Star Ocean : The Divine Force est une production Square Enix sorti le 27 octobre 2022. 6e opus d’une série sortie pour la première fois en 1996, Star Ocean est un bon action-RPG en monde ouvert qui mérite d’être exploré.

Les codes du JRPG

Même si vous n’êtes pas familiers de la license, Star Ocean : The Divine Force est très facile à prendre en main si vous êtes un adepte des RPGs en général et des JRPGs en particulier. 

En effet, pas besoin de connaître toute la licence sur le bout des doigts pour rentrer dans l’histoire, qui est indépendante les autres volets. Le jeu commence ainsi : Raymond Lawrence (Ray), capitaine d’un vaisseau spatial, est contraint d’atterrir en catastrophe sur Aster IV, une planète inconnue. Il y fait très vite la connaissance de Laetitia et Albeird. La première est de sang royal et le second l’accompagne fidèlement. Ils décident tous les trois de s’associer : alors que le but de Raymond est de retrouver les membres de son équipage spatial, qui ont également atterri sur Aster IV mais pas au même endroit que lui, Laeticia et Albeird poursuivent une noble quête dont on apprendra les tenants et les aboutissants au fur et à mesure. 


Aucune difficulté si vous maîtrisez déjà le genre, vous connaissez déjà le principe d’explorer un monde ouvert et de progresser de région en région. Chaque fois que vous découvrez un nouveau village, vous y trouvez, en plus de continuer l’histoire principale, de nouvelles quêtes et du nouvel équipement plus puissant que le précédent. Rien de bien étonnant dans le principe. Tout au long de l’aventure, vous vous allierez avec des nouveaux personnages qui vous rejoindront dans votre périple. Sachant que vous ne pouvez en avoir que quatre maximum en combat avec vous, chaque personnage a ses propres capacités et c’est à vous de composer votre équipe selon vos préférences. Vous prenez le contrôle de l’un des personnages, et l’IA joue le reste – sachant que vous pouvez interchanger quand vous voulez, même en plein combat. Là encore, les adeptes des Tales of ou encore des Ys connaissent déjà le principe. Si vous aimez les classiques du genre, je vous invite d’ailleurs à découvrir les tests de Ys VIII et Ys IX, ainsi que le plus confidentiel Edge of Eternity.

Là où le jeu se démarque

Sans révolutionner le genre du JRPG, Star Ocean : The Divine Force nous en offre une vision quelque peu renouvelée. D’abord et surtout du point de vue de la narration. En effet, vous choisissez au tout début quel personnage vous voulez jouer : Ray, ou Laetitia. Ce choix a des conséquences, puisque vous vivrez la même aventure mais du point de vue de l’un ou l’autre. Ray et Laetitia ont chacun des cinématiques exclusives, et vous ne pourrez les voir toutes que si vous faites une partie avec chaque personnage. Ray étant le capitaine d’un vaisseau spatial, il vient d’une planète beaucoup plus technologiquement avancée que Laetitia, donc de nombreux éléments seront mieux expliqués et compris de son point de vue, notamment par rapport à l’histoire principale. Mais celui de Laetita offrira plus de détails sur Aster IV et son univers plus médiéval, ainsi que le contexte géopolitique.


La confrontation entre un univers médiéval et un univers technologiquement avancé est d’ailleurs l’un des thèmes abordés dans le jeu. Le second fait irruption dans le premier à travers la navette de Ray s’écrasant sur Aster IV, dont les habitants ne connaissent pas encore le voyage spatio-temporel. Amateurs de science-fiction et amateurs de heroic fantasy seront servis, il y en a pour tous les goûts. Certains éléments de l’histoire sont particulièrement intéressants, comme la façon pour chaque univers d’aborder la médecine avec d’un côté la sémiomancie et la iatromancie et de l’autre, une science plus familière. Deux visions qui se confrontent et se complètent à travers les différents personnages du jeu.

