Second remake « remarquable » de ce début d’année sur consoles next-gen, après un Dead Space remastérisé en grande pompe, nous attendions Capcom au tournant pour ne pas nous massacrer un des titres les plus fédérateur de la série, même si les précédents remaster de RE2 et RE3 ne nous inquiétait guère sur la qualité du nouveau venu.
Resident Evil 4 est aussi un titre assez remarquable dans la série, car il est celui du réel changement, que ce soit la caméra à l’épaule à la place des plans fixes, ou le virage côté action plus que survival qu’il fait entamer à la série. Sans trop spoiler, on dira également au revoir au fameux « manoir » pour laisser place entre autre à un « château », même si au final, la trame de fond reste une fois encore lié à la société Umbrella et ses sordides expériences avec les virus.
L’ayant complétement zappé à a sortie sur PS2, j’avais attendu de me le procurer quelques années plus tard, en pleine mode du motion gaming, sur la Wii côté Nintendo avec un titre bien entendu adapté à la wiimote. L’expérience avait été satisfaisante, avec une jouabilité bien adaptée pour ce titre. Voila donc un petit retour aux sources que j’ai entrepris de faire en lançant la version PS5 de Resident Evil 4.
Umbrella again and again (non ca n’est pas de Rihanna)
Après avoir fait ses classes en tant que bleusaille dans un commissariat un peu trop mortel de la petite ville de Raccoon City, et ayant entendu la chanson de Zazie, Rue de la paix, Léon Kennedy décide de se rendre en Espagne pour y acheter un Château. Ou plus exactement, étant devenu un agent gouvernemental suite à ses prouesses à Raccoon City, il s’y rend pour sauver Ashley Graham, la fille du président enlevé par un culte religieux nommé Los Illuminados.
Bien loin de l’omniprésence d’Umbrella des autres titres, ici on s’écarte assez loin du sujet, avec des habitants contaminés par des parasites vieux de plusieurs milliers d’années, les « Plagas ». Cependant, on retrouvera au fil de l’histoire quelques visages bien connus de la série, agissant dans l’ombre pour le côté de la société responsable des catastrophes sanitaires des précédents titres.
D’un petit village rempli d’espagnols infectés par les Plagas, en passant par le château de Ramon Salazar, héritier d’une longue lignée de chatelain qui avait enfermé le parasite dans les profondeurs de la terre, vous devrez traverser un certain nombres d’endroits bien distincts pour tenter de sauver la fille du président et évidement de détruire la menace mondiale de Lord Saddler le leader des Illuminados qui souhaite propager les Plagas sur la planète entière. Autant dire que Resident Evil 4 nous fait voyager dans bien plus de lieux différents que les précédents titres de la série.
¡ Ahí va eso!
DualSense en main, j’étais prêt à reprendre le combat, après en avoir sué contre les nécromorphes il y a quelques mois, et contre les bons vieux zombies d’Umbrella sur les 2 précédents remakes. Comme tout les titres récents, on a bien entendu le droit au haut parleur de la manette utilisé pour la communication par talkie-walkie de Léon avec différents protagonistes, ce qui me fait toujours autant sursauter la première fois qu’il s’active dans un jeu. Les vibrations avancées de la manette sont aussi également utilisés, pour ressentir un peu plus les mouvements de notre personnage, avec la marche/course qui se fait particulièrement sentir avec le retour haptique, rien de particulier à signaler cependant côté armes, sans résistance particulière lorsque l’on tire dans le jeu. Déjà connu dans les précédents titres également, les barres LED de la manette s’illumine par rapport à la vie restante de notre héros, de la même manière que dans le hud, avec la manette qui passe du vert au rouge lorsqu’on est dans un état critique.
