FIFA c’est fini ! C’était le jeu de nos premiers amours… Comme tout le monde le sait la FIFA et EA Sports ont décidé de rompre leur partenariat concernant l’édition des jeux vidéo du même nom. Après des décennies de jeux FIFA, voici venu le temps de EA Sports FC 24 ou plus communément FC24.
Moment de nostalgie passé, que vaut réellement son successeur EA Sports FC 24 ? Les anciens FIFA, ayant généralement peu de différences entre eux mis à part une mise à jour des joueurs et équipes, ce FC 24 sera-t-il dans la même lignée ? Ou va-t-on enfin avoir du renouveau ?
L’art de la sobriété
Dès le lancement du jeu, on remarque un changement de cap au niveau des menus. Avec une interface retravaillée plus sobre et tout en gris, le joueur sera surpris. Le menu déroulant se situe maintenant sur la gauche et non plus en bas de l’écran. Cependant, une fois cette petite nouveauté passée, on retrouve vite nos marques et, hormis les paramètres que j’ai un peu cherchés au lancement, tout est finalement identique.
Tous les modes de jeu présents dans le précédent opus sont présents. Aucun ne manque à l’appel.
Le plus connu et rentable des anciens FIFA : FUT Ultimate Team devient plus sobrement Ultimate Team.
Quelques timides nouveautés
La peur des joueurs avec cette brouille entre la FIFA et EA Sports était surtout de perdre des licences autant au niveau des équipes que des compétitions. Mais on retrouve à peu près les mêmes licences et manques dans ce FC24. A notre grand désespoir, le championnat italien est encore boudé, pas de Lazio ou d’Atalanta par exemple.
Les plus grosses nouveautés vont se trouver au rayon féminin. En effet, EA Sports FC 24 fait la part belle aux femmes avec l’arrivée du championnat américain. Mais surtout, c’est dans le mode phare Ultimate Team que les joueuses vont faire leur entrée. Les cartes féminines vont pouvoir se mêler aux masculines pour organiser votre formation au mieux et trouver le meilleur équilibre pour votre équipe mixte. Les femmes auront un avantage plus conséquent sur la vitesse mais un gros déficit sur la partie physique. Je vous déconseille d’en faire votre charnière centrale…
Dans l’autre mode plébiscité, rien n’est vraiment drastiquement bousculé pour les carrières.
On notera tout de même la possibilité d’ajouter du staff afin d’induire un style de jeu à votre effectif pour les Managers. Cependant, je trouve que l’impact de cet ajout est minime et n’a pas vraiment d’impact dans les parties.
Côté carrière de joueurs, l’agent fait son entrée et il permet de fixer des objectifs afin de re-signer un contrat ou pour faciliter un transfert vers un club que vous avez ciblé. Si vous espérez un salaire plus haut, les exigences sur vos prestations iront de pair également. Par contre, les objectifs fixés sont totalement aléatoires et parfois très peu réalistes voire farfelues et donc très difficilement atteignables.
A noter que le trophée du Ballon d’Or fait son apparition et est présent chaque saison.
Faire du neuf avec du vieux…
Hormis ces différents points, aucune modification majeure n’a vu le jour.
Ce FC24 a accentué la présence féminine sur cet opus. Cependant pourquoi n’est-il pas possible d’effectuer une carrière avec une joueuse ? En parallèle il n’est pas non plus possible d’être manager d’un club féminin malgré la présence du championnat américain considéré comme le plus fort au monde. Le travail n’a malheureusement pas été achevé et on reste sur notre faim.
Ce qui ne change pas non plus, du moins pas dans des proportions abyssales, c’est l’aspect visuel du jeu. Le moteur Frostbite déjà présent depuis de nombreuses années continue de faire le job et offre un beau rendu sur les consoles next gen. Malgré cela, certaines modélisations de joueurs sont plus que discutables et il est parfois difficile de reconnaître la personne. On est à la limite du manque de respect parfois !
Un Gameplay ralenti pour une vraie simulation
Grâce à l’Hypermotion V, troisième génération du procédé de capture promu par EA Sports, le jeu est ralenti et les phases de construction seront à l’honneur. La part belle est faite aux passes et frappes qui sont nettement moins assistées. On se retrouve souvent à s’arracher les cheveux sur une passe proche facile mais loupée… ce qui ne serait jamais arrivé dans les précédentes versions. On enrage mais on apprécie en même temps. Aussi il faudra un petit temps afin d’appréhender le jeu et accepter de jouer direct en une touche de balle ou dans les petits espaces pour trouver l’ouverture.
