Les amateurs de Tolkien connaissent Le Seigneur des Anneaux et Le Hobbit, adaptés en longs-métrages par Peter Jackson et immensément populaires, mais parfois un peu moins Le Silmarillion. A l’occasion de la sortie de la nouvelle édition — riche en nouveautés — aux éditions Bourgois, revenons sur cet ouvrage central dans l’univers créé par l’auteur britannique.

Tout commence alors qu’Eru Illuvatar s’entoure des Valar et crée une mélodie que ceux-ci vont interpréter. Cependant, l’un de ces êtres ne va pas être à l’unisson, pervertissant le message délivré par la divinité : celui qui deviendra Morgoth et sera le mentor du célèbre Sauron. Passée la partie décrivant la création de la Terre du Milieu, on enchaîne rapidement sur les premières grandes guerres entre les Elfes et Morgoth, puis d’autres événements, comme l’histoire de Numénor, ancien royaume des Hommes.

Cette dernière histoire sera par ailleurs, semble-t-il, à la base de la future adaptation autour de l’univers de Tolkien en série télévisée portée par Amazon.

Comment parler de nouveautés alors que Le Silmarillion est sorti depuis 1977 ? C’est simple : la traduction a été entièrement revue. Pas par n’importe qui, d’ailleurs, puisque c’est Daniel Lauzon qui s’y est collé, après ses très réussies nouvelles traductions du Hobbit et du Seigneur des Anneaux, sorties durant la décennie dernière. Pour information, Daniel Lauzon est aussi celui qui a traduit quasiment tous les volumes d’Histoire de la Terre du Milieu sortis en français. Pourquoi est-ce important ? Parce qu’il s’agit d’une sorte d’encyclopédie éditée par Christopher Tolkien — fils de l’auteur — qui est la référence d’où provient tout. Nous avons ENFIN une traduction unifiée des trois œuvres principales de la Terre du Milieu par la même personne et qui fait probablement partie des plus grands experts du sujet.

Il s’agit d’une véritable chance de redécouvrir Le Silmarillion avec une traduction qui fait fi des incohérences de la précédente édition, ou encore des noms en version anglaise qui avaient persisté au milieu de traductions bien françaises. Si on peut regretter le changement de certains noms, comme pour les autres ouvrages, il faut bien comprendre que ces changements sont faits pour se rapprocher de la volonté de l’auteur, qui était un linguiste exceptionnel et qui avait une vision claire de ce que devaient être les adaptations de ces noms dans les autres langues que la sienne. Et qui avait laissé énormément d’indications pour bien le faire, ce que Daniel Lauzon a pris en compte. Les noms actuels auraient dû être les originaux, il n’y a donc rien à regretter.

Pour finir, parlons de l’objet en lui-même, magnifique, dans un format pratique à la lecture et avec des illustrations de Ted Nasmith de toute beauté. Le format a toutefois le défaut de ses qualités : les illustrations sont, du coup, plus petites que dans l’édition reliée de la traduction précédente. Pour compenser, nous avons droit à de nouveaux travaux de l’illustrateur en plus. Une belle compensation.

Concluons en disant que cette nouvelle édition a tout pour devenir la nouvelle référence pour Le Silmarillion, et de loin. La « trilogie » Seigneur des Anneaux, Hobbit et Silmarillion a enfin été unifiée et pour cela, un grand merci aux éditions Bourgois et à Daniel Lauzon pour son investissement sur la durée dans cet univers.

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