Les livres dont vous êtes le héros sont connus de tous. En revanche, les BD dont vous êtes le héros le sont un peu moins. C’est une erreur, que dis-je une erreur, une injustice ! Pourquoi ? Eh bien parce que souvent, ces BD sont de grande qualité et c’est notamment le cas de L’Obsidienne, la dernière nouveauté des Editions Makaka, qui nous est tombée entre les pattes ! Découverte…
L’Obsidienne est une troupe de mercenaires vendant ses talents (et sa force brute) au plus offrant. Et pour l’heure, le plus offrant est le Roi d’Hauora qui doit faire face à un vent d’insurrection soufflé par quelques barons rebelles. Propulsé à la tête de la compagnie, vous devrez donc parcourir les terres du Royaume allant du Château d’Ulmi au Comté de Winzen et y mener de terribles et sanglantes batailles…
Pour le Roi. Pour l’Honneur. Pour l’Argent. (surtout pour l‘Argent)
L’Obsidienne n’est donc pas une simple BD, elle est aussi (et avant tout) un jeu. Par-là, il faut comprendre qu’elle se lit en suivant des règles (simples mais des règles quand même) et qu’elle n’est pas un récit linéaire mais bien une histoire qui évoluera selon vos choix. Dans cette BD dont vous êtes le héros, vous incarnerez donc le Capitaine Tarish, fier (mais inexpérimenté) capitaine de l’Obsidienne. En cette qualité, vous disposerez de certaines compétences en stratégie militaire, en commandement et en combat et il vous faudra veiller tant au moral de vos troupes qu’à leur survie. Après tout, c’est le rôle de tout bon capitaine, n’est-ce pas ?
Au gré de vos aventures et de vos décisions, L’Obsidienne vous enverra donc de cases en cases, vous faisant vivre tantôt d’épiques combats et tantôt vous soumettant à des choix difficiles (sur la façon d’interroger un prisonnier, sur le type de troupes que vous souhaitez engager dans le combat, …). Bref, L’Obsidienne fera de vous le véritable héros d’une aventure bédéesque que vous n’êtes pas près d’oublier !
Et pour cause, tant dans le scénario (que l’on doit au talentueux Guillaume Gigleux, aka Chifoumi, bien connu sur la scène du jeu de société) que dans les dessins (signés par le prometteur Aurélien Delauzun), L’Obsidienne fait aussi mouche qu’une flèche sortie de l’arc de votre meilleur archer. Dès les premières cases, le lecteur-joueur est happé dans l’histoire et se surprend à réfléchir comme le bon capitaine qu’il aurait aimé devenir. Cette immersion est évidemment rendue possible par la trame d’un scénario que l’on peine à lâcher mais doit aussi beaucoup aux illustrations de Delauzun, particulièrement dans le rendu des mouvements et dans les expressions des visages.
En conclusion
L’Obsidienne est une très belle découverte. Au travers de quelques cases et de quelques pages, cette BD dont vous êtes le héros nous a fait vivre une véritable aventure de capitaine. Assurément le genre d’ouvrages qui trônera facilement sur une table de nuit autant qu’il brillera dans une besace de voyage où il aurait avantageusement remplacé un bon roman.
L’Obsidienne, une BD dont vous êtes le héros signée Guillaume Gigleux, illustré par Aurélien Delauzun et éditée par les éditions Makaka.