12 hommes en colère de Sidney Lumet est disponible sur Prime Video depuis le début du mois de juillet. Le film retrace la délibération de douze hommes, suite au procès d’un jeune garçon de dix-huits ans.

Un long-métrage en temps réel

Le long-métrage suit un schéma narratif en harmonie avec sa temporalité. En effet, 12 hommes en colère dure une heure et demi, qui correspond au temps exact de la délibération. Le spectateur suit avec précision chaque étape de cette délibération, sans coupure temporelle.

Cet effet crée une proximité entre les spectateurs et les personnages, tout en donnant une grande crédibilité à l’intrigue. Le temps semble s’étirer, et la fatigue gagne progressivement les personnages. Pourtant, Davis, qui conteste la culpabilité du jeune garçon, ne lâche jamais les onze hommes.

Parti pris scénaristique

Le spectateur ne connaît pas les personnages. Ces douze hommes sont réunis le temps d’une délibération ; ils ne se connaissaient pas avant et ne se reverront ensuite plus jamais. Leur existence se croise pour décider de celle d’une autre.

Enfin, on ne voit pas le procès : on en connaît les issues au fur et à mesure du film, lorsque les personnages exposent les indices dont ils disposent. Ce choix accentue la curiosité du spectateur, qui au départ ne sait pas de quel procès il s’agit. Et l’histoire n’en est que plus impactante.

L’incertitude face à la détermination

Tous les témoignages accablent le jeune garçon. Ces témoignages constituent pour les onze hommes un motif suffisant pour conclure sa mort. Cependant, Davis souligne le manque de preuve et de bon sens face à cette affaire. Lorsqu’on lui demande ce qui le fait douter, il commence par répondre « je ne sais pas« .

Car en effet, pour envoyer quelqu’un face à la faucheuse, il faut être sûr qu’il soit coupable, par le biais de faits tangibles. En fait, Davis soutient la possibilité de son innocence. Une phrase résume toute sa position : « I don’t know. I’m guessing« , ce qui veut dire « Je ne sais pas. J’imagine« . Autrement dit, même si les autres hommes du jury lui exposent les témoignages recueillis contre le coupable, lui veut être certain que toutes les possibilités de son innocence soient écartées. Les suppositions constituent donc une importance capitale, autant que le contexte du meurtre. Effectivement, sans contexte, comment déceler le vrai du faux ?

Après avoir entendu le procès, la plupart des membres du jury partent du principe que le garçon est coupable. Tandis que l’un désire achever la délibération le plus rapidement possible pour se rendre à un match sportif, un autre veut simplement rentrer chez lui, et ainsi de suite. Au départ, personne ne pense à la mort du garçon qui suivra leur condamnation alors que s’ils l’adjugent coupable, il sera tué. Pour eux, le garçon est déterminé à être coupable.

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