A part pour les 3 du fond qui ont dormi depuis son annonce en 2020 pendant les Game Awards, The Callisto Protocol est annoncé comme le successeur spirituel de Dead Space, autant par le fait qu’il possède le même créateur, Glen Schofield, que par son genre, un tps horrifique qui se déroule dans un univers Sci-Fi.

Une “simple” livraison

Aux commandes de Jacob Lee, fier transporteur de colis de son métier, vous débuterez l’histoire par une livraison qui ne se passe pas vraiment comme prévu, au point de vous crasher sur la lune de Jupiter, Callisto. Bien entendu, avec le bol digne d’une série Z, vous êtes tombé sur la seule lune-prison des environs, et sans chercher à comprendre pourquoi une terroriste cherchait à vous voler votre cargaison, vous vous retrouvez emprisonné à vie, sans même de procès.

Pour continuer dans la chance ultime, vous ne tarderez pas à découvrir que la prison cache de sombres secrets, et qu’a l’instar d’un bon vieux Resident evil, des humanoïdes difformes et infectés par un étrange virus commencent à faire leurs apparitions pour semer le chaos dans celle ci. Profitant de la confusion, vous ne tarderez pas à sortir de votre cellule et à vous frayez un chemin pour tenter de vous enfuir de cet enfer.

Contrairement à Dead Space où vous retrouvez assez vite seul, vous serez accompagné pendant une bonne partie du jeu par des personnages tiers, au minimum par communication radio, mais parfois aussi à votre côté dans les niveaux, sans pour autant influencer le gameplay. Malgré la menace permanente que peut vous faire ressentir le jeu, vous ressentirez beaucoup moins la solitude que pouvait ressentir Isaac Clarke sur l’Ishimura.

Du bon vieux rouge qui tâche

Vous dirigerez donc manette en main, Jacob, qui mettra très vite la main sur une matraque électrique pour se défendre et contrer les coups des ennemis. A l’aide de quelques tutoriels rapides, vous apprendrez vite à esquiver les coups à l’aide du stick gauche, et à contre attaquer à coups de swings à répétition pour exploser le crane (ou d’autres parties du corps de votre choix) vos adversaires. Le timing nécessaire pour éviter les attaques et assez limité, vous obligeant à réfléchir régulièrement à la meilleure manière d’avancer lorsque vous devrez affronter plusieurs adversaires. Les ennemis seront particulièrement tenaces et vous obligeront à être très vigilant sur votre barre de santé, car la fuite ne sera jamais une solution viable. Votre héros reste assez lent dans ses mouvements, ce qui est bien sur réaliste, mais cela ne permet pas surtout de pouvoir faire un demi tour rapide, ou une véritable esquive pour essayer de récupérer de la vie dans un coin avant de retourner au combat. Cela est véritablement problématique dans certains niveaux qui vous obligent à être très réactif, sans parler du fait que vous enchainerez parfois plusieurs vagues d’ennemis, voir même un boss, sans possibilité de sauvegarder à votre guise.

Heureusement, au fil de l’aventure, vous récupérez en explosant à coup de pied les cadavres frais jonchés au sol, de la vie, des munitions, des plans d’armes mais surtout des crédits Callisto qui vous permettront d’utiliser une machine de fabrication qui vous permettra d’upgrader votre matraque, mais aussi de créer diverses armes à feux, du simple pistolet, en passant par un équivalent de fusil à pompe, voir plus loin dans le jeu, d’un fusil d’assaut. Même si ces armes seront assez inefficaces du fait de leur temps de rechargement ou de changement de l’un à l’autre avec un chargeur vide, lorsque vous êtes submergés au corps à corps, elles auront leur petite utilité malgré tout avec des ennemis plus lent, ou au 1 contre 1. A l’instar de son modèle Dead space, vous pourrez viser sur les parties du corps des adversaires pour les ralentir en tirant et détruisant leur jambes par exemple, les obligeant à ramper pour vous atteindre. Attention cependant à ne pas être trop à l’aise avec un ennemi à terre, la plupart peuvent subir des mutations si vous ne les achevez pas, et se transformer en vraie machine à tuer plus difficile à vaincre.

Vous obtiendrez également un gant de “force”, vous permettant d’agripper et de figer vos ennemis, pour les envoyer au loin, les clouer contre un mur rempli de pointes voire un ventilateur pour les transformer en sashimi. Cet outil permet de temporiser un peu les assauts, mais reste assez limité en durée et en puissance pour être utilisé de manière fiable. Il faudra y mettre beaucoup de crédits Callisto pour le transformer en quelque choses d’utile, sachant que les plus gros ennemis ne pourront de toute façon pas être saisi avec.

