On vous annonçait dans notre article sur les sorties jeux vidéo du mois de mars que Tom Clancy’s The Division allait être notre petit coup de coeur de ce début d’année. On ne s’était pas trompés. Après avoir enchaîné des nuits beaucoup trop courtes pour pouvoir avancer sur le jeu, après avoir infligé à nos collègues de boulot des tronches remplies de cernes, on peut sans trop de risque se prononcer : oui, la nouvelle licence signée Ubisoft est la petite bombe que l’on attendait depuis des mois et des mois. Et on en redemande !
The Division propulse le joueur dans un futur proche, dans lequel une mystérieuse « grippe du dollar » s’est répandue à l’occasion d’un Black Friday, décimant une bonne partie de la population des Etats-Unis. Et plus précisément de New York, qui va être notre terrain de jeu durant de longues, très longues heures d’exploration et d’affrontements urbains. On y incarne un agent de la Division, une unité spéciale chargée de reprendre le contrôle d’une ville désormais aux mains des casseurs et autres caïds qui tentent de profiter de la situation. Éliminer les fauteurs de trouble et mettre à l’abri la population qui a réussi à survivre, voilà les objectifs qui vont rythmer notre partie.
Je suis une légende
Dans sa forme, The Division se présente comme un vaste open world. Après une introduction d’une petite heure environ, on se retrouve à Manhattan pour tenter de reprendre progressivement New York. Très vite, on découvre le camp de base de la JTF, un vaste bâtiment qu’il va falloir reconstruire et améliorer petit à petit, dans la plus grande tradition des titres Ubisoft, comme Assassin’s Creed Syndicate et Far Cry Primal ont pu le faire auparavant, entre autres. Cette base d’opérations est décomposée en trois ailes différentes (Santé, Technologique, Sécurité) qui vont correspondre à autant de missions disponibles aux quatre coins de New York. En plus d’améliorations esthétiques, l’upgrade de ces ailes viendra nous apporter différents bonus, talents et autres compétences. On va donc devoir barouder dans tous les sens pour venir à bout d’un nombre plus que satisfaisant de missions. En déambulant dans les rues, bien évidemment assez peu animées en dehors des ennemis qui y trainent, on découvre un New York absolument magnifique. Graphiquement premièrement, avec une réal’ au top (la première tempête de neige va vous laisser sur le cul !), mais aussi grâce à l’atmosphère que les développeurs de Massive Entertainment ont réussi à mettre en place. Les visites de bâtiments, notamment, sont assez folles, avec les vestiges d’événements qui s’y sont passés et que l’on devine plus qu’on ne les voit, et on prend une vraie claque à chaque scène.
Ce qui fait le sel de The Division, c’est réellement cette énorme dimension RPG qui vient se greffer sur un gameplay de jeu de tir à la troisième personne. Un mélange des genres assez inhabituel – et surtout pour le très grand public, dans un titre AAA – qui est la véritable force du soft. A l’image d’un Destiny, le titre d’Ubisoft propose aux joueurs d’enchaîner les missions pour gagner de l’expérience, de nouveaux éléments de personnalisation de son apparence, mais aussi et surtout des armes, armures et autres équipements. Cette dimension loot est omniprésente, et on se prend réellement au jeu de la recherche d’une arme toujours plus puissante, etc., et ce même pour les joueurs qui ne sont pas coutumiers de ce genre de softs. D’autant plus qu’il est possible de démanteler les armes pour obtenir des pièces permettant d’en construire de meilleurs, et ainsi de suite. Nul doute que les néophytes du genre seront quelques peu perdus dans les premiers instants, d’autant plus que ce crafting est assez mal expliqué.
