Le survival horror est un genre à la mode (et l’a toujours été dans le jeu vidéo) alors quand débarque un nouveau prétendant, il est de raison dese montrer prudent. Néanmoins, de prime abord, Maid of Sker a de beaux arguments pour conquérir les joueurs notamment par le soin apporté à sa narration qui s’inspire d’une histoire vraie . Manette en main, est-ce qu’il tient ses promesses ?
Sans un bruit
Si l’on ne parle que du scénario, et bien oui, Maid of Sker est à la hauteur. Disponible sur PC, PS4, Xbox One (et plus tard sur Switch), Maid of Sker, édité par Wales Interactive, est un survival horror à la première personne qui se déroule en 1898 dans un hôtel isolé macabre de Grande-Bretagne. S’inspirant de l’histoire vraie d’Elisabeth Williams, le joueur incarne Thomas Evans, un musicien qui vient de recevoir une lettre emplie de désespoir de sa bien-aimée, Elisabeth. Fait prisonnière par sa famille dans une immense demeure, l’hôtel Sker, c’est donc au joueur qu’il revient d’aller la sauver. Et si vous vous attendez à devoir affronter une simple famille déséquilibrée, sur place, ce sont des forces maléfiques que vous allez rencontrer : les Silencieux. Des ennemis aveugles avec un sac de toile sur le visage qui tenteront de vous repérer grâce à leur ouïe aiguisée. Et à partir de là, le joueur se retrouve complètement plongé dans une histoire horrifique teintée de références au folklore britanique.
L’histoire est captivante, l’écriture soignée, et l’ambiance suffisamment sordide pour ficher la frousse au joueur. On se retrouve donc à déambuler de couloir en couloir à la recherche d’objets qui nous permettront d’entrer dans la pièce suivante, à résoudre des énigmes, en bref, rien de bien original. A l’inverse, la mécanique de jeu l’est. En effet, durant vos pérégrinations vous aurez la désagréable surprise de tomber sur les fameux Silencieux. Et pour échapper à leur vigilance, devoir faire le moins de bruit possible. Pour cela, une solution : retenir sa respiration. Mais pas trop longtemps car la reprise de souffle du personnage peut entraîner plus de bruit que le simple fait de respirer. Alors à ce moment, la seconde solution devient la fuite. Il en existe une troisième à utiliser dans les moments critiques, l’utilisation d’un modulateur phonique qui permet d’étourdir l’ennemi temporairement. Malheureusement, pour ce dernier, les munitions se font très rares rappelant sur ce point la mécanique des premiers Resident Evil. D’ailleurs, Maid of Sker emprunte également le même système de sauvegarde. Pour sauver la partie, il vous faudra dénicher des pièces sécurisées. Une bonne référence donc.
Une immersion pas si parfaite
Si le gameplay est dans l’ensemble correct, il manque de dynamisme et de renouvellement. Qui plus est, terni par une IA assez aléatoire dans ses réactions. Il n’est pas rare par exemple qu’un ennemi ne vous repère à seulement quelques centimètres quand la fois suivante, il vous tombera dessus malgré portes et cloisons qui vous séparent. S’ajoute une gestion du son maladroite rendant l’immersion impossible tant il est impossible de déterminer la localisation des Silencieux. Et juste avec ce défaut, c’est toute la mécanique du jeu qui s’écroule. Imaginez entendre un ennemi à côté de vous alors qu’il est dans la pièce d’à côté, puis, la fois suivante, l’entendre au loin alors qu’il est tout près. En bref, cela casse toutes les bonnes intentions du titre et fait perdre l’effet frissons.
Niveau graphismes, c’est plus que correct même si on regrettera de longs temps de chargement et une perte de fluidité parfois. Néanmoins, le moteur graphique permet de faire vivre cette bâtisse et son ambiance glauque avec suffisamment de justesse. La musique est également un bon point, présente quand il le faut et utilisée judicieusement.
Une histoire captivante, une ambiance flippante, quelques bonnes idées de gameplay, Maid of Sker avait tout pour plaire sur le papier. Malheureusement, l’IA aléatoire, la gestion du son, et le gameplay qui ne se renouvelle pas suffisamment plombent le titre. On en ressort avec une impression d’inachevé, de passer à côté d’une expérience formidable. Il ne manquait pas grand chose pour passer de passable à vraiment bien. Dommage.