cinéma comme il n’en existe que trop rarement. The Tree Of Life est un poème, un cri d’amour pour la vie, la nature, certes on ne comprend pas toujours toujours tout mais qu’est-ce que c’est beau et puissant !