Histoire: on s’attend à ce qu’il y en ait une, mais…
J’espère que vous avez la référence, ce sera un fil rouge tout au long de ce test, et même du jeu. Alors effectivement, il y en a une, d’histoire. J’ai passé rapidement tellement j’étais fasciné. Vous devez vous tirer de l’enfer, parce qu’apparemment… euh… vous étiez innocent M’dame la juge. Il vous faudra tuer des trucs sur le chemin.
Multi-genre
Vous êtes face à un Arena shooter doomlikien roguelight VR pan pan boules de feu électrification avec course sur les murs et saut périlleux avec un pan multijoueur (liste non exhaustive). Heureusement, vu le nombre d’activités extrascolaires proposées, vous craignez pour votre tapis alors que la mention VR vous fait déjà regretter votre troisième croissant du petit-déjeuner. Bonne nouvelle, il y a des options antigerbotron plutôt complètes pour éviter de trop faire le Hellsweeper dans son salon après la session de jeu. Le jeu ne m’a cependant pas rendu malade en réglant les potards sur « petit joueur » parce que j’ai senti qu’on entrait tout de même dans une zone à risque. Après si vous sautez comme un cabri cocaïnomane qui s’entraîne au triple axel, c’est sous votre responsabilité.
Une technique qui remonte à l’antéchrist
Niveau technique, ce n’est pas glorieux, les décors sont redondants avec une génération aléatoire, roguelight oblige, de pièces stéréotypées et d’étendues marsienno-infernale, vous débloquerez quelques environnements supplémentaires mais pas de quoi casser trois pattes à un canard (wish-doom ?), les ennemis sont plutôt laids, un peu trop, même pour des moches démons de l’enfer infernal (oui, wish-doom). Testé sur meta quest 2, ce n’est clairement pas le jeu qui vous impressionnera le plus techniquement ni sur cette plateforme, ni sur PC ou PSVR2 apparemment, difficile de se faire une idée sur des vidéos, même si la mocheté sera sans doute mieux liftée, antialiasée et résolutionneuse (hauterésolutionneuse peut-être même) sur ces dernières plateformes.
C’est à relativiser toutefois, l’action étant assez intense, vous ne vous focaliserez de toute façon pas trop sur les ruines pendant les phases de combat.
L’enfer est pavé de morceaux de démons…
Hellsweeper a de bonnes idées. Les possibilités sont très nombreuses, le système de combat est riche, mais confus en tout cas dans un temps relativement important avec une courbe d’apprentissage en forme de mur. Vous choisissez vos armes et pouvoirs, vous définissez les raccourcis à utiliser, vous faites apparaître une épée d’un geste élégant d’un côté, vous dégainez un pistolet de l’autre, vous faites apparaître une boule de feu avec votre troisième main et vous utilisez vos pouvoirs télékinésiques qui seront figurés par votre quatrième main. Si vous n’avez que deux mains, il serait temps d’évoluer/investir dans une nouvelle config, parce que maintenant vous aller être obligé de jongler avec ces pouvoirs/armes assez nombreux (masse, épée, glace, électricité…) et ça va ajouter à votre charge mentale déjà bien entamée par les ennemis qui poppent (littéralement) en masse partout autour de vous. Ce jeu est assez corsé, même en facile. J’ai souvent fini les niveaux sur le fil, et je pense que ce n’était pas un hasard.
Ajoutez à ça les déplacements classiques, plus les quarts de tour de votre personnage gérés au stick, les wallruns… on se sent souvent perdu, submergé, on s’emmêle les pinceaux dans des gestes souvent complexes et proches les uns des autres et on fait parfois apparaître une arme alors qu’on voulait juste recharger, ou balancer un morceau de cadavre sur les potos de la victime (démembrements inclus gratuitement, sans DLC), tout en réalisant son premier wallrun par erreur (de toute façon, il sert à rien le wallrun, les niveaux générés aléatoirement ne sont pas conçus pour)… Ça fonctionne parfois, avec les flingues surtout (spécialisez-vous), parce que remuer son bras en l’air pour faire style « je coupe des belles tranches de jambon avec l’épée », c’est pas seulement un peu ridicule, c’est désagréable (en plus vu la tête de la barbaque, pas sûr d’avoir envie de goûter le jambonneau, mieux vaut rester à distance). Au surplus, la gestion des trucs à balancer (boule de feu, objets expédiés par télékinésie) est un peu aléatoire et oblige à bien marquer ses mouvements – à la fois ample et vif – un cauchemar pour les vieux gamers arthritiques/arthrosiques comme moi. Mais même dans les moments de grâce, je n’ai jamais retrouvé le plaisir simple et immédiat de jeux Johnwickesque comme le pourtant essoufflant pistol whip ou le bien plus calme Superhot.
D’autant que le rythme est ici haché. Autant l’histoire ne vous ennuiera pas tant que ça, autant la récupération de ressources après la fin de l’arène casse le rythme pour un intérêt ludique discutable. Il vous faudra récupérer des clés, dans des stèles qu’il faudra préalablement casser, pour ouvrir des coffres. Le tout n’étant pas forcément au même endroit vous aurez droit à des allers-retours dans des arènes assez moches. Et pas question de zapper cette étape. Vous allez avoir besoin de ces coffres qui renforcent votre vie, vos pouvoirs, vos armes… Peut-être un moyen de vous faire apprécier un loot pas fascinant à la base ? On ressent surtout une double peine en pratique, on perd du temps pour ramasser du loot foireux.
C’est là qu’on entre dans la boucle roguelight, avec la possibilité d’améliorer son balayeur entre chaque run.
Chaque run étant subdivisée en actes, chaque acte étant sanctionné par un boss exigeant, trois au total.
Conclusions
Si votre plasticité neurale n’a d’égale que la souplesse de vos articulations (vous êtes ado ou jeune adulte), vous trouverez peut-être votre bonheur avec ce jeu offrant un beau challenge, à condition de supporter le côté répétitif de l’action et des décors, même pour un roguelight.
Pour les plus vieux, vous pouvez le voir comme un exercice pour retarder la démence avec ses contrôles complexes et un exercice de haute intensité avec des pauses « ramassage de cochonneries » qui fera plaisir à votre cardiologue, mais fera rager votre rhumato.
Pour être tout à fait franc de mon côté : j’ai plutôt senti que ce jeu n’était pas fait pour moi et j’aurais un peu de mal à recommander l’aventure.