A côté de cela, le gameplay à la troisième personne est beaucoup plus « classique ». Le tout est basé sur un système de couverture extrêmement bien fichu, inspiré de ce que Gears of War a lancé, mais qui est sans doute le meilleur qu’il nous ait été donné de découvrir. C’est notamment le passage d’un abri à un autre, qui se fait en visant et en laissant enfoncé A, qui apporte un petit vent de fraîcheur bienvenu. A partir de là, c’est parti pour le tir soutenu sur des ennemis qui sont de plus en plus puissants. N’imaginez pas pouvoir dégommer les ennemis en quelques tirs comme c’est le cas dans les FPS classiques, puisqu’on est ici en présence d’un RPG, avec des ennemis avec des jauges de vie parfois gigantesques auxquels il va falloir mettre des centaines de balles. On a noté certains observateurs qui s’offusquaient sur ce point, ils n’ont simplement pas compris The Division, et passent clairement à côté de quelque chose.
The Division, maître de la coopération
S’il est jouable en solo, The Division est avant tout un titre taillé pour le multijoueur, avec un plaisir de jeu qui s’en voit décuplé. S’il est possible de jouer n’importe quelle mission avec des inconnus via un système de matchmaking performant, c’est avec des amis qu’il dévoile tout son intérêt, et c’est d’autant plus vrai au fur et à mesure que l’on progresse dans les niveaux et que la difficulté s’accroît. Il devient de plus en plus impératif de jouer en équipe, au point de développer son personnage afin d’être parfaitement complémentaire avec celui de ses équipiers. Difficile d’espérer venir à bout des missions de fin du jeu sans qu’un joueur soit le médecin de la bande, un autre le soutien, un autre le tank et un sniper un peu plus en retrait, par exemple. Et si cela est vrai dans les missions en PvE (Players Vs. Environment), c’est au moins autant le cas dans la Dark Zone, l’emplacement PvP (Players Vs. Players) du titre.
Dans cette zone de non-droit, on retrouve des ennemis contrôlés par l’IA qui disposent d’équipement beaucoup plus rares qu’à l’extérieur de la zone. Le loot prend alors encore davantage de sens, et les récompenses vont valoir très cher. Seulement, cela serait beaucoup trop simple de tuer un ennemi pour récupérer une arme folle et la glisser dans son inventaire. Non, la Dark Zone est une zone contaminée, et il va falloir demander une extraction du matériel par hélicoptère pour qu’une équipe se charge de tout cet équipement. Cela va donc se passer en plusieurs étapes : il va d’abord falloir rejoindre la zone d’extraction – et y arriver vivant -, appeler l’hélico et résister aux hordes d’ennemis qui vont venir tenter de vous empêcher d’embarquer tout ça. En plus de cela, et c’est le point le plus excitant de cette Dark Zone, les autres joueurs humains ont également la possibilité de vous tuer pour récupérer votre équipement, devenant alors des Renégats. Ainsi, s’il n’est pas rare de voir deux groupes s’entraider pour venir à bout des IA, la tension devient palpable au moment des extractions, chacun redoutant tout le monde. On passe son temps à jauger les personnes qui nous entourent, on les toise du regard, on espère qu’ils ne vont pas bouger. Cette tension est absolument géniale.
"J'peux le tuer, j'peux le tuer ?" #TheDivision #DarkZone @GabrielZignani @notkazz @7Kben pic.twitter.com/AERND7WRJB
— Jonathan Terazzi (@JonathanTerazzi) March 15, 2016
Que ce soit dans la Dark Zone ou dans le reste de New York, il y a énormément à voir et à faire dans The Division, qui se pose comme une véritable petite bombe. Il ne reste plus qu’à voir si le futur du jeu sera aussi bon, avec un suivi qui se doit d’être assuré pour que le soft conserve son intérêt. Une première mise à jour gratuite devrait normalement être mise en ligne au mois d’avril, incluant notamment les Incursions, qui sont des missions réservées aux joueurs de niveau maximum (le titre propose de grimper jusqu’au level 30 pour le moment). Une autre MAJ gratuite débarquera au mois de mai, avant l’arrivée progressive de trois DLC payants, que vous pouvez déjà précommander via l’achat du season pass.