Léon Kennedy, comme je l’ai indiqué précédemment, étant passé de bleu de la RPD à super agent gouvernemental, a bien sûr étoffé ses capacités de combats au corps à corps, et cette version de Resident Evil 4 les met d’autant plus en valeur qu’il apporte quelques nouveautés dans son gameplay avec la possibilité de contrer les attaques avec les couteaux. Cela permet bien souvent d’économiser les balles, mais reste efficace uniquement dans le cas où il y a peu d’ennemis à l’écran. On pourra également utiliser les couteaux pour achever un ennemi au sol, très utile pour empêcher certains ennemis de muter avant qu’il ne devienne des sacs à HP, ou enfin plus discrètement par derrière en mode infiltration. Deux types de couteaux seront disponibles, celui qui est utilisé en tant que arme de corps à corps au même titre que les autres armes à feu, et les couteaux annexes qui servent justement aux éliminations complémentaires et qui s’useront au fur et à mesure de leur utilisation.
Au niveau des armes à feu, Léon pourra s’équiper d’un bon paquet d’armes de destruction « massive » allant du simple pistolet de service jusqu’au bon vieux lance roquettes. Une arbalète pourra également être utilisée avec des carreaux normaux ou explosifs qui pourront être récupéré dans certaines conditions, ce qui permettra de vous sauver in-extremis lorsque vos autres armes seront vides de toutes munitions. A noter également que les ennemis et la fouille des environnements, en cassant des caisses ou barils, mais aussi en fouillant certains endroits, vous permettront d’obtenir des pesetas trébuchants, échangeables contre un grand nombre d’objets chez les marchands et surtout d’améliorer les capacités de chacune de vos armes. Resident Evil oblige, vous aurez à gérer votre inventaire sous la forme d’une mallette avec des places limités, vous demandant de choisir avec minutie les armes et équipements que vous souhaitez emporter avec vous. Vous pourrez faire de la place et mettre des éléments de côté a chaque point de sauvegarde, et parfois acheter de la place supplémentaire dans les boutiques des marchands.
Ses marchands seront placés à des endroits stratégiques tout au long du jeu, et outre les achats d’améliorations, de nouvelles armes et de munitions/spray de vie, vous proposeront également de transformer les spinelles en objets bonus particulièrement intéressant. Les spinelles sont parfois ramassées en fouillant un peu partout au cours de votre aventure, mais surtout par le biais de missions secondaires identifiées par des petits parchemins bleus à récolter dans le jeu. Ces parchemins vous demanderont de réaliser des petites quêtes, comme éliminer un genre de sous-boss, tirer sur un certain nombre de médaillons bleus cachés dans les niveaux, ou d’éradiquer un peu de vermine comme des rats. Armes, accessoires, pierres précieuses à revendre, voire même cartes aux trésors seront à obtenir contre ces spinelles. Privilégier la carte au trésor sera nécessaire, celle ci vous révélant bien entendu la présence des trésors sur la carte, mais aussi des médaillons bleus par exemple, permettant de faire monter plus vite pour stock de spinelles pour faire de meilleurs échanges par la suite.
Pour en terminer avec les à-côtés, les marchands vous proposeront parfois aussi un stand de tir, accessible par le biais d’un ascenseur proche de leur stand. Vous pourrez effectuer du tir au pigeon sur une thématique de la piraterie, vous permettront de récolter des pièces spéciales, utilisable ensuite dans un genre de gachapon qui vous octroiera des figurines bonus. Elles pourront être accrochées à votre mallette, et vous feront bénéficier de différents bonus, comme des taris réduits sur la boutique, ou de la récupération de vie ou de ressources améliorés par exemple.
Plus de Nemesis ni de Mr. X mais une nouvelle menace nommée Ashley
Résolument plus tourné action que les précédents, le jeu n’en garde pas moins son côté survival-horror. Même en mode normal, on doit rester vigilant sur sa barre de vie, et sur sa précision de tir. Car avec des munitions arrivant à profusion, voire même la possibilité de les crafter, nouveauté qu’avait apporté cet épisode, il va malgré tout falloir éliminer plusieurs hordes d’ennemis pour éviter de se retrouver en surnombre, vous demandant de basculer souvent d’une arme à l’autre, en prenant en compte la portée et la puissance de votre équipement au risque de vider un chargeur inutilement sur un ennemi armé d’un bouclier, ou au contraire utiliser des munitions trop puissante contre un simple péon de base.
