La série des Forza Motorsport se faisait discrète depuis quelques années et pour cause : le studio Turn 10 nous préparait un reboot de la série en parallèle de sa série des Horizon qui, elle, a connue des sorties plus régulières. Devant maintenant faire face à une concurrence féroce avec les nombreux autres jeux de simulation de course sportive, la licence a-t-elle réussi à se mettre à niveau ? Le soft comporte tous les modes de jeux présents dans les titres précédents : Carrière, multijoueur, Time attack contre des fantômes d’autres joueurs ou courses libres, de ce côté-là le titre n’innove pas et ce n’est pas ce qu’on lui demande sur ce plan. Ce qui change en revanche lorsque l’on entame nos premières courses c’est l’orientation simulation plus poussée que sur les précédents opus : en effet, le studio a choisi d’inclure les phases d’essai en carrière, ce qui nous permet de nous familiariser avec à la fois le circuit et la voiture que l’on pilote. De plus, c’est également la phase de qualification qui est désormais partie intégrante des courses en multijoueur, et dans laquelle le meilleur temps parmi les trois tours de piste permettra de vous placer sur la grille de départ, pour le début de la course contre les autres joueurs.
C’est un changement de philosophie radicale pour la série qui s’est toujours plus orientée sur le fun instantané et ce même au sein de la branche « Motorsport » de la série. De fait, ce reboot se démarque encore plus de la série des Horizon. Autre aspect important qui ravira les joueurs les plus frustrés par les foires d’empoigne que pouvaient devenir les courses de Forza Motorsport 7 : désormais, le joueur à l’origine d’un dépassement illégal, d’un hors-piste trop avantageux, ou tout simplement d’une collision jugée évitable par l’IA de l’arbitre résultera d’une pénalité pouvant aller de quelques dixièmes de secondes à presque dix d’un seul coup. Ce sont autant de changements qui viennent accentuer cette dimension sportive du titre, là ou son prédécesseur pouvait presque être assimilé à un Forza Horizon sur circuit finalement. Le studio se paie également le luxe de changer de moteur graphique pour ce nouvel opus, et les graphismes sont à la hauteur de l’attente de six ans qui sépare les deux derniers titres de la licence. Les effets de lumières, notamment, sont très réussis et n’ont pas à pâlir même face aux ténors du genre, genre qui est pourtant présent depuis des années et dont le standard est, il faut bien le préciser, très haut. Les conditions météorologiques sont bien retranscrites et c’est une véritable force du titre à mon sens, que ce soit dans le brouillard ou sous la pluie le comportement du véhicule change sans être exagéré, et chacun des 20 circuits présents lors de la sortie du jeu profitent tous de ce nouveau système.
Côté circuits justement, on retrouve les classiques (Suzuka, Spa, Laguna Seca..) exit donc les alpes bernoises et autres fantaisies proposées dans le précédent opus (pour l’instant.), ce qui est déjà plus qu’assez pour rouler au volant du nombre impressionnant de voitures disponibles dans le jeu – plus de cinq cents – de nombreuses heures sans voir la lassitude arriver. Autre nouveauté, ce qui commence à faire beaucoup, c’est le nouveau système de progression proposé par Turn 10 : chaque voiture possède un niveau que l’on prendra soin d’augmenter pour débloquer de nouvelles parties plus performantes. C’est un choix assumé du studio, qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui rappelle les systèmes de progression des jeux de courses moins récents. C’est à mon sens un ajout bienvenu, car les niveaux défilent très vite et les courses en multijoueurs permettent de louer un large choix de véhicules si aucune des voitures de votre garage ne fait le poids.
Une large refonte sonore a également été mise en chantier pour ce nouveau Forza Motorsport : tout le monde s’accorde à dire que le studio a fait très fort sur ce coup et qu’il a pris en compte les critiques adressées à la série depuis maintenant plusieurs années. Le son des moteurs est plus vrai que nature tandis que les bruits d’ambiance (crissements, chocs, dérapages) sont très bien retranscrits. L’optimisation du titre est à l’image de ce que sait faire Turn 10 sur PC, c’est beau ET fluide et le fait de ne pas jouer dans un open-world permet de pousser encore un peu plus les graphismes sur sa machine si on joue sur PC. Les chargements sur SSD sont très rapides, là encore une amélioration. Le studio Turn 10 a donc fait la synthèse de toutes les critiques adressées à sa série phare et les a adressées une par une, pour nous proposer un excellent jeu de course qui a tout pour devenir la référence du genre.
Le pari risqué du reboot a été relevé avec succès et on attend de voir l’évolution du titre dans les prochains mois au fur et à mesure des ajouts de contenu et des mises à jour. Chose de plus en plus rare de nos jours la sortie du jeu s’est déroulée sans accrocs et sans même de maintenance ou de bug notable que ce soit sur Xbox ou PC. On sent que le studio est en confiance et que ce reboot est l’occasion de reprendre sur de bonnes bases, dont Turn 10 nous prouve encore une fois leur maîtrise.