Vik, de Ragnar Jonasson

Une petite fille orpheline, devenue une belle jeune femme, revient sur les lieux d’un crime, à la veille de Noël, dans un village perdu et déserté depuis les années 1940, où le temps avait tout figé. Et si elle était en train de commettre une erreur ? Elle avait le sentiment que cette histoire finirait mal.

Le retour de la jeune femme n’est pas perçu d’un bon œil. Se mélangent alors retrouvailles, déception, peur. Ne serait-il pas plus sage de tourner le dos à son histoire et de rentrer chez elle ? Mais n’était-elle pas chez elle, ici dans cette immense maison qui surplombe la baie, VIK en islandais, avec ce gigantesque phare dominant les falaises, enfermant de terribles secrets.

Retourner sur les traces du passé, n’était-ce pas tenter le destin ?

Voilà Asta qui se replonge au centre des réunions de famille dans cette grande maison, non sans se mettre à dos tous les personnages que l’on découvre au fur et à mesure du roman, oncle, tante, amis, amants et bien d’autres.

Ambiance tendue dans ce huis clos, dans ce lieu très isolé en plein hiver, quand quelques jours après son arrivée et peu avant Noël, on découvre le corps d’Asta, sans vie aux pieds des falaises. Mort violente ? Un accident ? Un suicide ?

Les circonstances, l’histoire autour de sa mort nous tiennent en haleine jusqu’à la fin. Une myriade de questions nous viennent à l’esprit. Pourquoi Tinna sa plus jeune soeur, tombée elle aussi à l’âge de 5 ans des falaises, retrouvée sans vie, et sa maman bien des années auparavant tombée également des mêmes falaises ? Meurtres ? Malédiction ?

Ari Thor, policier islandais, mène son enquête pour tenter de résoudre ce mystère, plongé dans un passé refoulé de tous les esprits de plus de 25 ans. Il sera épaulé de son ancien chef de brigade, Tomas, et de sa femme Kristin, enceinte, prête à accoucher de leur premier enfant.

L’auteur nous présente au fil des mots et des chapitres les acteurs, leurs secrets, leur histoire. En parallèle, la vie privée des enquêteurs a un rôle important. Le tout dans des paysages islandais perdus au milieu de nul part. On imagine sans peine les décors merveilleusement bien plantés, on se laisse emporter par ces lieux magiques.

Tous les personnages apparaissent suspects à tour de rôle. Et si malgré toutes les pistes, les « morts » étaient eux aussi suspects ? Décidément, les langues ont dû mal à se délier…

On découvre tout au long de l’enquête les interactions et les secrets entre chaque personnage. Ari Thor reste un policier humain, sans effet de zèle comme on pourrait imaginer dans ces enquêtes policières, et qui fait tout le charme de ce roman.

Petit clin d’œil aux lecteurs qui aiment suivre les enquêtes de Hercule Poirot, qui passeront un très bon moment de lecture avec VIK qui est un roman à lire sans aucune hésitation, facile à lire, suspens au rendez-vous.