Récemment, Ludonaute a décidé d’exhumer un titre de 2011 qui avait su séduire bon nombre de joueurs : Yggdrasil. Plus moderne, plus épique, la nouvelle version qui en résulte a incontestablement pris de la hauteur (dans tous les sens du terme). Nous vous expliquons tout ça…
Pour ceux qui n’auraient pas suivi les cours de mythologie nordique (ou qui n’auraient pas vu tous les films Thor, ça marche aussi), Yggdrasil est l’arbre-monde. Il se compose de neuf royaumes parmi lesquels les plus connus sont Niflheim, le Monde des Morts, Midgard, le Monde des Humains, Nidavellir, le Monde des Nains ou encore (et évidemment) Asgard, le Monde des Dieux. Chacun des royaumes abrite en son sein des créatures qui auront un rôle à jouer lors du Ragnarök, l’ultime bataille qui mettra Yggdrasil à feu et à sang et au cours de laquelle de nombreux dieux trouveront la mort. C’est en tout cas ce que dit la prophétie mais elle reste une prophétie et il ne tient qu’à vous d’en modifier la funeste issue. Après tout, vous êtes des dieux que diable (d’accord, l’expression est mal choisie) !
Eh oui, vous êtes des dieux. Et même des dieux (plutôt) bons et (plutôt) justes. Du coup, même s’il abrite en son sein de sombres créatures (coucou les géants Jötunn) et des dieux sournois (Surt le pyromane, Fenrir le Grand Méchant Loup ou encore Nidhögg le serpent ailé), Yggdrasil reste votre chez vous et si vous ne voulez pas le voir partir en fumée dès les premiers instants du Ragnarök, il va vous falloir le défendre.
Pour Odin ! (mais vous avez le droit de dire « Pour Papa ! » si vous incarnez Thor)
Yggdrasil Chronicles est donc un jeu coopératif dans lequel les joueurs vont tenter d’empêcher l’effondrement de l’arbre-monde en y combattant une légion de dieux aussi puissants que mauvais. Cette quête épique va prendre place sur un plateau en trois dimensions représentant Yggdrasil et ses neuf royaumes. Au fur et à mesure des tours, les joueurs vont se déplacer dans les différents royaumes et tantôt y réaliser les actions bénéfiques propres à chacun d’entre eux et tantôt y combattre les ennemis qui y rôdent. Eh oui, car à chaque tour, les joueurs devront aussi retourner une carte Ennemi et la placer dans la roue des ennemis. Dès que deux cartes identiques s’y trouvent, l’ennemi qu’elles représentent est activé et produit un effet (très généralement négatif). Pire, si deux ennemis se trouvent dans le même royaume, ils le ravagent, vous privant de son action tant que vous n’avez pas réussi à y restaurer l’ordre. Ne le cachons pas, une bataille divine, ça peut s’avérer plutôt tendu…
Outre son matériel original et pléthorique, la première chose qui frappe dans Yggdrasil Chronicles, c’est la diversité des actions possibles et des stratégies à adopter. Au-delà des actions de chacun des royaumes, chaque dieu dispose d’une compétence spéciale et d’un pouvoir divin. Il pourra en plus se faire aider dans sa quête par des artefacts magiques ou par les créatures divines qui peuplent la mythologie nordique. Très clairement, le thème est respecté et se promener sur le plateau en trois dimensions est un régal (même si ça nécessite parfois quelques contorsions). Il faut aussi noter la présence d’un mode campagne qui entraînera les joueurs dans une suite de parties dont les issues auront un impact sur les suivantes. De l’assassinat de Baldr à l’appareillage du Nagflar, cette addition d’un mode campagne (et de ses différentes sagas) est une réelle bonne idée qui ajoute de la profondeur au jeu mais en augmente aussi sensiblement la durée de vie.
Conclusion, Valhalla un bon jeu ou Valhalla-ti pas un bon jeu ?
Yggdrasil Chronicles est à nos yeux un exemple de réédition réussie. Le matériel en a été sublimé et le jeu a beaucoup gagné en profondeur. En ce qui concerne la difficulté des parties, elle est parfois inégale et dépendra de la chance dans le tirage des cartes Ennemi mais aussi (et surtout) de votre capacité à vous organiser quand le spectre d’une des conditions de défaite apparaîtra. Le thème du jeu en est évidemment un des atouts majeurs et il faut souligner le souci du détail apporté à celui-ci, tant dans le respect des éléments mythologiques que dans leur représentation. Bref, en un mot comme en cent, Yggdrasil Chronicles est une belle découverte qui a rapidement gagné sa place dans notre ludothèque, notre Valhalla à nous.
Yggdrasil Chronicles, un jeu de Cédric Lefebvre, illustré par Maëva Da Silva et Christine Deschmaps et édité par Ludonaute.
Nombre de joueurs : 1 à 5
Âge : dès 14 ans
Durée moyenne d’une partie : 90 minutes