J’ai connu une époque bénie pour les shooters spatiaux plus arcade que simulation, que ce soit la série des X-wings, des Wing Commander, des I-war… Quel pied d’y jouer encore plus avec un joystick à retour de force ! Cette année, Chorus nous promet de nouveau de nous replonger dans ce genre assez peu représenté ces derniers temps.
En effet, je trouve que ces dernières années ont été assez chiches en shooter spatiaux typé arcade. Alors certes, on a eu Elite avec ses nombreuses mises à jour, mais il reste bien trop simulation à mon gout, et à l’opposé Star Wars Squadron techniquement un peu faible, mais sympathique à faire en VR. On a aussi eu le droit à un nouveau style de mix entre un shooter et un rogue like, Everspace, et bien sûr on attend tous la sortie de l’arlésienne Star Citizen sur consoles next gen… Mais dans toute cette diversité, où se place Chorus ?
Dans une galaxie trop lointaine…
« Rebelle » dans l’âme, vous incarnez Nara, ex-pièce maitresse du Culte, une secte de fanatique très puissante qui n’a de cesse d’attaquer et détruire des mondes pour leur propre plaisir et délire de purification.
Décidant de ne plus adhérer à ce trip de destruction massive, Nara décide de quitter en bon terme (enfin surtout fuir et se cacher au fin fond de l’espace) à bord de son vaisseau, qui en passant, est assez particulier. Nommé Forsaken, il est en fait un esprit vivant capturé par le culte et intégré comme une IA dans le vaisseau dans des conditions très éprouvantes pour lui. Mis au rebut par Nara pour cacher ses origines, vous le récupérez au cours de l’histoire lorsque le culte refait son apparition Très agressif et revanchard au départ, il sera ensuite en osmose avec notre héroïne pour casser de l’ennemi sans répit.
A l’aide des habitants des stations environnantes, vous devrez mener un assaut de rébellion contre le culte, pour mener un terme à leur projet de destruction massif.
Au fur et mesure de l’histoire, vous en apprendrez également plus sur l’histoire de Nara et Forsa avec des visions de souvenirs et de cinématiques à des moments clés du jeu.
Nara commentera également en permanence les évènements du jeu, que ce soit en discutant avec les autres intervenants, mais également en pensée, de manière très TRES régulière, ce qui peut parfois nuire à l’action, ou à l’histoire elle-même. Cela nous rappelle un peu le côté schizophrène de l’héroïne de Hellblade, dans un autre genre.
Le jeu est construit autour du scénario solo, avec des objectifs principaux et quelques quêtes annexes facultatives, qui ont un intérêt limité mais qui permette d’obtenir parfois des objets intéressants pour le vaisseau, ou des crédits.
Niveau inventaire, on regrette le nombre limité d’emplacement pour les armes et le reste de l’équipement du vaisseau, alors qu’on a assez vite pas mal de modules qu’on aimerait pouvoir cumuler, mais qui malheureusement ne permet pas de le faire. Le jeu mise d’ailleurs très peu sur cet aspect, et entre l’équipement très cher à faire évoluer, et le peu de stuff à récupérer sur la carte, on voit bien que ce n’était pas un point primordial pour les développeurs.
Met la gomme, Chewie !
Chorus cherche sa place. Ni vraiment un shooter arcade, ni purement simulation, il emprunte même étonnamment dans son gameplay certains éléments que l’on trouve dans les souls like. Chaque combat doit être réfléchi, entre le choix des armes pour détruire les boucliers ou la coque, les esquives parfaites à enchainer pour ne pas se faire one-shot sur des tirs puissants, les pouvoirs à utiliser pour surpasser les ennemis, ou les points faibles des plus gros vaisseaux et des boss qu’il faut minutieusement éliminer pour espérer les vaincre, tout ceci à un rythme effréné. Clairement, on n’est pas là pour le fun, les combats sont stressants, éprouvants, et chaque victoire l’est sur le fil du rasoir, et on n’est pas à l’abri de devoir recommencer plusieurs fois certains combats, du fait d’une difficulté relativement élevé – peut-être même un peu trop.
