« L’intrigue, située entre la chute de l’Empire et l’émergence du Premier Ordre, suit les voyages d’un chasseur de primes solitaire dans les contrées les plus éloignées de la Galaxie, loin de l’autorité de la Nouvelle République »
Alors que la saga Star Wars perd de plus en plus sa magie au cinéma depuis son rachat par l’ogre Disney, l’annonce d’une série Star Wars avait de quoi nourrir de nouvelles craintes tout en faisant poindre toutefois une pointe d’espoir dans le cœur des fans. Fer de lance de la plateforme de streaming Disney +, lancée aux USA le mois dernier, que valent les premiers épisodes de The Mandalorian ?
Il était une fois, dans une galaxie lointaine, très lointaine
Imaginée par Jon Favreau (Iron Man, Le Roi Lion 2019), la série narre les aventures d’un chasseur de primes casqué appartenant au même peuple que Boba Fett, les mandaloriens. Des combattants à la fois respectés et craints, partageant un même code d’honneur. Notre héros, ou anti-héros (difficile à dire pour le moment), dont on ne connaît ni le visage ni l’identité, y arpente la galaxie pour remplir des contrats. Le premier épisode débute sur les chapeaux de roues avec de nombreuses scènes d’actions nous faisant découvrir de magnifiques décors et paysages. Le budget conséquent se voit à l’écran, l’image est soignée, le bestiaire bien présent, les effets spéciaux sont impressionnants et n’ont rien à envier aux productions pour le grand écran, tandis que les bruitages nous plongent complètement dans l’univers si particulier de la saga. Nous sommes bel et bien dans Star Wars. Seule fausse note au tableau, la bande originale qui manque de puissance et qui n’est clairement pas au niveau du travail fabuleux de John Williams.
Le bon, la brute, et le truand
La série se veut résolument adulte avec quelques airs de western. Une ambiance qui fonctionne parfaitement donnant un ton singulier à The Mandalorian qui nous plonge dans les bas-fonds de la galaxie. Le premier épisode est très rapide, voire trop, ne prenant pas suffisamment le temps de développer sa mythologie et surtout son personnage principal. Ce dernier, toujours casqué, ne permet pas à son acteur, Pedro Pascal (Game Of Thrones) d’y dévoiler son talent. Comment s’attacher à un personnage dont on ne voit jamais la moindre expression ? Ce personnage taiseux ne gagne pour le moment pas la sympathie du spectateur. Est-ce un héros, un anti-héros ? Qui est-il vraiment ? Quelles sont ses motivations ? Difficile à dire. Le deuxième épisode relève légèrement le niveau en prenant un peu plus son temps, malgré une durée encore trop courte, et installe ses enjeux en faisant le lien avec le reste de l’univers Star Wars. Le mandalorien y rencontre un bébé Yoda (l’attraction phare du moment sur les réseaux sociaux), ce qui donne à voir une touche de sensibilité chez cet être froid, et se retrouve aux prises avec des Jawas dans leur immense forteresse sur chenilles. Techniquement, l’épisode fonctionne, accroche, mais une fois de plus le scénario est bien maigre, donnant l’impression que la série n’avance pas et gagne du temps car ne sachant pas dans quelle direction aller. Le contexte est là mais le récit manque fortement de densité. Cela donne une série que l’on prend plaisir à regarder mais sans donner vraiment envie de revenir se plonger dans son univers.
Handicapée par des épisodes trop courts, The Mandalorian n’a pas encore fait ses preuves. Malgré une maîtrise technique irréprochable, une ambiance western assumée, la série souffre d’un scénario qui manque clairement d’enjeux. Plaisante à regarder, The Mandalorian va devoir néanmoins muscler sa dramaturgie dans ses prochains épisodes pour devenir une série de premier plan. Un bel emballage dont le contenu est sans saveur pour le moment.