Certains passages du jeu vous feront probablement particulièrement suer du fait de l’arrivée d’un nouvel ennemi, qu’il faudra éliminer d’une manière particulièrement tactique au risque de devoir vider tout vos chargeurs sans aucun effet sur sa destruction.
Mais la plus grande menace du jeu, celle qui vous fera probablement perdre le plus de fois la partie, sera Ashley, le fameux boulet du président. Pas du tout combattante dans l’âme, vous devrez la protéger à de nombreuses reprises dans le jeu au risque d’atteindre le game over si elle est attaquée. Elle se retrouvera parfois au sol submergée par les ennemis, et vous devrez être très réactif car un seul coup d’un adversaire la mettra définitivement K.O. et vous aussi par la même occasion. Elle pourra également être parfois enlevée, et vous devrez réagir encore une fois assez vite car si elle est trop éloignée, vous perdez une fois encore la partie. Enfin, pas de Friendly Fire off possible, Ashley ne résistera pas à une balle perdue de votre part, donc faites très attention à votre ligne de tir lorsque elle est proche de votre viseur. Vous aurez cependant l’occasion dans certaines parties du jeu de lui demander de se cacher dans un casier, vous permettant se souffler un peu pour défourailler tranquillement vos ennemis. Il sera également possible de lui donner des ordres pour rester proche de vous dans le cas d’une fuite, ou au contraire de rester à l’écart pour vous donner le champ libre. Enfin, vous aurez le plaisir de contrôler la dite personne à l’occasion d’un petit niveau spécifique orienté infiltration, assez sympathique pour le remarquer.
Un moteur qui en a sous le capot
Techniquement parlant, le remake de Resident Evil 4 à forcément du sens. Magnifiant un jeu qui n’était pas particulièrement laid à sa sortie sur les générations précédentes, il est forcément mis en valeur par le RE Engine, moteur utilisé depuis Resident Evil VII. Horriblement crade, gore et très sombre, le jeu reste assez magnifique, autant dans ses décors que dans ses personnages.
Coté doublage sonore, on reste dans les standards du genre, avec des voix françaises plutôt correctes, hormis peut être celle du marchand un peu surjouée, mais aussi avec une bande son dynamique qui accélère le rythme lors de la présence des ennemis. L’ensemble est cohérent et plutôt positif, d’autant plus pour ceux qui n’ont jamais eu l’occasion de mettre la main sur le titre dans sa version d’origine.
Découvrez un petit aperçu du début du jeu dans 2 petites vidéos préparées par mes soins :
Le deuxième remake à acheter cette année
Que vous soyez nouveau sur la série (je ne vous recommande cependant pas de commencer par celui ci, vous louperiez un grand monceau du background) ou que vous souhaitiez vous refaire une bonne partie de RE4 avec Léon sous son meilleur jour, vous trouverez dans Resident Evil 4 Remake un excellent jeu d’action teinté de survival-horror. Bien entendu le voyage sera plus ou moins difficile selon la difficulté que vous aurez choisi, mais vous apprécierez sans aucun doute cet épisode si vous appréciez un tant soit peu les jeux du même genre. Malgré certains passages un peu lourdingues avec Ashley (mais c’est un peu le cas de tout les RE), le jeu vous propose de revisiter l’opus original dans une toute nouvelle version parfaitement mise en valeur et avec du contenu/gameplay supplémentaire. Personnellement, j’ai passé 18h sur le jeu pour le terminer, et j’en garderais un excellent souvenir. Il ne reste plus qu’a Capcom de sortir enfin un Resident Evil Code Veronica Remake pour combler ma fanboy-titude de la série.