Un système de combat bien rôdé

Au niveau du système de combat, on retrouve cette mixité : si la plupart des armes et équipements s’achètent dans les villages de Aster IV, donc d’inspiration médiévale ou plutôt heroic fantasy, nous bénéficions de l’aide de D.U.M.A qui est un petit robot venu avec Ray. D.U.M.A offre un style de jeu un peu plus diversifié par rapport à un JRPG classique, notamment en permettant au personnage contrôlé de s’élancer très rapidement vers l’ennemi. Bonus : changez la trajectoire au dernier moment pour disparaître dans son angle mort, ce qui vous donnera de sacrés avantages. 


Vous pourrez également effectuer des attaques spéciales en chargeant la jauge de D.U.M.A, même si cette compétence n’est pas débloquée dès le début. 

Hors combat, vous pouvez aussi utiliser D.U.M.A pour léviter et atteindre des endroits en hauteur, ce qui donne une dimension d’exploration supplémentaire.

Pour ce qui est des compétences, chaque niveau supplémentaire vous fera gagner des points, que vous pourrez dépenser comme vous l’entendez. Vous pouvez progresser dans votre arbre de compétences en débloquant des nouvelles (passives ou actives) ou en améliorant vos statistiques, ou en améliorant les compétences que vous avez déjà. Vous pouvez équiper 3 compétences passives, et autant de compétences actives que vous le permettent les boutons sur la manette (donc 3 + les enchaînements de touches). D.U.M.A n’est pas en reste : en ramassant de mystérieuses gemmes sur votre chemin, vous pouvez aussi débloquer et choisir ses compétences. En gros, le jeu vous laisse faire ce que vous voulez à ce niveau-là.

Entre tous vos personnages jouables et D.U.M.A, les amateurs de micromanagement en auront pour leur argent. 

Petit bonus : le mini jeu dans Star Ocean s’appelle Es’owa, il s’agit d’un jeu de plateau avec des figurines. Honnêtement, ça change des jeux de pêche et c’est plutôt sympathique à jouer. Vous rencontrerez des joueurs tout au long de votre périple, joués par l’IA. Pour progresser, il vous faudra battre un joueur avec un niveau de plus que vous. Vous maîtrisiez plusieurs unités de figurine dont chaque groupe a sa propre spécificité, à vous de trouver votre propre stratégie. 

Les points faibles

Avant de se lancer, il faut savoir que Star Ocean : The Divine Force est loin des performances techniques d’un FF VII Remake, notamment au niveau visuel. Les textures ne sont pas très détaillées, et la qualité des animations laisse un peu à désirer. Ceci étant, rien de bien méchant surtout si vous êtes amateurs des Ys ou bien Edge of Eternity, cités un peu plus haut. 

Si les paysages sont plutôt jolis, ils sont inutilement grands pour un loot aussi pauvre. Heureusement, vous pouvez user du fast-travel, et le sprint vous permet d’aller vraiment très vite. Quant aux villes et villages, si certains ont l’air si cosy qu’on s’y verrait presque y vivre (pour peu qu’on aime les endroits bucoliques), on regrette l’absence d’originalité et de prise de risque. 


Mais le plus gros point faible du jeu, ce sont les textes si minuscules qu’ils sont illisibles. Alors que les options de personnalisation sont assez avancées, en ce qui concerne le système de combat mais aussi le menu, impossible d’augmenter la taille du texte. L’angle de la caméra, la possibilité d’orienter la mini-map, le volume du son, bruitages et musiques, oui, ainsi que beaucoup d’autres. Mais la taille du texte, non. C’est écrit tellement petit que ça en devient ridicule : alors que j’avais commencé une partie en japonais (par amour de la VO), j’ai recommencé en anglais car je n’étais pas à l’aise pour lire les sous-titres. Mais le pire, c’est les tutos : j’en avais marre de plisser les yeux et de me coller à la télé, donc j’ai juste fini par ignorer les tutos et j’ai mis beaucoup plus de temps à saisir toutes les subtilités des mécanismes de jeu. Même maintenant, je ramasse du loot et je n’ai aucune idée de ce que c’est, je n’arrive pas à lire. C’est dommage car ça gâche le plaisir du jeu, mais heureusement pas suffisamment pour y renoncer.

En conclusion, Star Ocean : The Divine Force est un jeu qui vaut le détour. Pour peu qu’on soit prêt à pardonner quelques finitions qui laissent un peu à désirer, le jeu à beaucoup à offrir, et ça serait dommage de passer à côté.

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