Ne le cachons pas, quand Handball 17 est arrivé à la rédaction, quelques frissons ont parcouru nos échines de gamers. Il faut dire que le test du précédent opus ne nous avait pas franchement laissé de souvenirs impérissables (ou alors dans le mauvais sens du terme). Mais bon, on n’est pas du genre à partir avec des a priori et puis, un studio comme BigBen Interactive qui remonte en selle après avoir pris une croûte monumentale avec Handball 16, ça méritait au moins qu’on leur laisse une nouvelle chance.
Au lancement du jeu, triste sensation de déjà-vu. On comprend tout de suite que le budget alloué à la version 2017 n’a pas été revu à la hausse. Comparé aux grosses cylindrées du secteur (FIFA, NBA 2K, …) le contenu est famélique et le tout semble avoir été réalisé avec les moyens du bord. Un mode carrière particulièrement simplet simpliste, un mode saison sans saveur, bref, clairement pas de quoi soulever la foule. Certes, les grands championnats européens sont présents (avec les équipes et les joueurs qui vont avec) et le tout sous licence officielle mais n’est-ce pas le strict minimum si on veut être un peu crédible en simulation sportive ?
Au poste de demi-centre, je demande le Playmobil Karabatic !
En termes de moteur graphique et de fluidité, Handball 17 accuse un énorme retard et on a le sentiment de jouer à ce qu’aurait pu être la version bêta de Fifa 2005. Des mouvements peu naturels, une incapacité chronique à simplement ramasser le ballon après avoir contré un tir, les défauts en matière de réalisme sont malheureusement légions. Peut-être que le succès de la saga LEGO (Star Wars, Marvel’s Avengers, …) a donné quelques idées fumeuses aux développeurs mais on a parfois l’impression de diriger une triste équipe de Playmobils.
Si on associe ces défauts à l’ambiance insipide dans laquelle nous plonge le jeu, la conclusion est sans appel, on s’ennuie vite (et fermement). Les matchs sont ultra-répétitifs et consistent en des allers-retours au turbo. En défense, on lève les bras en espérant une parade magistrale de notre gardien sur le boulet lancé par l’adversaire. En attaque, on fait au maximum deux passes et on tente un tir puissant, un tir à la hanche ou une roucoulette (seul petit grain de folie du jeu). Très vite, les matches se ressemblent et il faudra une patience de saint (ou n’avoir que ce jeu-là sous la main) pour mener son équipe sur plusieurs saisons. A cette trop longue liste de points négatifs, il convient encore d’ajouter l’abomination que sont les commentaires. A ce niveau-là, ce n’est plus de l’amateurisme mais tout simplement du n’importe quoi. Si la SNCF cherche des agents pour les annonces dans la gare de Beauvais, on a deux noms à lui soumettre.
Bref, un opus que la bonne volonté du studio n’arrive pas à sauver. Malgré quelques améliorations par rapport à la version 2016, Handball 17 est indigne de ce que les gamers sont en droit d’attendre aujourd’hui (surtout à ce prix-là). Les développeurs devront continuer à s’améliorer au risque de voir la licence devenir le Beaujolais nouveau de la simulation sportive, celle qu’on redoute, qu’on goûte malgré tout chaque année avec espoir mais qui nous fait souvent vomir à la fin.