Avec une base de données de 180 matchs traités par IA, les mouvements, les détails de gestuelle et de posture des joueurs sont nettement plus réalistes.
A cela il faut ajouter des nouvelles cinématiques en début, fin de match, mi-temps et même sur l’écran de pause. Cela reste des moments épurés mais des petites bribes de vie de footballeurs professionnels… et on adore ça !
Mais il n’y a pas que les joueurs… il y a aussi l’arbitre ! Dans les moments clés, comme une grosse faute et donc une sanction d’un carton, la prise de vue devient immersive à la première personne et on se retrouve dans la peau du gardien des règles. Dommage que l’on ne puisse pas faire réagir notre joueur, quitte à prendre une sanction plus lourde.
Une autre caméra vient se joindre à la fête et c’est celle du bord du terrain. Pour la carrière manager il est possible de se placer à la 3ème personne au bord du terrain. Là aussi on regrette le manque d’interaction possible avec les acteurs sur la pelouse avec un réel influx sur le déroulé du scénario.
Des ajouts graphiques importants pendant les matchs complètent le tableau. Sur les matchs amicaux et certains matchs de coupe, après un but la miniature de la tête du joueur apparaît en lieu et place du nom du buteur. Malheureusement ce n’est pas généralisé pour le championnat.
Grâce à leur partenariat avec Opta, EA Sports FC 24 offre une grande palette de statistiques en plein match (seulement pendant les temps morts bien entendu). L’immersion est totale et on se plaît à regarder un match au lieu de n’être que sur un jeu. Ainsi, après plusieurs tentatives, avant le dégagement du gardien, les trajectoires de l’ensemble des tirs peuvent être présentes.
Le tout combiné offre un rendu proche de la réalité. Cela marche à merveille ! FC 24 devient par ces apports une vraie simulation de football. Enfin sauf dans certains points particuliers horripilants…
Rageant comme un vieux jeu d’arcade
En effet, on retrouve encore et toujours les mêmes problématiques… le jeu est scripté et ce n’est pas le premier mais mener tranquillement face à une équipe incapable d’aligner 3 passes pour se faire renverser en fin de match par une équipe injouable avec tous les contres et anticipant chaque mouvement de vos joueurs pour ne pas arriver à un seul contact… surtout quand l’ia ne vous donne pas automatiquement le joueur le plus proche dans le sens du jeu… c’est rageant ! Et, à mon sens, c’est le plus gros point négatif de la franchise depuis de nombreuses années.
N’oublions pas non plus les niveaux des équipes changeant et ne reflétant pas du tout le niveau réel de la formation. Par exemple Nantes, 15ème au classement, qui se métamorphose en Real Madrid des galactiques où il est pratiquement impossible de récupérer le ballon.
Outre cela, les fameuses interviews manager sans âme et avec toujours les mêmes questions sont toujours présentes, avec le système de lèvres qui bougent pour 0 son sorti.
On passera sous silence les micro-transactions toujours aussi présentes et lucratives pour EA Sports, et incontournables pour tout joueur d’Ultimate Team qui ne veut pas attendre 5 ans avant de pouvoir parfaire son équipe et son niveau.
Pour finir, certains joueurs sont surestimés… voire même complètement cheatés ! De fait, via le ralentissement du gameplay, le jeu sur les ailes est ravageur. Et les joueurs rapides sont à la fête. Dès qu’ils sont lancés à pleine vitesse, ils deviennent pratiquement inarrêtables (coucou Mbappé). D’autant que, dans cette version, les défenses sont plus compliquées à gérer et les tacles debout vraiment difficiles à exécuter correctement. Place donc au jeu offensif total d’un bon jeu d’arcade !
A l’heure du bilan, force est de constater que EA Sports FC 24 a presque réussi à nous surprendre et dispose de bonnes premières pistes. Malheureusement ces ajouts manquent vraiment de tranchant et d’impact réel sur la manière de jouer ou dans les modes de jeu. Les équipes de développement ont fait le choix de poursuivre dans leur lignée, jusque-là très ancienne, et de saupoudrer de petites nouveautés mineures. Même s’il est indéniable que le moteur Hypermotion V fait un travail remarquable, j’avoue que j’aurais davantage aimé un réel changement de cap, quitte à se fourvoyer un peu ou en lançant un nouveau mode de jeu, mais qui aurait permis de vraiment lancer cette nouvelle franchise. Alors qu’au contraire FC24 n’est qu’une simple mise à jour avec un changement de nom tout en restant efficace dans une année sans réelle concurrence sur le marché.
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