Etrian Odyssey IV, c’est le jeu qui est passé inaperçu à sa sortie et qui ne se vendra pas par palette, en fait, cette série est vraiment réservée à une communauté de joueurs qui aiment les RPG à l’ancienne/durs/laborieux/gratifiants.
Etrian Odyssey est un représentant de ce qui faisait la grandeur du jeu de rôle japonais dans les mécanismes de jeu à la grande époque fin 16 bits, début 32/64 bits. Cette grandeur, que l’on peut considérer comme estompée depuis la next-gen (ou pas, mais c’est un autre débat), ne semble pas affecter les consoles portables, comme en témoignent les nombreuses sorties dans ce domaine. Cependant, dans le domaine du dungeon-RPG, c’est nettement moins le cas, d’où notre accueil finalement assez chaleureux de ce quatrième volet de la saga Etrian Odyssey.
Tout commence alors que vous devez créer votre équipe de A à Z, c’est-à-dire choisir le visuel de votre personnage et surtout sa classe, choix très important s’il en est, puisque ceci conditionne en grande partie la difficulté que vous aurez durant votre aventure. Une sous-classe peut également être ajoutée, pour que votre personnage ne soit pas trop spécifique à un type de combat. Une fois ceci fait, l’aventure commence, vous apprenez que vous devez percer l’énigme autour de l’arbre de Yggdrasil sous les ordres du Comte de Tharsis, un bien beau programme pour votre petite troupe.
Le jeu propose un gameplay qui est toujours comparable à celui des anciens épisodes, ceux qui ont notamment joué au troisième opus ne seront pas dépaysés, puisque le système incluant la sous-classe a été introduit dans celui-ci. Les combats se déroulent toujours au tour par tour, genre de plus en plus rare mais qui fait de la résistance sur consoles portables. Ces combats se déclenchent de manière aléatoire pour la majorité des combats et certains monstres, plus gros, sont visibles sur la carte. Autant dire que, vue la difficulté du titre, il vaut mieux être sûr de son coup avant de provoquer un combat avec ces mastodontes tant ces affrontements sont exigeants. Oui, Etrian Odyssey IV est, comme ses prédécesseurs, un jeu extrêmement complexe et d’une difficulté qui contraste avec la tendance actuelle qui veut que le joueur soit de plus en plus assisté (non, Dark Souls n’est pas la normalité de nos jours…). Le leveling sauvage à outrance est vital si vous souhaitez avancer sans vous faire arracher la tête à la moindre rencontre aléatoire, même contre les ennemis les plus modestes.
Les tactiques les plus défensives et prudentes seront souvent les plus appropriées, ne vous attendez donc pas aux enchaînements ultra offensifs de la première heure de Final Fantasy XIII, vous risquez, dans le cas contraire, d’être déçus. Petite nouveauté, un mode « casual » a été ajouté, permettant aux non-initiés de ne pas se casser les dents trop vite sur les premiers ennemis croisés. L’occasion d’apprendre les rudiments de la tactique en combat avant de passer à un mode plus difficile, mais aussi de prendre le temps d’explorer sans trop craindre les représailles. Car, oui, l’exploration est très importante dans le soft et représente les deux tiers du jeu. L’exploration des donjons se fait en vue à la première personne sur l’écran du haut, l’écran du bas servant, lui, à dessiner la carte avec le stylet (système parfois un peu lassant, mais on s’y fait).
Graphiquement, c’est un style typiquement japonais qui est de mise, avec une influence « manga » qui devrait plaire aux fans. Les francophones seront nettement moins à la fête puisque, succès commercial limité prévu oblige, Etrian Odyssey IV n’est traduit qu’en anglais, mettant encore en avant son côté élitiste.
Ce quatrième volet d’Etrian Odyssey se réserve à un public très ciblé et ne se laisse pas facilement dompter. Fort de sa difficulté de base très élevée et de sa profondeur extrême, le jeu n’aura aucun mal à trouver son public, même si celui-ci est restreint. L’absence de version française reste regrettable.