Dans quelques heures, la cérémonie de l’As d’Or consacrera le jeu de l’année 2022. Parmi les prétendants : Happy City, un jeu aussi petit que malin signé par l’éditeur Cocktail Games (qui avait déjà placé son très bon Top Ten dans les finalistes de l’année dernière). Pour vous, nous nous sommes prêtés au jeu (de l’année ?)…
Nous le disons régulièrement, un grand jeu ne prend pas nécessairement place dans une grande boîte, au contraire. La meilleure preuve en est peut-être cette année l’ovni Happy City. Petit jeu de cartes développé par un père et sa fille, il propose aux joueurs de sélectionner dix bâtiments pour bâtir une cité où le bonheur fait loi. Et c’est tout ? Oui, et c’est bien suffisant pour en faire un jeu à la fois malin et très addictif…
Y a d’la joie. Bonjour bonjour les urbanistes. Y a d’la joie…
Concrètement, chaque joueur commence la partie avec un Happy Market, soit le premier bâtiment de sa ville, et au fil de la partie, il va agrandir celle-ci en y ajoutant des bâtiments issus de l’une des trois pioches proposées. Ces dernières sont triées par coût et la première renferme les bâtiments les moins coûteux (mais aussi les moins rentables) tandis que la troisième comprend les plus onéreux (coucou le stade de foot). Le but va être de glaner des bâtiments comportant le maximum de symboles « cœur » ainsi que le maximum de symboles « population ». A la fin de la partie, c’est en effet la multiplication de ces deux chiffres qui vous donnera votre score final.
C’est donc aussi simple que ça ? Oui, même s’il ne faudra pas perdre de vue l’importance des bâtiments « productifs », c’est-à-dire rapportant de l’argent, ni celle des bâtiments « spéciaux », c’est-à-dire gratuits mais nécessitant quelques conditions préalables.
Plutôt Bourg-en-Kawaii ou Kawaii-sur-Moselle ?
Certes, Happy City est un jeu très simple mais il n’en demeure pas moins un jeu subtil. Les bases en sont acquises en à peine deux minutes et il n’en faut pas plus de jeu effectif pour comprendre qu’il est aussi calculatoire et taquin qu’il est mignon (nous y reviendrons). Très vite, on comprend l’intérêt de défausser la carte souhaitée par un adversaire ou de lui souffler la carte spéciale qu’il avait dans le viseur (c’est MON parc à dinosaures !). Tout en restant un jeu familial, Happy City peut donc aussi revêtir un petit côté gniark gniark enrobé de sucre quand on a affaire à des joueurs plus aguerris (des cartes expertes sont d’ailleurs présentes dans la boîte pour des parties avec plus de profondeur).
Au-delà de ce côté familial mais pas simpliste et subtil mais pas prise de tête, Happy City est aussi un jeu très mignon. C’est bien simple, les illustrations en font presque du Kawaii en boîte. On s’amuse des illustrations originales des différents bâtiments disponibles autant qu’on se surprend à détailler avec minutie les bâtiments spéciaux les plus inattendus (on parle de vous l’école de sorcellerie et le ranch des licornes).
Bref, Happy City se révèle un jeu surprenant, addictif et capable de séduire sur un très grand nombre de tables. Est-ce suffisant pour décrocher le titre d’As d’Or – jeu de l’année (malgré la rude concurrence de Cartaventura et de 7 Wonders Architects) ? L’avenir (très) proche nous le dira…
Happy City, un jeu de Airu et Toshiki Sato, illustré par Makoto Takami et édité par Cocktail Games.
Nombre de joueurs : 2 à 5
Âge : dès 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 30 minutes
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