Il y a un peu plus d’un an, nous vous présentions Tales of Evil, le jeu haloweenesque qui nous avait replongés dans tout ce que l’univers horrifique des années 80’ avait de meilleur. Aujourd’hui, Escape Studios et Légion Distribution remettent le couvert (et parmi ce couvert, surtout le couteau très aiguisé). Alors, qui veut inviter le Boogeyman sur sa table de jeu (et dans ses pires cauchemars) ?
Le bruit du moteur s’estompe doucement et les feux arrières du véhicule de vos parents disparaissent dans le brouillard. Désormais, vous êtes entre les mains de Jennifer, la terrible babysitter payée pour vous garder mais qui compte bien passer sa soirée dans les bras langoureux de son amoureux. D’ailleurs, ne serait-ce pas lui qui gratte à la fenêtre de la cuisine, celle donnant sur l’arrière du jardin ? Parmi les enfants, les avis sont partagés. Certains se persuadent en effet qu’il s’agit de lui mais d’autres ne peuvent s’empêcher de penser qu’il s’agit en réalité du Boogeyman… Et que celui-ci est affamé…
Pas de Boogey(woogie)man avant la prière du soir…
Boogeyman est en réalité un prequel de Tales of Evil. Dans celui-ci, nous retrouvons (et incarnons) les futurs membres du club Pizza et Investigation lors d’une nuit qui marquera leurs esprits autant qu’elle fera naître leur vocation. Pour notre plus grand plaisir de fans de films d’horreur des années 80’, le jeu reprend les seuls éléments de cet univers qui avaient été délaissés par son prédécesseur. Voilà donc une bande de gamins réunis dans une immense maison, gardés par une babysitter dragonesque dont on peine à comprendre les motivations et qui vont recevoir la visite de leur pire cauchemar. Préparez le popcorn, on se met à jouer (et à frissonner).
Dans Boogeyman, les joueurs devront tout d’abord remplir une mission tirée au hasard en début de partie. Il pourra s’agir d’aider la babysitter à ranger la maison pour apaiser sa colère, d’au contraire chercher à la rendre complètement folle ou encore de trouver la cachette secrète du Boogeyman. Pour y parvenir, ils devront se déplacer dans la maison, fouiller les différentes pièces, échapper à la babysitter et au Boogeyman et même réanimer les enfants évanouis (et donc en proie à de terribles cauchemars).
Une fois l’objectif rempli, les enfants se confronteront au grand final. Il en existe 25 différents (coucou la rejouabilité) et ils prennent chacun la forme d’une planche de bande-dessinée au sein du livre des épilogues. C’est un peu le grand combat final, l’incontournable scène de fin de tout bon mauvais film d’horreur !
Un Boogeyman tout droit sorti de Tales of Evil
Oui mais pas que. Bien sûr, les deux jeux sont sortis du même esprit délicieusement tordu et ils partagent donc bon nombre de choses, au premier rang desquelles un univers horrifique des années 80’ et 90’ superbement soutenu par une direction artistique léchée. Certaines mécaniques de Tales of Evil se retrouvent d’ailleurs dans Boogeyman comme par exemple l’altération de l’état des protagonistes (allant de calme à totalement terrifié).
Cela dit, les deux jeux sont aussi très différents. Déjà, Boogeyman se joue sur un plateau représentant une maison et décroche de l’aspect narratif que pouvait revêtir son prédécesseur. Ici, on est davantage dans un jeu d’action que de choix (même si la très grande majorité de ces actions seront suspendues au résultat d’un jet de dé). Les joueurs sont investis d’une mission (sans compter leur objectif secret) et ne devront pas hésiter à jouer au chat et à la souris avec la babysitter et avec le Boogeyman pour tenter de l’accomplir. En outre, grosse nouveauté, Boogeyman propose plusieurs modes de jeu. Celui-ci peut se jouer de manière pleinement coopérative mais permettra aussi à un des joueurs (soit le premier évanoui soit un joueur défini d’emblée) d’incarner le Boogeyman himself. Voilà qui risque de transformer vos parties (et vos rêves en cauchemars).
Le petit plus, Boogeyman est capable d’entrer « en fusion » avec Tales of Evil (seuls ceux ayant joué à ce dernier auront la ref’). Il propose en effet de nouvelles cartes mais aussi un tout nouveau scénario pour jouer au premier jeu avec le matériel du second.
En conclusion
Ayant été conquis par Tales of Evil, nous avons adoré retrouver son univers si particulier mais dans un jeu malgré tout fort différent. Boogeyman est pétri de bonnes idées, de références tantôt marquées et tantôt subtiles au genre horrifique de la fin du siècle dernier et fonctionne bien, quelle que soit la configuration choisie. Bien sûr, on y jette des brouettes maléfiques de dés et il faut donc en accepter la (grande) part de hasard mais après tout, hormis le plaisir que l’on en tire, qu’y a-t-il de rationnel à affronter le Boogeyman ?
Boogeyman, un jeu d’Antonio Ferrara, illustré par Sara Staffelli, Letizia Sacchi et Davide Corsi, édité par Escape Studios (version originale) et par Légion Distribution (version française).
Nombre de joueurs : 1 à 6
Âge : dès 14 ans
Durée moyenne d’une partie : 60 minutes