« Le retour du Roi », « l’année du retour », etc. Tous les ans, le nouvel épisode de Pro Evolution Soccer apporte son lot d’espoir pour les fans de football, désireux de retrouver le plaisir d’antan, à l’époque où on balançait de gros marrons de l’extérieur de la surface avec Adriano. PES 2018 ne fait pas exception à la règle et, cette fois encore, on attends monts et merveilles de l’opposition à FIFA 18. Après une semaine de matchs entre amis, on est à même de vous livrer un premier verdict. Test complet.
Lalalalalaaaaa lalalalalaaaa lala lalala lalalaaaaaaaaaaaa. L’hymne de la Ligue des Champions résonne à nouveau dans les chaumières, créant crises de couples et conflits majeurs entre amis supporters d’équipes adverses. Le mois de septembre est très clairement celui de foot, roi des sports, aussi bien sur la scène réelle que virtuelle. Comme chaque année, Konami dégaine le premier, avec un PES 2018 qui débarque avant la concurrence.
Licence to kill
Plongeons directement dans le vif du sujet en nous intéressant au point sensible de la saga : les licences. Cette année encore, les puristes vont devoir passer pas mal de temps dans les menus d’édition pour avoir droit à une expérience optimale, puisqu’il y a pas mal d’absents à ce niveau. Konami a certes signé un partenariat avec de nouveaux clubs, Liverpool et l’Inter Milan venant rejoindre Barcelone et Dortmund, l’ensemble reste léger. Si les fans de foot sud-américain se réjouiront de l’arrivée des licences des ligues brésilienne, argentine et chilienne, certains manques sont toujours douloureux.
Ainsi, pas de championnat allemand à se mettre sous la dent par exemple. Seuls Dortmund, Leipzig et Schalke 04 sont de la partie (disponibles dans les autres clubs européens), au contraire du Bayern Munich toujours aux abonnés absents. Idem pour le championnat portugais, avec Porto, Benfica et le Sporting sous licence, et c’est tout. Pour l’Espagne, on retrouve le Barca donc, mais aussi l’Atletico Madrid et Valence. Enfin, du côté de la Premier League, ce sont Arsenal, Liverpool et Fulham qui ont droit aux faveurs du titre. Côté Calcio, tout le monde est là, sauf la Juventus qui ne dispose pas des licences officielles et qu’on retrouve sous le nom de PM Black White (aïe). Au final, ce sont nous les Français qui nous en sortons le mieux, puisque la Ligue 1 Conforama et la Ligue 2 Domino’s sont entièrement sous licence. Voilà qui finit notre petit tour d’horizon des licences disponibles, laborieux mais nécessaire. Globalement, on a vraiment du mal après avoir poncé FIFA dans tous les sens, à refaire machine arrière et se contenter de cela… Et ce ne sont pas les licences officielles de la Ligue des Champions et de l’Europa League qui viennent compenser énormément.
En ce qui concerne les effectifs, la version que nous a fourni Konami avant la sortie ne comportait que les effectifs à jour à fin mai. Une mise à jour en ligne est désormais disponible depuis le lancement, permettant d’effectuer les transferts et de voir les beaux Neymar et Mbappé sous le maillot du PSG, par exemple. Sans oublier Jonas Martin au Racing Club de Strasbourg, bien évidemment. On aura donc une pensée émue pour les quelques personnes qui ne disposent pas d’une connexion internet qui vont se retrouver le bec dans l’eau, une fois encore.
Patate de forain
En termes de gameplay, PES 2018 reste fidèle ce que l’on a pu découvrir dans l’épisode précédent. On retrouve toujours une physique de balle qu’on estime bien supérieure à celle de la concurrence, ce qui se ressent particulièrement au niveau des frappes. Les boulets de canon envoyés par les joueurs sont toujours aussi impressionnants, et la sensation de puissance que l’on ressent sur certains tirs est juste parfaite. Pour le reste, on est un peu moins convaincu. Les animations ont été améliorées (notamment celles des gardiens, qui ont désormais un comportement beaucoup plus naturel) mais restent en-dessous de ce que l’on est en droit d’attendre. D’autres points nous semblent assez compliqués à comprendre, comme les tacles assassins qui partent dans tous les sens, et qui semblent téléguidés vers les chevilles des adversaires. Les joueurs ne font par ailleurs aucun effort pour esquiver un joueur qui serait déjà à terre après un tacle, courant immanquablement dedans avec une chute spectaculaire à la clef.
Malgré cette somme de petits défauts, Pro Evolution Soccer 2018 reste extrêmement agréable à jouer, essentiellement quand il s’agit d’une soirée entre amis, comme toujours. En faisant cela, on esquive en partie les quelques petits problèmes d’IA cheatée (bonjours les appels dans le dos de la défense et les passes beaucoup trop millimétrées), et le plaisir est au rendez-vous. Konami a très bien positionné le curseur concernant la vitesse de jeu, permettant de trouver le compromis parfait entre construction de jeu et spectacle.
Enfin, finissons par un petit tour du côté des caractéristiques techniques. Graphiquement, le jeu est une fois encore très joli quand on rentre dans les détails. La modélisation des joueurs est souvent parfaite quand il s’agit des plus grosses stars, beaucoup moins convaincante pour les « petits » joueurs. Les ralentis permettent toujours d’apprécier cela à la perfection (même si le fait de proposer un replay de chaque micro-action saccade trop les parties à notre goût). En caméra élargie, on trouve toutefois que le rendu est beaucoup moins télévisuel que ce qu’il pourrait être. Les éclairages sont bons sans être excellents, tandis que l’ambiance sonore est un peu trop légère pour se transformer en point fort. Côté commentaires, le bon Grégoire Margotton fait de son mieux pour rendre les matchs intéressants, ce qui est un vrai challenge tant Darren Tulett est mauvais, une fois de plus.