Cela fait près d’une décennie que ce produit est disponible sur notre territoire et il suscite toujours autant de débats. Pour vous en apprendre davantage à son sujet, nous évoquons entre autres dans les lignes qui suivent l’évolution de sa popularité et le rapport que les utilisateurs entretiennent avec la cigarette électronique.

L’e-cigarette n’a pas encore fêté ses 10 ans

L’engouement incroyable des premières années a laissé la place aux doutes et beaucoup d’enseignes ont mis la clé sous la porte. Cela étant, les professionnels du secteur n’ont pas fait grise mine longtemps.

Un succès fulgurant

À son arrivée dans notre pays en 2010, la cigarette électronique a été perçue comme une curiosité pour un large public. Des fumeurs s’interrogeaient à juste titre sur son intérêt, les buralistes pouvaient redouter une érosion de leurs ventes. Quant aux professionnels de santé, ils étaient soucieux des effets sur la santé d’un tel dispositif après avoir lutté pendant tant d’années contre le fléau du tabac.

L’e-cigarette n’a pas mis longtemps à séduire les accrocs à son homologue combustible en France. On a en effet assisté à une explosion du marché entre 2011 et 2014. Cela s’est traduit entre autres par l’ouverture de nombreux points de vente et le développement de l’offre (vapoteuses, liquides électroniques et accessoires). À titre d’exemple, on recensait moins d’une trentaine de boutiques spécialisées en 2010 et près de 2 800 commerces étaient répertoriés seulement 4 années plus tard. Le boom du nombre de requêtes liées à ce produit dans les moteurs de recherche illustrait aussi l’engouement des Français.

Les raisons du succès ? Elles sont diverses et variées ! Le prix croissant des cigarettes a assurément favorisé l’appétence des fumeurs pour leurs alternatives sans goudron, tout comme l’interdiction du tabac dans les lieux publics.

Une TPD qui n’a pas enrayé la reprise

Néanmoins, le ciel s’est assombri pour les entrepreneurs qui ont décidé de se lancer sur le marché de la vape. Un ralentissement significatif ainsi qu’une période baissière ont eu lieu entre 2014 et 2016, pouvant résulter d’une conjugaison de facteurs. Si leur contribution est difficile à mesurer, il est certain qu’ils ont eu un impact négatif sur la cigarette électronique dans nos contrées.

On songe notamment à la contrebande qui a permis à des fumeurs de s’approvisionner en tabac pour un coût relativement avantageux. L’arrêt total de la cigarette suivi de l’arrêt de la vapoteuse (le but ultime en principe) de certains consommateurs peut également expliquer la baisse mécanique du nombre de candidats au vapotage. Quant à l’instauration de la Direction sur les Produits du Tabac (TPD pour l’acronyme anglais), elle ne semble pas avoir réellement freiné les ventes, puisqu’elle a été appliquée à partir de janvier 2017, durant la période de reprise.

Où s’achètent les cigarettes électroniques en France ?

Comment sont vendues les diverses sortes de vapoteuses ainsi que les indispensables flacons ? On distingue en 2019 trois principaux circuits de distribution en France, à savoir les commerces spécialisés, souvent appelés Vape shops, les points de vente en ligne ainsi que les buralistes. Les magasins spécialisés sont ceux qui prennent la plus grosse part du gâteau puisqu’ils accaparent 55% des ventes dans le domaine de la vape. De nombreuses fermetures de boutiques ont suivi de nouvelles ouvertures depuis la reprise en 2016 – 2017.

Le deuxième plus gros pourvoyeur de produits de la vape n’est autre que la toile ! Des cyber-vendeurs tirent notamment profit des audiences considérables des places de marché, ils jouent des coudes avec des pure players tels que www.taffe-elec.com comme des enseignes qui combinent la vente en ligne à la distribution dans leur commerce physique. Quant aux bureaux de tabac, ils représentent désormais ⅕ du chiffre d’affaires de la vape dans notre pays. Si les points de vente spécialisés ont en principe pour avantage de fournir des recommandations avisées à leurs clients, les boutiques e-commerce sont fréquemment associées à des forums où les débutants peuvent demander conseil avant d’arrêter leur choix.

L’état des lieux en 2019

Beaucoup de vapoteurs réussissent à diminuer leur consommation tabagique, et de nombreux utilisateurs parviennent à ne plus griller une seule cigarette, ce qui explique sans doute en partie le succès actuel du produit ainsi que son côté ludique avec la variété de ses arômes.

Un chiffre d’affaires qui croît de manière considérable

Il y a deux ans, les ventes ont bondi de 17%, et l’an passé, le marché a bénéficié d’une augmentation de l’ordre de 21%. La France est devenue le troisième marché mondial de la vapoteuse après les États-Unis et le Royaume-Uni. Les propriétaires de commerces spécialisés dans la vente de cigarettes électroniques pouvaient craindre les effets de l’interdiction de la publicité en faveur du produit, mais il n’en est rien !

Le spécialiste des études vectorielles Xerfi évoque un chiffre d’affaires de 820 millions d’euros en 2018 dont près de 500 millions à attribuer aux seuls e-liquides. D’après une étude de l’agence nationale Santé Publique France parue en été 2019, environ deux millions et demi d’adultes se servent d’une vapoteuse et la moitié sont des doubles utilisateurs (vapoteuse / cigarettes conventionnelles). Par ailleurs, cette même étude révèle que 2,7 % des Français l’utilisent au quotidien.

Un véritable outil de sevrage

Cette information est loin d’être anodine, cela témoigne déjà de l’efficacité du recours à ce produit dans une optique de sevrage. Depuis l’arrivée de la cigarette électronique dans l’Hexagone, ce sont pas moins de 700 000 vapoteurs qui se sont éloignés du tabac et de ses conséquences dramatiques. Ensuite, l’agence rapporte que les vapofumeurs sont parvenus en très grande partie à avoir diminué leur consommation de tabac. En effet, 8 sur 10 grillent moins de cigarettes combustibles, en moyenne ces doubles utilisateurs allument quotidiennement 9 cigarettes, contre un paquet avant d’avoir réduit leur consommation tabagique.

Les pneumologues et autres professionnels de santé s’accordent à dire qu’il est préférable dans l’idéal d’arrêter l’e-cigarette à terme, après avoir définitivement dit adieu au tabac. Les chiffres tendent à montrer que cet outil de sevrage ne rend pas nécessairement dépendant. L’agence nationale Santé Publique France indique en effet dans son travail d’enquête que 1,2% des adultes français sont d’anciens fumeurs et utilisateurs de cigarette électronique. Par conséquent, il y a approximativement 500 000 personnes qui ont réussi à aussi mettre la vapoteuse de côté après s’être sevrées du tabac.

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