Dans les années 80, j’étais un petit garçon qui voulait partager son loisir préféré avec son papa. Le seul moyen de le retenir devant la NES familiale, c’était de se lancer dans une compétition de Pinball jusqu’au bout de la nuit… Enfin… En 2022, j’appellerai plutôt ça la fin de soirée…
Alors quand je vois une proposition à base de flipper, un petit sentiment de nostalgie m’envahit, et je fonce un peu tête baissée. Mais quand en plus on me vend ça comme un rogue lite mâtinée de Tower Defense contre une invasion zombie, je suis franchement curieux de voir le résultat.
Y a un iOS ?
La première chose qui saute aux yeux, c’est la direction artistique. C’est un jeu mobile issu de l’Apple Arcade et il ne cache pas ses origines. Alors non, ce n’est pas moche. Mais difficile de ne pas penser à des jeux comme Kingdom Rush. C’est très cartoon surtout sur les chara-design. La petite musique guillerette hypnotique et vaguement soulante siffle gentiment. Vous lisez des dialogues qui s’essaient avec plus ou moins de réussite à l’humour, brisage de 4ème mur inclus. Vous subissez les avalanches de bonus et explosions qui procurent ces petites doses de dopamine calculées presque scientifiquement…
Heureusement, pas de mécaniques de Free to Play, c’est un vrai jeu, complet, et même plutôt solide niveau contenu. Quatre mondes, une dizaine de héros avec des compétences différentes, une belle variété d’ennemis… Si les différences sur les mobs ne sont pas toujours flagrantes, les boss sont plus intéressants…
Boule et Bille
Précisions de langage : J’utiliserai indistinctement les termes boule et bille. Normalement c’est une bille dans un flipper. Mais là, votre bille est plutôt une boule de démolition. C’est aussi plus facile pour les jeux de mots douteux.
Conseil du jour : ne pas flipper pour ne pas perdre la boule
Vous commencez la partie avec un héros sur une carte du monde générée aléatoirement avec des chemins dirigistes qui mènent à des bonus, généralement gardés par des petits zombies plus ou moins mignons. Et au final, une sortie gardée par un boss qui mène au monde suivant. Une fois au contact avec cet ennemi, vous entrez sur une table de flipper. Il y a bien quelques énigmes – des puzzles dans lesquels vous devez frapper les éléments dans un ordre logique. Mais le but est le plus souvent d’éliminer tous les ennemis présents à l’écran. Pour cela vous disposez de la bille de flipper, des flippers eux-mêmes, et des capacités de vos héros qui font un peu tout exploser à l’écran… surtout les zombies. Vous aurez également l’assistance d’éléments destructibles dans le décor (caisse d’explosifs, haches tournoyantes et autres ustensiles utiles dans toute apocalypse zombie digne de ce nom).
Évidemment, cette débauche d’ennemis et de moyens de les annihiler ne va pas sans heurt. Quelques ralentissements sur Switch (surtout sur les derniers niveaux, principalement avec un boss inspiré d’Alien), mais surtout des problèmes de visibilité. On perd souvent la boule des yeux au milieu des explosions. Elle reste aussi parfois bloquée à faire des ravages sur les lignes arrière des troupes zombiesques.
Pendant ce temps, le front avance gentiment vers vos flippers qui se font croquer malgré les coups que vous pouvez asséner pour repousser les assauts. Vous perdez alors de précieux points de vie. Vous avez toutefois la possibilité de rappeler votre bille dans certaines conditions pour limiter la casse.
Mais même quand la boule revient, elle se révèle plus lente une fois au contact des flippers… ça autorise les tirs précis plus facilement certes, mais ça alourdit le gameplay et vous empêche de faire preuve de réactivité. Vous devez anticiper et ça donne cette impression que la physique de la bille est un peu cassée, même si on s’y fait avec un peu de pratique.
De coup de flip’ en coup de flip’
Une fois la victoire assurée, vous repartez sur la carte du monde et vous constatez qu’une peste violette colonise le monde progressivement. Un moyen de vous faire avancer, un peu comme dans un Battle Royal. Vous perdez des points de vie, déjà entamés par les affrontements, si vous traversez ces zones de peste. On a donc un petit côté optimisation d’itinéraires labyrinthiques en plus en cadeau, laissant une large place à l’aléatoire tout de même. Un brouillard de guerre peut parfois vous piéger. Décidément on coche toutes les cases…
Évidemment en farfouillant la carte et en combattant, vous trouvez des objets, et différents moyens de monter vos compétences petit à petit (avec des gains d’XP post bataille). Si votre héros devient vite puissant, la courbe de progression des ennemis est plus rapide encore. Vous périrez donc probablement lors de votre premier run, une main sur le lance-bille, l’autre sur le monnayeur (accessoires en option) une fois vos points de vie affichant un beau zéro tout rond.
Tout n’est pas perdu
Mais s’agissant d’un Rogue-lite, vous ne perdrez pas tout entre vos runs. Même en cas d’échec, vous gardez quelques objets pour le round suivant. Vous débloquez aussi de nouveaux bonus à récupérer et de nouveaux héros avec de nouvelles capacités. Plus les parties s’enchaînent, plus le jeu devient facile grâce à ces très nombreux bonus, et vous ne tarderez pas à finir votre premier run. Évidemment, on peut passer à un mode difficulté supérieur pour conserver un peu de challenge. A noter que le jeu est globalement facile pour un rogue-lite.
Débloquer tous les héros et toutes les compétences prendra toutefois du temps.
Tilt ?
Au final, Zombie Rollerz offre une bonne variété de situations. Elles sont relativement bien renouvelées par la génération aléatoire. Le nombre d’assets est correct pour le genre. La progression est satisfaisante, on se prend vite au jeu. Les quelques défauts mentionnés ne sont pas rédhibitoires et on finit par s’en accommoder parfaitement. On retrouve donc avec plaisir le Gameplay simple et efficace du flipper agrémenté de toutes les mécaniques à la mode sans que ce soit indigeste. Le jeu sera disponible à compter du 2 mars 2022 sur Switch et PC pour une quinzaine d’euros ce qui est un tarif correct au vu du contenu proposé. Le format switch semble plus pratique que le format PC pour ce type de jeu, malgré quelques chutes de framerate (compréhensible) tant en mode nomade que docké.