Alors que la série opérait un tournant important avec l’épisode précédent, en nous faisant incarner un tout nouveau personnage et cela à la première personne, la série nous revient avec un huitième épisode suivant le même schéma. Cette fois nous quittons les bayous humides et peu accueillants des Baker pour se retrouver en Europe de l’Est, dans un village tout ce qu’il y a de plus pittoresque… et horrifique. Ethan Winters n’a pas fini d’en baver…
L’horreur a un village…
Trois ans après les évènements de l’opus précédent, Ethan Winters et sa femme Mia ont été contraints de déménager en Europe de l’Est, dans le but de repartir sur de nouvelles bases, sous la supervision de Chris Redfield. Nos deux tourtereaux ont tourné la page de cette horrible tragédie et démarrent un nouveau chapitre avec la naissance de leur fille, Rose. Malheureusement, les choses vont vite dégénérer lorsqu’au moment de passer à table, Mia se fait abattre sans état d’âme sous les yeux ébahis d’Ethan par… notre cher Chris. Celui-ci emportera également Rose, avant d’assommer Ethan et de l’emmener on ne sait où. Lorsque ce dernier reprendra ses esprits, ce sera au beau milieu de la nuit, dans une forêt tout ce qu’il y a de plus flippant, sans trop savoir quoi faire ni où il se trouve… Le cauchemar peut enfin (re)commencer.
Autant dire que si ce nouvel opus ne commence pas du tout sur les mêmes bases que le précédent, pour autant la narration maîtrisée fait que le joueur est très rapidement happé dans ce nouvel univers qui, vous le constaterez en lisant les lignes qui vont suivre, est une réussite. Si l’opus précédent installait un lieu clos à tendances claustrophobiques, Resident Evil Village prend le contre-pied le plus total pour nous offrir un environnement beaucoup plus ouvert et une diversité dans les lieux à parcourir d’une grande richesse. Le village servira de hub central, mais ce n’est pas moins de cinq lieux tous très différents les uns des autres qu’Ethan sera amené à parcourir afin de récupérer Rose. Aussi, comme insinué un peu plus haut, la narration de ce nouvel épisode est beaucoup plus présente, ce qui ne sera pas pour nous déplaire. Surtout que le scénario saura nous tenir en haleine jusqu’au bout, avec son lot de révélations et de twists qui, même s’ils sont parfois téléphonés, restent efficaces durant la bonne douzaine d’heures que prendra un premier run, dans le cas où l’on prend bien le temps de fouiller.
L’agence touriste
Car oui, comme toujours dans Resident Evil, l’exploration et la curiosité seront largement récompensées, celles-ci étant grandement encouragées par un level-design s’y prêtant parfaitement. A la clé, des munitions, des éléments de crafting et des trésors. Il sera alors possible ensuite de les vendre au Duc, personnage plutôt original et charismatique qui servira de boutique et d’endroit où il sera possible de souffler un peu. Au menu, il sera possible d’acheter des armes, des munitions, des améliorations, et même des petits plats cuisinés. Ces derniers se mériteront car il va falloir partir à la chasse afin de récupérer les ingrédients pour que le Duc puisse nous concocter tout ça. Le résultat étant des améliorations permanentes de notre héros.
Et Dieu sait que nous en aurons besoins dans ce parc à thèmes de l’horreur, comme se plaisent à le décrire les développeurs du jeu. Du château Dimitrescu (d’une beauté à tomber par terre) à la maison Beneviento (qui proposera une séquence de haute volée en termes de frissons), en passant par diverses forteresses et autres villages de pêcheurs, sans parler de la zone finale que je ne dévoilerais pas ici, il y en aura pour tous les (dé)goûts ! Même s’il faut bien avouer que le jeu n’est pas le plus effrayant de la série, il nous offrira tout de même de grands moments de terreur par moments. Pour autant, un peu à la manière d’un Resident Evil 4 (dont il s’inspire à l’évidence beaucoup), on aura plus affaire à un FPS horrifique qu’à un survival horror à proprement parler… et ce n’est pas bien gênant tant le titre est généreux. La dernière partie du jeu sera résolument tournée vers l’action, mais la jouabilité du jeu étant plus que souple, cela ne sera pas une mauvaise chose, et se fera finalement que le résultat d’une montée en puissance depuis le début de l’aventure.
Breaking Bad trip…
Aussi, d’un point de vue graphique (ce test ayant été réalisé à partir d’une version PS4 Pro), Resident Evil Village est un pur régal pour les yeux, sans pour autant subir de ralentissements ou autre aliasing qui plus est. Les éclairages sont d’une beauté à couper le souffle, bien aidés par une direction artistique frôlant le sans faute, mention spéciale une fois encore au château Dimitrescu. Vraiment, le joueur en aura pour son argent, et l’exploration du titre sera un pur régal. Evidemment, la partie sonore n’est pas en reste, et l’ambiance mes amis… L’ambiance ! A aucun moment (hormis chez le Duc) le joueur aura l’impression d’être en sécurité. Que cela provienne de bruitages, grognements ou autres arrangements musicaux, pas de repos pour les guerriers, l’état d’alerte étant permanent, et donc le stress aussi !
Pour terminer, on pourra aussi apprécier le casting de haute volée de ce nouvel opus, avec des boss ultra charismatiques, et un bestiaire très diversifié ! Si nous étions un peu restés sur notre faim avec les mycomorphes du précédent épisode, ici il y’en a à ne plus savoir qu’en faire ! Du lycan de base, avec ses diverses variations plus ou moins vénères, aux zombies des geôles en passant par des soldats modifiés, il y’en aura pour tout le monde ! Sans parler des nombreux mid-boss qui nous offriront régulièrement des affrontements épiques ! Vraiment, là aussi, pas grand-chose à redire, le rythme étant ultra soutenu.
En définitive, vous l’aurez compris en lisant ce test, j’ai absolument été conquis par ce dernier épisode de cette saga culte, qui fête d’ailleurs ses 25 ans cette année. Quelle bonne idée de souffler ses bougies en nous proposant un épisode de haute volée. Que cela soit d’un point de vue graphique, sonore, de son casting incroyable, de son bestiaire ultra développé ou encore de sa direction artistique à s’en décrocher la mâchoire, Resident Evil Village n’a pas grand-chose à se reprocher. Peut-être le traitement d’Ethan Winters qui reste tout de même assez unique dans le lore de la série, mais rien de bien grave pour autant. Disposant en plus d’une rejouabilité énorme grâce à son système de new game + et ses récompenses à la clé, il n’est pas impossible qu’il vous faille un certain temps avant de décrocher la manette…