La recette est fort simple, mélangez une pincée de la gestuelle grandiloquente de Jack Sparrow (Pirates des Caraïbes), ajoutez-y un soupçon du langage pompeux de Barnabas Collins (Dark Shadow), le tout méticuleusement emballé dans une enveloppe d’Hercule Poirot, et vous obtiendrez pour sûr un Charlie Mortdecai.
Cette comédie policière relate l’histoire d’un collectionneur d’œuvres d’art mais également escroc qui, sollicité par le MI5 pour sa connaissance des réseaux clandestins, doit retrouver une toile volée du peintre Goya. L’intérêt pour cette oeuvre n’est pas des moindres, des indices menant à un trésor caché par les nazis durant la seconde guerre mondiale y seraient dissimulés. Dès lors une double intrigue se met en place, Charlie Mortdecai recherchant cette peinture tout en étant lui-même soupçonné par des malfrats de l’avoir déjà en sa possession.
David Koepp (scénariste de renom: Jurassic Park, Spiderman..) nous propose un scénario qui n’est certes peut-être pas très original car d’autres, très récemment, se sont attelés à ce type d’histoire avec brio (The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson), il n’en reste pas moins divertissant, burlesque affichant une volonté manifeste d’un film rythmé et dynamique ponctué de rebondissements et de facéties en tout genre.
Curieusement l’élément le plus déconcertant se trouve en la personne de Charlie Mortdecai, en effet le protagoniste principal devient le nuisible de ce film. Si les premières minutes, les simagrées de Johnny Depp nous esquissent un sourire, elles deviennent rapidement fastidieuses et ridicules. En sus, le doublage français qui dessert davantage le personnage avec une intonation affectée surfaite.
Ce film nous pousse néanmoins à nous poser une autre question: serait-ce le film de trop pour Johnny Depp ? Depuis quelques années, ce grand acteur nous a habitué à tous ces personnages grimés, qu’on en oublierait presque ces autres rôles ayant grandement participé à son succès (Donnie Brasco, Blow…).