Sur la couverture du livre, on peut lire «chronique garantie sans eau de rose.» Certes, l’ouvrage respecte bien ce critère annoncé, mais le témoignage n’en reste pas moins poignant et touchant.
Depuis 2013, Manuela Wyler apprend à vivre avec un cancer du sein. Un carcinome, pour être plus précis, qu’elle se plaît à appeler Carlo. Étapes par étapes, l’auteure nous livre son combat de tous les instants : combat contre l’angoissante attente (avant le diagnostic, avant les examens), combat contre la maladie en elle-même, combat contre la souffrance, … Le tout, sans eau de rose donc.
Les mots sont simples mais choisis avec soin. Ils narrent avec le plus grand des réalismes toutes les étapes que rencontrent un malade atteint du cancer, et tous les problèmes qu’il est possible de rencontrer. Cela débute par les examens médicaux, puis s’enchaînent l’attente (qui est présente avant même les examens), le diagnostic ou encore l’approche thérapeutique (qui consiste, en vulgarisant, à détruire pour soigner).
Ce livre est une petite décharge électrique qui fait papillonner de nombreux sentiments en nous. L’empathie pour l’auteure, véritable guerrière qui serre les dents et se bat. Mais je suis resté atterré devant l’attitude décrite par les spécialistes de la santé (pas tous, pas d’amalgames) qui sont médicalement compétents mais socialement et psychologiquement incapables. Le patient se retrouve bien souvent déshumanisé et pris de haut.
En plus de traiter avec un réalisme percutant tous les aspects de la maladie, Manuela Wyler nous présente d’autres conséquences de la maladie auxquelles nous ne songeons souvent pas : les difficultés du quotidien ou encore l’importance de l’accompagnement psychologique.
La magie du livre, c’est de parvenir à traiter du cancer avec simplicité tout en sachant nous émouvoir. On ne peut que rester admiratifs devant la force de caractère et le courage dont a fait (et fait toujours) preuve l’auteure. Plus qu’un simple témoignage, c’est un chant qui appelle à combattre à chaque instant. Un véritable ode à la vie et non pas à la maladie.