Le début du mois de mars a été marqué par la sortie d’un jeu que l’on n’attendait plus vraiment. Détenue par THQ avant que la société ne fasse faillite, la licence South Park a été rachetée par Ubisoft au moment de la mise en vente de celle-ci, l’éditeur français sentant le bon filon. Plusieurs mois plus tard, South Park : Le Bâton de Vérité débarque, bien décidé à marquer de son empreinte le jeu vidéo, le RPG et le petit monde des adaptations.
Oui, vous avez bien lu, RPG. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Cartman et ses potes vont être plongés dans un jeu de rôle, avec ses combats au tour par tour, ses classes de personnages, son leveling, ses quêtes annexes. Comment cela peut s’intégrer dans l’univers de South Park ? Je me suis posé la question avant le début de l’aventure mais, une fois lancé dans la partie, ça sonne comme une évidence. Il s’agit en fait d’une guerre d’enfants, où chacun est déguisé en elfe, en guerrier, en mage, en voleur ou en juif (oui, « juif » est une des classes de personnages, avec sa célèbre attaque « circoncision » !). Cartman est le chef d’un clan, Kyle celui de l’autre, et les deux se battent pour le contrôle du Bâton de Vérité. Bref, c’est ultra basique mais en même temps tellement efficace !
On retrouve dans l’aventure tous les personnages que l’on adore dans la série. A vrai dire, Le Bâton de la Vérité EST la série, au détail près qu’on la joue au lieu de la regarder. L’humour trash à mourir de rire est de la partie et, sans mentir, j’ai bien du exploser de rire une fois par heure de jeu, et garder en permanence un sourire niais en tombant, volontairement ou non, sur une description d’objet à la con, une référence à un film ou événement d’actualité. Comme dans la série, South Park s’attaque avec son angle si particulier à de véritables sujets importants, et avec toujours autant de réussite. Les graphismes, identiques à ceux de la série, sont forcément très bien réalisés et en tous points conformes à ce que l’on était en droit d’attendre. Les voix US, avec sous-titres français, sont bien évidemment de la partie, tandis que les musiques collent très bien à l’action. Clairement, d’un point de vue technique et graphique, le jeu d’Ubi est une véritable réussite et on ne pouvait espérer mieux.
D’un point de vue gameplay, le titre n’est pas en reste. On se balade dans une ville de South Park pas franchement énorme mais qui regorge de zones suffisantes pour qu’on puisse y passer une bonne vingtaine d’heures haut la main. On rencontre tous les personnages de la série, on les ajoute sur Facebook, ce qui permet de débloquer de nouvelles compétences. Les combats quant à eux se jouent au tour par tour, dans un style old school que j’ai vraiment beaucoup aimé. On retrouve les possibilités offertes par n’importe quel Final Fantasy, à savoir de la gestion d’objets, des attaques au corps à corps ou à distance, de la magie (oui, les gros pets dégueulasses, c’est de la magie), la gestion d’une équipe avec la possibilité de switcher entre ses potes pour utiliser leurs compétences spéciales, des invocations. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le niveau de difficulté du jeu n’est pas si simple et gagner de l’XP dans de petits combats sera nécessaire, tout comme faire quelques quêtes annexes et acheter du matériel de meilleure qualité.
South Park : Le Bâton de Vérité est une excellente surprise. Alors que je m’attendais à me marrer grâce à une ambiance que j’adore, j’ai certes eu de gros fous rires, mais j’ai surtout découvert un titre extrêmement bien pensé, complet, long et intéressant. Seul tout petit regret : certaines scènes ont été censurées en Europe car jugées trop limites. Les scènes en question sont alors décrites dans le jeu et on voit clairement qu’on loupe quelques bonnes poilades supplémentaires à bases de sondes anales, entre autres. Dommage, mais bon ! Malgré tout, le titre reste peut-être mon jeu préféré depuis le début de l’année… A essayer sans tarder !
Article initialement publié sur ChezJo.net