C’est un fait, Jerry Hawthorne aime autant les rongeurs que les jeux-livres d’aventure. D’ailleurs, il est à la fois l’auteur de Mice & Mystics et d’Histoires de Peluches. Sous la houlette de Plaid Hat Games (toujours) et du duo Edge/Asmodée pour la version française (toujours aussi), il a décidé de réunir ses deux marottes en un seul jeu : Aftermath : le cataclysme. Ne serait-il pas l’heure de vous glisser dans la fourrure d’une souris survivaliste ?
Pour une raison inconnue (et, soyons honnêtes, dont on se moque un peu), l’espèce qui nous faisait tantôt subir d’étranges tests en laboratoire, tantôt nous chassait à coups de balais et tantôt nous faisait courir dans de stupides roues a disparu du jour au lendemain ! Depuis lors, la vie est plus calme mais aussi plus chaotique. Réunis en colonie, nous les rongeurs avons brillamment survécu à l’apocalypse mais pour subvenir aux besoins des nôtres, nous devons explorer toujours plus loin les ruines d’un monde peuplé d’effroyables prédateurs.
Du gruyère ! Mon royaume pour du gruyère !
Aftermath : le cataclysme est donc un jeu coopératif dans lequel les joueurs vont incarner de courageux rongeurs prêts à braver tous les dangers pour permettre à leur colonie de survivre. Tout comme Histoires de Peluches (et ce sera le seul élément commun entre les deux jeux), Aftermath : le cataclysme est un jeu-livre d’aventure, c’est-à-dire qu’il ne dispose pas d’un plateau mais que les joueurs vont faire évoluer leurs personnages sur les pages d’un énorme livre. Le concept nous avait déjà beaucoup séduits dans Histoires de Peluches et cette version « souriesque » ne fait que confirmer tout le bien que l’on en pensait.
A nouveau, faire courir trotter les héros sur les pages d’un livre plutôt que sur un plateau permet d’améliorer sensiblement la mise en ambiance du jeu. Au fur et à mesure des missions, c’est une véritable histoire qui se raconte (euh pardon, qui se joue). En outre, le format du jeu-livre a l’indéniable avantage de permettre aux joueurs d’explorer des dizaines d’endroits différents. Il suffit en effet de changer de page pour que vos rongeurs changent d’univers passant d’une cuisine foisonnante au dangereux nid du corbeau sans s’attarder dans le nauséabond Mornégout.
(Hams)terre-toi ici, le danger est partout…
Une des forces d’Aftermath : le cataclysme est d’être pourvu d’un univers original, séduisant et parfaitement rendu. Comme il l’avait laissé entrevoir dans Histoires de Peluches, Jerry Hawthorne a un véritable talent de conteur. Dès les premières pages tournées, les joueurs sont complètement immergés dans le scénario et ils s’accrochent à leur arbalète à cure-dent ou à leur couteau à steak en se félicitant d’avoir trouvé un bic vengeur ou une écharpe en lambeaux. Le scénario (ou plutôt les 27 parties de celui-ci) est très bien ficelé et propose aux joueurs un défi dont il ne sera pas facile de triompher. De plus, il présente un certain côté évolutif en proposant des missions secondaires et en modifiant le développement de l’histoire selon vos réussites ou vos échecs. Et le tout, sans perdre de vue la survie de votre colonie, évidemment ! Bref, Aftermath : le cataclysme se révèle un jeu à tiroirs très complet et diablement addictif.
Au niveau des règles, elles sont relativement succinctes, ce qui n’empêche pas que le jeu ait une belle profondeur. Ne le cachons pas, les premiers tours de roue se jouent à tâtonnements car nos rongeurs sont relativement peu sûrs de la marche à suivre pour ne rien omettre. Cela dit, la difficulté des missions va crescendo et cela permet d’appréhender le jeu et ses subtilités de façon progressive. Dès que l’ensemble est apprivoisé (comme l’était la gerbille de notre enfance), l’immersion la plus complète vous attend.
Et le prix de la plus belle souris est attribué à …
Vous l’avez compris, Aftermath : le cataclysme brille par sa mécanique et par l’univers qui y est développé. Pour autant, son esthétique n’a rien à leur envier. Le jeu est le résultat d’un travail extrêmement soigné et tant la qualité du matériel que la finition des figurines sont tout simplement bluffantes. Les illustrations participent à la délicieuse ambiance cataclyclismique qui se dégage du jeu et renforcent le sentiment d’immersion des joueurs pris dans une campagne. Enfin, le souci du détail est également à souligner et ce, que ce soit dans le développement du scénario ou dans la diversité des objets, rencontres et autres qui jalonneront notre progression dans l’histoire.
Bref, team rongeurs forever !
Aftermath : le cataclysme, un jeu-livre daventure de Jerry Hawthorne, édité par Plaid Hat Games, localisé en français par Edge et distribué par Asmodée.
Nombre de joueurs : 1 à 4
Âge : dès 14 ans
Durée moyenne d’une partie : 1 à 2h
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