J’ai remarqué d’ailleurs que même dans la difficulté la plus simple, certains combats restent difficiles car nécessite de vraiment utiliser avec précision les capacités de Forsaken, ce qui même si notre bouclier et notre vie peut être rechargé plus facilement que dans la difficulté moyenne, les ennemis restent très agressifs et ne nous laissent jamais un instant de répit.
A plusieurs reprises, je me suis retrouvé à essayer de fuir le champ de batailles pour m’abriter derrière quelques météorites, le temps de reprendre mes esprits.
Pourtant, Nara obtient au fur et à mesure de l’histoire des nouvelles capacités par le biais des rites, qui lui permettront de contrôler Forsa d’une manière très précise, pour se retrouver aux manettes d’une vraie machine de guerre. Le gros problème c’est qu’en face, chaque nouvelle capacité apprise fait qu’apparaitre de nouveaux ennemis parfaitement en adéquation contraire avec elle.
Le jeu en devient une épreuve permanente, où l’espoir de dominer le champ de bataille avec un nouveau rite et contrebalancé par une difficulté qui va crescendo.
Malgré tout, les contrôles manettes en main sont bien pensés, et on déplace de manière fluide Forsaken sans difficulté. Les différents types de pouvoirs et d’armes sont placés de manière cohérente, et ne nuit en aucun cas au plaisir du jeu. On peut regretter un manque de présence des vibrations en jeu, surtout que le jeu n’exploite pas du tout les capacités de la Dual-Sense.
Quelques passages du jeu nous mettrons au manche, d’autres vaisseaux, comme des navires de guerre lourdement armés, mais bien plus lents à déplacer, pour un peu de fraicheur, mais cela restera anecdotique sur la durée complète du titre.
You’re my shinning star
Visuellement, le jeu testé sur Playstation 5 est très agréable à l’œil, et les différents lieux visités sont bien détaillés et utilisent correctement la palette de couleur que l’on imagine voir dans le froid intersidéral. Les cinématiques sont un peu plus grossières au niveau des personnages mais l’ensemble reste tout à fait cohérent avec l’univers et le style de jeu. Rappelons également que le jeu est vendu pour 39.99€, ce n’est pas un AAA. Le moteur graphique s’en sort en tout cas sans à cout et c’est bien le principal.
Les musiques sont symphoniques, comme on entend dans tout bon space opéra, et sont bien plus discrètes cependant pendant le jeu, rendant l’espace un peu plus vide et froid. Niveaux bruitage, on retrouve bien les sons typiques des canons lasers, et autres sulfateuses qu’on entend ici et ailleurs.
On peut regretter également le peu de présences d’autres vaisseaux, navettes et autres croiseurs. On se retrouve souvent avec quelques vaisseaux au moment de la progression de l’histoire, mais entre deux, on ne croise jamais une navette, ou un transporteur qui serait de passage, malgré que l’on utilise des couloirs spécifiques pour se déplacer à grande vitesse. Même nos passages dans des stations spatiales sont quasi dénués de foules, là où l’on s’attendrait à bien plus de présence.
Visuellement détaillé certes, mais on peine parfois à voir les objectifs de jeu, ou les ennemis, ce qui n’aide pas dans la difficulté déjà assez élevé du jeu.
Conclusion
Chorus n’est pas le shooter arcade que j’attendais. L’IA est trop agressive, et la progression fortement ralentie de ce fait. Il n’est cependant pas non plus un shooter de simulation, les commandes étant bien trop simpliste pour les fans du genre. Comme je le disais précédemment, il est presque le soul-like des shooters, avec ce même sentiment de ne pas avancer, jusqu’à finalement insister et passer le cap tout en voltige, mais avec au final moins de fierté d’avoir franchi une étape car c’est souvent même contre les premieres lignes que l’on éprouve des difficultés. Chorus est donc un titre intense et nerveux, sur fond de space opéra presque « classique », mais à ne pas laisser entrer toutes les mains. Il a pourtant de bonnes idées dans son gameplay, et tient la route graphiquement. A recommander à ceux qui n’ont pas froid aux oreilles.