La fin de l’année 2015. Tous les fans de la licence la plus populaire du monde attendaient avec impatience cette période. Alors que le 16 décembre marquera l’arrivée de Star Wars VII : Le Réveil de la Force, les amateurs de sabres laser vidéoludiques peuvent se régaler depuis la fin du mois de novembre avec Star Wars Battlefront, troisième épisode de la saga, attendu depuis des années. Un titre que DICE prépare depuis un moment maintenant et pour lequel il a su habilement faire monter la pression. Si la bêta que nous avions pu tester il y a quelques semaines de cela avait montré des signes encourageants, que vaut le titre définitif manette en main ?

Star Wars Battlefield

Pour son retour sur le devant de la scène, Star Wars Battlefront annonce directement la couleur. En s’affranchissant des épisodes I, II et III, le titre effectue un retour aux sources en se focalisant uniquement sur les films qui ont su conquérir le monde entier. Une forme de reboot pour la série qui compte vraisemblablement s’appuyer sur une fanbase forte. L’occasion également de faire le pont vers la nouvelle trilogie qui va débuter prochainement au cinéma puisque certaines batailles présentes dans ce Battlefront sont une sorte de prélude aux événements de l’épisode VII (notamment pour expliquer le destroyer crashé que l’on peut voir sur les bandes-annonces).

Le jeu se décompose en deux modes principaux : le Multijoueur et les Missions. Ces dernières sont jouables non seulement en solo, mais également en coopération en ligne ou en écran partagé. Oui, le split screen est de la partie ici et on ne peut que saluer l’initiative des développeurs – vous connaissez notre amour pour le multi local. Au-delà de cela, il faut bien reconnaître que ces missions présentent un intérêt assez limité et vont surtout faire office de gros didacticiel avant de plonger dans le grand bain. Certaines d’entre elles sont toutefois vraiment plaisantes et les sensations manettes en main quand on contrôle pour la première fois un X-Wing ou l’une des motos sur Endor sont juste folles pour un fan de Star Wars. Le jeu inclus par ailleurs un système de défis et de classement entre amis toujours bien fichu pour ajouter une petite dose de compétition. En dehors de ces tutos, il est possible de prendre part à deux types de parties : Survie et Bataille. Le premier est assez classique et demande de tenir le plus longtemps possible face à des hordes d’ennemis, tandis que le second propose d’incarner les différents héros au cœur d’affrontements intenses. L’IA mal calibrée et qui oscille constamment entre aveugle ou œil de lynx vient en revanche pas mal gâcher l’expérience, ce qui fait qu’on abandonne bien vite le tout.

Le cœur du jeu réside bel et bien dans le multijoueur en ligne, n’en déplaise à tous les réfractaires de cette évolution du jeu vidéo. Là, dès les premiers instants, c’est la claque. A l’image de la sensation que l’on a ressenti lorsque nous avons découvert le trailer du jeu en direct lors de l’E3 (réaction que vous pouvez revoir dans le podcast enregistré chez nos copains de GamersFlag), les batailles sont un véritable plongeon dans l’univers imaginé par Georges Lucas. On s’y croirait réellement, et c’est là toute la force de Star Wars Battlefront. Techniquement, le titre est magnifique et se pose sans hésitation comme le meilleur représentant de la saga en jeu vidéo. Les environnements sont brillamment représentés, des batailles dans la neige de Hoth aux assauts sur la lune d’Endor. La modélisation des personnages comme celles des véhicules est parfaite et on a réellement l’impression de vivre au cœur des films, ce qui est grisant. En plus de cela, les développeurs ont soigné toute la partie sonore et s’en tirent avec brio. Bruits de blasters, sifflements des Tie Fighters mais aussi thèmes originaux de la saga : tout est là pour vous replonger en une poignée de seconde dans la saga.

« Tu devais être l’élu ! »

En ce sens, Battlefront devrait instantanément séduire les puristes de l’univers. En revanche, les joueurs à la recherche d’un bon FPS multijoueur pourraient être déçus car, en tant que jeu à proprement parler, le titre n’est pas exempt de défauts et souffre de soucis assez dérangeants. Au niveau des modes de jeu proposés tout d’abord, on regrette le manque de diversité. Certes, plusieurs modes sont présents mais beaucoup ne sont au final qu’une petite variante du précédent, à savoir de la défense de position. Qu’il s’agisse de points successifs à protéger ou simultanés à tenir pendant l’ensemble de la partie, le ressenti manette en mains est beaucoup trop similaire pour qu’une véritable distinction existe. A ce petit jeu, des titres comme Halo 5 : Guardians ou Call of Duty : Black Ops 3 parviennent à davantage varier les plaisirs et évitent à toute lassitude de s’installer. Bien évidemment, il existe quelques petites choses qui sortent du lot, et notamment « Escadron de Chasseurs » qui propose des affrontement aériens d’envergure, « Attaque des marcheurs » qui fait revivre l’incroyable bataille de Hoth et de TB-TT, ou « Affrontement héroïque » dans lequel des équipes composées entre autres de 3 héros s’affrontent (Luke Skywalker, Leia et Han Solo d’un côté, Dark Vador, l’Empereur et Bobba Fett de l’autre).

Sur le papier, ces modes ont de quoi séduire. En pratique, le résultat est un peu moins convaincant avec pas mal de soucis à signaler, notamment au niveau de l’équilibrage. Par exemple, dans le dernier mode cité, « Affrontement héroïque », le rapport de force entre les héros n’est pas le même. D’un côté, seul Luke est un personnage évoluant au corps à corps, tandis que l’Empereur et Vador sont dans ce cas de l’autre côté. En fonction des maps, l’un des deux camps est nécessairement désavantagé, ce qui est un peu dommage. Le skill est souvent relayé au second plan pour ce type de raisons. Autre exemple où le talent ne suffira pas à vous faire gagner : la personnalisation de votre équipement en début de carrière. Les meilleures armes sont accessibles uniquement pour les joueurs avec un gros temps de jeu et Battlefront ne récompense à mon sens pas assez fortement les performances, incitant à passer toujours plus de temps sur le jeu par « obligation » et non par pulsion ludique. Les batailles aériennes citées plus haut ne sont elles non plus pas assez bien fichues par manque de réflexion de la part des développeurs. Le sentiment de vitesse, de vertige dans les niveaux exclusivement aériens est beaucoup trop limité du fait de l’absence de point de repères dans l’espace pour les joueurs. Un confrère citait Rogue Squadron comme référence en la matière, puisque le jeu incluait dans les airs des destroyers servant de point d’accroche pour l’oeil, et je pense qu’il a tout à fait raison. Ajoutez à cela quelques soucis de gameplay énervants en 2015, comme des personnages bloqués contre des rebords de 30 centimètres de haut, et vous obtenez un titre qui aurait pu être peaufiné davantage.

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