Stan Lee a fait rêvé des générations entières grâce aux comics Marvel. Son influence est d’autant plus forte aujourd’hui, même cinq ans après sa mort ; Marvel est à ce jour la licence la plus prolifique au cinéma.
Un homme ambitieux
Stan Lee a toujours cherché à suivre ses envies, à écrire ce qui lui tenait à cœur et là résidait son ambition. Le but n’était pas d’être le meilleur, mais de plaire au plus grand nombre (du moins au début du succès). Ensuite, les deux visions se sont entrelacées : pour plaire au plus grand nombre, il faut être le meilleur (et on l’entend plusieurs fois répéter qu’il l’est, et qu’il est même une légende vivante).
Le documentaire montre un homme passionné, charismatique et rieur, même si l’on imagine tout le sérieux dont il devait faire preuve pour écrire des histoires à la chaîne. Pourtant, on ne le voit pas énormément ; nous voyons davantage son oeuvre.
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Les comics dans un contexte historique
A chaque nouvelle époque présentée, le documentaire prend soin de montrer des événements liés à cette époque. Cette idée de mise en scène corrobore avec la vision de Stan Lee, qui voulait être en avance sur son temps et innover. Ainsi, il inclut d’abord une femme en tant que super-héroïne dans les Quatre Fantastiques puis un super-héros noir, Black Panther, en 1966. Même si ses récits contaient les histoires de super-héros, donc de personnes surhumaines, il tenait à les rendre réalistes et à les ancrer dans la réalité, ce qui enveloppe la diversité.
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Des œuvres au service d’une époque
Le documentaire insiste sur la dimension sociale qui entoure les comics Marvel. Stan Lee ne cherchait pas seulement à divertir, comme son concurrent DC Comics, mais à apprendre quelque chose au lecteur. Lorsque ces lecteurs sont des enfants, la mission est encore plus grande : il faut les préparer à entrer dans l’âge adulte. A ce titre, le documentaire insiste sur les comics en tant qu’outils éducatifs, et leur donne une dimension encore plus grande et noble.
L’éducation passe par la désacralisation des super-héros (l’arrivée des Quatre Fantastiques puis de Spider-Man en est l’exemple parfait). Les super-héros doivent payer leur loyer, sont maladroits, se chamaillent aussi… en bref, ils sont humains. Spider-Man est en plus un adolescent tout à fait normal en-dehors de ses pouvoirs, ce qui le rapproche des lecteurs.
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Stan Lee dans l’ombre de ses œuvres
Même si le documentaire raconte la vie de Stan Lee, il raconte surtout l’histoire de son travail. Comme nous l’avons dit, on le voit peu à l’écran, mais ce n’est pas tout. A part quelques minutes axées sur son enfance (il aime la lecture et son père ne trouve pas de travail fixe), puis quelques moments en rapport avec sa femme et sa fille, tout le reste se concentre sur les comics. Stan Lee s’exprime sur son oeuvre, pourquoi il a écrit telle chose ou imaginé une autre, mais ces réflexions restent dans le cadre de sa vie professionnelle. Dans une biographie, pour comprendre les choix faits par quelqu’un, il faut aussi comprendre ce qu’il aime et quelques une de ses convictions personnelles.
Je pense aussi au passage où il s’embrouille avec Jack Kirby à la radio. Ce passage est montré simplement tel qu’il est, sans expliquer ce qu’il s’est passé après (ce qui aurait été intéressant). Par ailleurs, Stan Lee défend corps et âmes les qualités de la licence durant tout le documentaire, ce qui fait que celui-ci ressemble davantage à une publicité pour les Comics qu’à une biographie de Stan Lee.