Après un premier épisode qui a rencontré un joli succès et disposant d’une communauté importante, les créateurs de Dead Island nous font saliver depuis plusieurs mois avec diverses promesses, dont l’une d’entre elles aura créé une petite polémique avec une durée de vie de plus de 500 heures annoncées… Aujourd’hui, maintenant que le titre est disponible, qu’en est-il vraiment ?
Démarrant 15 ans après l’opus précédent, cette suite nous place dans la peau de Aiden, un pèlerin, messager se déplaçant d’un camp de survivants à un autre. Alors que ce dernier tombe sur une vieille connaissance, nous arriverons de fil en aiguille dans la ville qui nous servira de terrain de jeu, Villedor, avec comme premier objectif de trouver un biomarqueur, afin de pouvoir être toujours au courant si l’infection prend le dessus sur nous ou non. Car oui, nous sommes infectés, comme le reste de la population d’ailleurs, et cela fera partie intégrante du gameplay, riche, de cette suite. Une fois cela fait, la véritable aventure pourra démarrer et notre cher Aiden mettra toute son énergie dans l’objectif de retrouver sa sœur, Mia, qui aura vécu dans sa jeunesse d’étranges expériences…
La narration ainsi que le scénario font partie des points forts de ce nouvel opus, car celle-ci se révèle fort intéressante à suivre, même si parfois certaines scènes restent classiques, voire parfois téléphonées. Pour autant, on se laisse facilement embarquer dans cette campagne principale qui se terminera en ligne droite en une trentaine d’heures approximativement. Mais évidemment, open world oblige, là n’est pas l’unique intérêt du jeu.
En effet, en termes de contenu comme de mécaniques de jeu, Dying Light 2 est généreux, très généreux. Pouvant être considéré comme un RPG, en raison d’arbres de compétences plutôt développés (bien que certaines compétences à débloquer soient ultra basiques et fassent un peu tâche…), la montée en puissance de notre héros se fera en douceur tout en procurant un plaisir (coupable) non négligeable.
Pour autant, on navigue ici en terrain connu et notre évolution se fera à base d’items divers et variés à récupérer afin d’agrandir notre barre de santé, d’endurance, ou d’immunité à l’infection… Et nous tenons là le point culminant de ce qui fait tout l’équilibre du jeu. En effet, le cycle jour/nuit du titre est l’un des plus intéressants qu’il m’ait été donné de pratiquer puisque celui-ci propose deux expériences particulièrement différentes : si le jour les infectés sont plutôt lents et quasiment inoffensifs (façon de parler), la nuit se révèlera bien plus mouvementée ! En effet, les infectés se déchaîneront dès l’obscurité, et les courses poursuites ainsi que les combats effrénés seront de mise !
On pourrait alors penser que se balader uniquement de jour serait la solution, mais ce serait donc passer à côté de ces fameux items nécessaires à l’évolution d’Aiden… Ainsi, les ressources planquées dans les magasins infestés de zombies le jour (ces derniers se cachant de la lumière du jour) seront beaucoup plus accessibles la nuit, ces derniers sortant de leurs cachettes… Sans compter que la nuit, notre temps d’immunité est limité, autant vous dire que les virées nocturnes apporteront leur lot de stress et de montées d’adrénaline pour trouver les points à rayon UV, qui régénèrent notre immunité !
Parlons-en de ces montées d’adrénaline, d’ailleurs ! Profitant d’un level design tout en verticalité, se déplacer dans Villedor est ultra jouissif… entre courir, sauter d’immeubles en immeubles, se rattraper in extremis à une corniche, grimper, esquiver des infectés… pas le temps de souffler ! Même si au début les possibilités sont limitées, une fois le grappin et une sorte de paravoile débloquées, les sensations seront décuplées ! Rajoutez à cela des combats moins « bas du front » qu’escompté, avec un aspect tactique plus ou moins développé selon les adversaires (qu’ils soient humains ou infectés, ces derniers étant calqués sur les Left 4 Dead) rencontrés, et vous aurez un gameplay aux petits oignons, ce qui est primordial pour un open world de cette ambition. D’autant qu’au fil de notre aventure certains des choix que nous serons amenés à faire auront une réelle conséquence plus tard, que cela soit en terme de scénario que de level-design, selon le camp choisi ! Bref, un bel effort a été réalisé de ce côté-là et les quelques promesses qui ont été faites durant ces dernières années ont été tenues pour la plupart.
Toutefois, cet open world, aussi intense soit-il à parcourir, n’est pas exempt de défauts. En effet, les développeurs avaient annoncé 500 heures de contenu, mais il faut avouer que beaucoup de quêtes annexes sont éculées depuis maintenant de nombreuses années, surtout pour ceux habitués aux Assassin’s Creed et autres titres du même genre à la Ubisoft : tours à grimper, aller-retours nombreux, camps à libérer, etc… On est en terrain (trop) connu et on aurait aimé un peu plus d’originalité sur ce point-là. Aussi, les amoureux de la VO seront déçus d’apprendre que le titre n’est disponible qu’en français qui est de qualité… inégale, dirons-nous. Si j’ai été convaincu du doublage d’Aiden, certains personnages secondaires parviendront à nous faire sortir de l’immersion. Enfin, techniquement, si le jeu est plutôt joli dans l’ensemble, force est d’avouer qu’y jouer sur consoles next-gen (Xbox Series X en l’occurrence) est frustrant, la fameuse claque n’étant pas de la partie. Sachant que jouer à celui-ci en mode Performance est fortement conseillé, les deux autres modes étant moins fluides et donc l’action frénétique de celui-ci sera de ce fait moins lisible…
En définitive, s’il est compliqué de faire un rapport détaillé sur l’intégralité du jeu, celui-ci étant d’une densité et d’une générosité impressionnante, force est de constater que l’on ressort de l’expérience avec le sourire jusqu’aux oreilles (malgré l’invasion zombie). Bien que perfectible techniquement et pas aussi impressionnant qu’on aurait pu l’espérer sur consoles de nouvelle génération, il reste néanmoins un titre agréable à regarder, et surtout à parkourir. Grâce à un cycle jour/nuit original et diablement efficace, le dernier open world de chez Techland parvient à nous garder éveillé tout au long de l’aventure, celle-ci se bouclant en une trentaine d’heure en ligne droite, et en beaucoup plus pour le finir à 100%. Pour autant, aurez-vous envie d’y passer 500 heures ? pas sûr, certaines quêtes étant tout de même assez répétitives et classiques. Dans tous les cas, Dying Light 2 : Stay Human est une suite solide qui remplit son cahier des charges. Un très bon jeu, à défaut d’être un grand jeu.