Une ambiance de “folie”

On ne peut pas être un vrai survival, sans une ambiance oppressante, et The Callisto Protocol joue parfaitement la dessus tout au long du jeu. Aux couloirs sombres de la prison, dans le froid glacial à l’extérieur ou aux confins des souterrains de l’ancienne prison du tréfonds de la planète, tout est fait pour vous mettre mal à l’aise. Entre les cadavres jonchés au sol, les espèces d’”œufs” d’aliens et la pourriture présente un peu partout, on a aussi hâte que le héros de quitter Callisto. L’ambiance sonore n’est pas en reste, avec un jeu recommandé au casque, comme souvent dans les jeux d’horreur. J’ai parfois trouvé qu’il manquait un poil de calme de temps en temps, car on s’habitue d’une certaine manière au “bordel” sonore environnant. Les jumps scare sont finalement assez prévisibles, avec des ennemis qui débarquent d’un peu partout, mais souvent dans des zones vides au préalable. Reste qu’on est sans aucun doute pile poil dans l’ambiance voulu pour le genre, et ça reste assez jouissif pour ceux qui l’apprécie.

Les différentes zones traversées dans le jeu ainsi que les ennemis rencontrés (même si le bestiaire est relativement redondant) sont plutôt bien rendus par le moteur du jeu, même si on reste encore sur un jeu cross-gen. On retrouve d’ailleurs quelques visages connus en motion performance comme notre héros qui porte le visage de Josh Duhamel, ainsi que le retour d’un autre visage déjà connu dans le jeu vidéo, Sam Witwer, qui interprétait le personnage principal dans les deux jeux vidéo Star Wars : le pouvoir de la force.

Les choses qui fâchent

J’ai apprécié mon passage sur le jeu, mais j’ai énormément pesté sur deux points.

Le système de combat au corps à corps sur lequel le jeu est mis en avant est aussi une tare. Le système d’esquive consécutif avec le stick est assez lourdingue a prendre en main, sans compter les ennemis très agressifs qui ne vous laisse jamais souffler. Vous allez clairement vous taper certaines zones et certains boss un nombre incalculable de fois , jusque parce que c’est mal amené. Un survival reste un survival, mais la ça m’a sorti complétement du jeu. Les armes à distance amène un peu de répit à certains moments, mais il faudra être bien avancé dans le jeu, et avoir optimisé l’ensemble pour pouvoir parfois éviter les combats au corps à corps. Et cela même en jouant la sécurité en mode facile, le jeu n’en restera pas moins difficile, seul votre barre de vie descendra “un peu” moins vite. On est plus dans le pénible que dans le survival, un peu comme les fuites contre Nemesis ou Mr X dans les Resident Evil et j’ai beaucoup de mal avec ça.

Mais surtout le point pour moi le plus pénalisant du jeu est son système de sauvegarde automatique. Imaginez des jeux comme Elden Ring ou n’importe quel soul-like qui sauvegarderait uniquement et automatiquement avant d’atteindre un point de grâce ou un feu (et pas après), ou mieux juste au début d’un combat de boss. Et bien on est tout à fait dans ce système, avec des sauvegardes WTF qui se font à des moments clairement inopportun, par exemple entre une vague d’ennemis qui vous rendra déjà la vie bien difficile et un combat de boss. Vous vous retrouverez donc à revenir en vie à des endroits très chaud, avec un stock de munitions forcément défaillant, et en subissant en plus les animations de mort de notre héros en boucle. Alors certes c’est marrant de se faire écraser le crane, arracher un bras, ou enfoncer les orbites, mais une fois les animations vues une bonne dizaine de fois, j’avoue que j’ai vite utilisé le chargement rapide à chaque mort pour éviter de subir ça. Et je n’oublie surtout pas de vous parler aussi des sauvegardes qui se font juste avant d’arriver devant les bornes de fabrications, pour lesquels vous mourrez bien souvent peu après. C’est tellement un plaisir de reprendre à chaque fois son inventaire, et de fabriquer à nouveau chaque amélioration, munitions ou pack de vie juste parce que la sauvegarde n’a pas été réalisée juste après, et ce parfois 5-6 fois de suite parce que vous êtes mort juste après. On est clairement dans la souffrance même sur ce point ! A noter que l’on peut faire une sauvegarde manuelle, mais qui ne sert à rien car elle reprend juste le dernier point de sauvegarde automatique.

Pour terminer avant de conclure, une petite vidéo présentant la 1ère heure de jeu:

Tu te casses sur Mars

The Callisto Protocol est clairement parti sur les bases de Dead Space, depuis la barre de vie greffée dans la nuque du héros, jusqu’au coup de pied écrasant pour achever les ennemis, en passant par les ennemis monstrueusement difformes. Il s’en éloigne dans son gameplay bien plus axé sur le corps à corps que son prédécesseur, et sans jamais faire mouche. Les armes à notre disposition sont beaucoup moins fun à utiliser, et le système d’esquive n’apporte rien au jeu, bien au contraire. Alors bien sur, les codes du Survival-Horror sont parfaitement respectées, mais on reste très loin du plaisir coupable que nous avaient apporté la trilogie Dead Space en son temps. Le scénario de The Callisto Protocol reste aussi assez oubliable. On espère malgré tout une suite avec pas mal d’améliorations sur le gameplay et le système de sauvegarde.

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